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Entretien Avec Kateb, Fondateur Du Groupe Gnawa Diffusion

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    ENTRETIEN AVEC LE CHANTEUR AMAZIGH KATEB, FONDATEUR DU GROUPE GNAWA DIFFUSION

    "La musique est subversive, c'est un droit" (LeMonde.fr)

    Amazigh Kateb, fils du dramaturge algérien Kateb Yacine (1929-1989), a fondé le groupe Gnawa Diffusion à Grenoble en 1992. Voici venir, dit-il, le temps de la séparation. Gnawa Diffusion, dont le nom provient de la culture africaine et de la religion syncrétique (animiste et soufie) transmise par les descendants d'esclaves au Maroc, en Algérie et en Tunisie, est en tournée d'adieu avec son cocktail de rock, de reggae et de musiques maghrébines. Le chanteur, qui vit en Algérie après dix ans d'interdiction de séjour dans son pays d'origine, revient sur "la force révolutionnaire de la musique".

    "Car sur ma terre natale se bâtissent de nombreux édi-FIS/Les minarets culminent et les écoles rétrécissent/FLN père et FIS nous mènent au sacrifice", écriviez-vous dans Algeria en 1999. Votre vision de l'Algérie a-t-elle changé ?
    Je suis arrivé en France en 1989. Quand j'ai fondé Gnawa Diffusion en 1992, j'avais 20 ans. L'armée algérienne m'a appelé pour deux ans de service militaire. J'ai refusé, et j'ai été considéré comme insoumis. En 1999, le président Abdelaziz Bouteflika a autorisé le retour en Algérie. En France, je m'étais créé mon Algérie, mon exil, avec des souvenirs d'enfance. J'allais souvent au Maroc respirer l'air du cumin. En 1994, à Essaouira avec un sac, un banjo et une fille que j'aimais. J'ai joué du banjo aux terrasses de café, j'ai fait l'écrivain public en espagnol.

    Par deux fois, vous enflammez la ville d'Essaouira, berceau de la culture gnaouie, à l'occasion du Festival de printemps
    ...
    En 1999, puis en 2003, surtout. Il y avait 50 000 Marocains qui chantaient Algeria, dans la rue, quelle pagaille ! La musique est subversive, là on en finissait avec la rancoeur générée par la guerre du Sahara occidental (l'Algérie soutenait les indépendantistes du Front Polisario contre le Maroc). Avec le soleil, et le vent, traître, je bouillais, je n'ai pas dormi pendant une semaine, Essaouira était devenue une baignoire estampillée Gnawa Diffusion.

    Et en Algérie, vous avez donné des concerts ?
    Beaucoup. Certains incroyables. Nous avons joué dans la prison d'El Arrach à Alger, une prison pour les mineurs. Quelle émotion ! Les gamins dansaient avec les mains en X, comme menottés. La musique est un droit. A Alger, en avril à La Coupole du complexe sportif Mohamed-Boudiaf d'Alger. Nous avons demandé une minute de silence après les attentats (revendiqués par l'Organisation d'Al-Qaida au pays du Maghreb islamique). Puis 11 000 personnes ont entonné. "Houma qaida, H'na waquifa" (Eux, c'est l'assise, nous, nous sommes debout). C'est un cri de guerre de l'Algérie.

    Quel est l'apport de Gnawa Diffusion, un groupe franco-algérien dont l'un des albums phares s'intitule Bab-El-Oued Kingston ?
    Gnawa Diffusion a créé un phénomène, une génération africanisante, qui vient au concert avec des guembris (à cordes, instrument fétiche des gnawas) et des karkabet (clochettes de métal), parfois fabriquées avec de vieilles plaquettes de frein, comme on le fait en Jamaïque. D'un seul coup, cette génération a récupéré une identité davantage africaine qu'arabo-musulmane ou occidentale. Dans ce sens, nous sommes les enfants de Nass El-Ghiwan (groupe marocain pionnier du genre). J'ai récemment participé au projet Desert Rebel, dans le nord du Niger, avec des Touaregs. J'ai compris qu'il fallait éclater la géographie coloniale et l'héritage de l'Indépendance. Les racines africaines sont un vrai discours contre l'islam intégriste et la soumission.

    Vous annoncez la séparation en septembre de Gnawa Diffusion. Qu'allez-vous faire ?
    Gnawa Diffusion s'est séparé une première fois en 2001, et s'arrête pour en finir avec la complaisance. Je vais recréer Mohamed, prends ta valise, la pièce de mon père. L'hommage qui lui avait été rendu à la Comédie-Française en fut anecdotique, pas très "katebien", c'est-à-dire joyeux, subversif. Je vais réaliser un road-movie en Algérie sur mes ancêtres. Retrouver la trace d'une de mes cousines qui était "m'qedma" (gardienne des saints).

    Concerts : Festival des Calèches, Marrakech, le 8 août ; Festival du Chien à plumes, lac de Villegusien, Langres, le 10 ; Festival Rockmovies, place du village, Boffres, près de Valence, le 11 ; Feria de Béziers, le 12.
    "Fucking Cowboys", de Gnawa Diffusion, 1 CD/DVD D'Jamaz/Uncivilised World.
    Propos recueillis par Véronique Mortaigne

  • #2
    que les jeunes marocains chantent algeria prouve au moins qu'on a pas de haine envers les algeriens comme certain ici essaient de laisser entendre.
    ce n'est ni le premier ni le dernier artiste algerien acclamé par les foules marocaines.

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    • #3
      Merci Ayoub pour ce post!
      Les artistes ont de tout temps été à la fois les ambassadeurs et le ciment des peuples!!!
      Ca me rappelle les soirées à l'université bercées par le groupe Nass El Ghiwan et Jil Jillala!!
      "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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      • #4
        ca sera une perte pour la music maghrebine.
        gnawa diffusion avec hoba hoba spirit et les MBS ont ete la regeneration de la music maghrebine.

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        • #5
          Bonsoir

          C'est ma soeur qui m'a fait connaître Gnawa Diffusion.
          • Algeria (1997)
          • Bab El Oued Kingston (1999)

          Il faut dire que Amazigh Kateb, est très "cru" dans son langage, dans ses idées dans son engagement.

          J'avoue que j'aime tout particulièrement le style musical Gnawi que j'ai découvert grâce à ce Monsieur.

          Il a su briller par sa propre "lumière", Un fils digne de son père.
          “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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          • #6

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            • #7

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              • #8

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                • #9
                  ouvrez les stores

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