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Rejugé 12 ans après une condamnation par contumace

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    Tunis - Rapatrié en Tunisie fin juin après cinq ans de détention sur la base militaire américaine de Guantanamo, Abdallah ben Amor est toujours emprisonné et regrette d'avoir accepté de retrouver son pays.

    Il y sera rejugé pour une affaire qui lui a valu une condamnation par contumace, selon son épouse Khadija Bousaïdi.

    Cette entrevue à l'Associated Press, la première qu'elle accorde à la presse, s'est déroulée samedi dans les bureaux de l'avocat de son époux, Me Samir ben Amor, Mme Bousaïdi ayant tenu à éviter de rencontrer le correspondant de l'AP à son domicile.

    Agé de 51 ans, Abdallah ben Amor avait été condamné par contumace en 1995 à dix ans de prison dans l'affaire dite du «Front islamique de Tunisie», auquel il nie avoir appartenu. Il doit être rejugé par le tribunal militaire de Tunis le 26 septembre.

    Son parcours commence au Pakistan, où il s'était installé en 1988 avec son épouse, ses enfants ainsi que son beau-fils Hédi Hammami, époux de sa fille aînée. Pendant 14 ans, il y a fait commerce de textiles et a travaillé dans le cadre d'organisations de secours islamiques, selon son épouse.

    Mais en 2002, Abdallah ben Amor a été arrêté par les services de sécurité pakistanais, en compagnie de son beau-fils. Ils ont été transférés vers la base militaire de Bagram, en Afghanistan, puis vers Guantanamo.

    Au retour de son mari, libéré parce qu'aucun chef d'inculpation n'a été retenu contre lui, Khadija Bousaïdi l'a retrouvé «trop amaigri après les cinq ans passés à Guantanamo». «Il était très fatigué physiquement et psychiquement. Il avait l'air d'avoir perdu la mémoire, ne reconnaissant personne, comme s'il était sous l'effet de la drogue», se souvient-elle.

    «Il m'a dit qu'avant d'être rapatrié, les autorités américaines l'avaient assuré qu'il n'aurait pas de problèmes en Tunisie, en lui proposant, dans le cas contraire, de demander l'asile politique. Mais il a préféré rentrer dans son pays. Il ne s'attendait pas à être arrêté, surtout que sa condamnation était devenue caduque, dix ans après, en vertu de la loi tunisienne.»

    Le jour de sa remise aux autorités tunisiennes, l'ex-pensionnaire de Guantanamo a été conduit au ministère de l'Intérieur où il a été interrogé par les services de sécurité. «Ils voulaient savoir à quelles organisations il appartenait et lui faire signer un document contenant des aveux dans ce sens, qu'il a du reste refusé de signer», rapporte Mme Bousaïdi. «Ils l'ont menacé de s'en prendre à sa femme et ses filles, de les violer», ajoute-t-elle, sans cependant faire état de mauvais traitements ou de tortures. «Ils l'ont juste giflé.»

    Les autorités tunisiennes nient que le détenu ait subi des mauvais traitements ou fait l'objet de menaces.

    «Il nous suffit toutes les peines que nous avons endurées», soupire son épouse, qui craint une nouvelle condamnation. «Ce serait accablant, surtout pour les enfants, qu'après cinq ans passés à Guantanamo, Abdallah retourne en prison. Dans ce cas, il aurait été préférable qu'il reste à Guantanamo.»

    AP
    Dernière modification par mohoo, 07 août 2007, 19h48.
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