il vendait de la viande de chien à Casa !!
Il égorgeait des chiens pour 20 DH le kilo
· Câble et longs couteaux pour dépecer ses proies
· Il se dit «zoophile» avant de passer aux aveux
· L’acte II du procès commence aujourd’hui à Casablanca
CONSOLATIONS chez les cynophiles!
Le procès de l’égorgeur de chiens entame, aujourd’hui près du tribunal de première instance de Casablanca, son premier acte. Un fait divers qui, en cette étouffante chaleur, a secoué cœurs et estomacs.
L’affaire de l’égorgeur qui revendait son «butin» à des bouchers remet sur table la question de la santé publique. Quant au respect des droits des animaux, n’en parlons pas!
L’histoire commence, le 24 juillet, par un coup de téléphone insolite. Il est 10 heures du matin.
Les officiers de la gendarmerie royale d’Aïn-Diab reçoivent un appel. Au bout du fil, le mokaddem du quartier Riad Al-Oulfa, situé dans la commune de Dar-Bouazza. «Des ouvriers détiennent un homme avec un sac. A l’intérieur de celui-ci, une chienne est ligotée, et son museau est lié par un câble. Il tentait de la transporter sur sa vielle mobylette rouge pour probablement… l’égorger», d’après le PV n°2180 dont L’Economiste détient copie.
L’enquête préliminaire est sur les rails. Les gendarmes se déplacent sur les lieux pour faire le constat.
A leur arrivée, la scène semble ordinaire. Les maçons d’un chantier, à proximité de Riad al-Oulfa, sont attroupés autour du suspect. Les gendarmes n’en reviennent pas. La victime est bel et bien une chienne, ligotée de surplus! Les questions-réponses s’enchaînent.
Les premières déclarations du suspect étonnent encore plus. «Je chasse les chiens errants pour faire l’amour avec eux!» Zoophile par-dessus le marché?
Pas du tout.
Il tente seulement de faire diversion. Des confrontations avec les témoins oculaires s’en suivent. Le suspect finit par avouer ses actes. «L’aveu est la reine des preuves», consacre un principe de droit.
Le suspect explique ainsi comment il ligotait ces pauvres animaux avant de les exécuter. Il utilisait, selon le PV, «trois long couteaux en inox pour égorger les pauvres cabots. Les peaux et boyaux étaient jetés dans un sac en plastique pour effacer les traces du méfait». D’ailleurs, les armes du crime ont été découvertes, lors des perquisitions, sur une étagère de la cuisine. Et tout ça pour revendre la « viande de chiens à 20 DH le kilo», d’après le PV des gendarmes.
Dans cette histoire scabreuse, deux bouchers aussi sont dans le coup. «L’un se trouve au quartier Wifak IV.
L’autre dans sa boucherie sur la route Arrahma», précise le suspect. Ces derniers vont d’ailleurs, lors de l’audition, nier les faits qui leur sont reprochés. Ils comparaissent devant le juge en état de liberté provisoire. Et ils sont accusés de propagation de produits alimentaires illicites.
Le principal malfrat, autour de la soixantaine, est Doukkali d’origine. Il a débarqué dans la capitale économique lors des premières vagues de l’exode rural.
L’égorgeur présumé travaille en tant que maçon dès son arrivée en 1964. «Gardien de voiture au quartier Oulfa, il est marié et père de 4 enfants. Deux d’entre eux sont handicapés».
Et c’est précisément au boulevard Oued-Ourgha qu’il va rencontrer l’un de ses complices présumés.
Il est 11h30. L’enquête de la gendarmerie royale entame sa deuxième phase.
Sept témoins sont entendus. L’un d’eux est un berger. Il affirme «avoir vu à plusieurs reprises le suspect, en compagnie de chiens, qui se dirigeait vers le bidonville dit Ouled-Mou». C’est ce que vont démontrer par la suite les investigations.
Le deuxième témoin est un concierge, d’une vingtaine d’années. Il apporte un détail supplémentaire.
Depuis 2 mois, l’égorgeur présumé lui avait déclaré qu’«il dressait les chiens»… errants!? Les pauvres bêtes étaient évidemment toujours dissimulées dans un sac. La troisième personne confirme les autres témoignages. «Le suspect rôdait souvent dans les parages…» Jusqu’ici, les déclarations ne font pas allusion à l’égorgement.
Au fur et à mesure que les témoignages défilent, les soupçons se confirment. Les témoins, travaillant au chantier, parlent de nombreuses disparitions de chiens… «Il y en avait plusieurs dans le chantier. Mais leur nombre diminuait chaque jour», rapporte l’un des vendeurs de casse-croûte, lui aussi interrogé.
C’est d’ailleurs lui qui va démasquer l’égorgeur de chiens. «Pourquoi ligotes-tu cette pauvre chienne? C’est pour l’emmener chez moi. J’en suis le propriétaire», lui répond le présumé égorgeur.
Le mensonge est lâché. La chienne n’appartient en réalité à personne. Le restaurateur le savait pertinemment, puisqu’«elle rôdait toujours près de mon local». Et c’est ce qui lui a mis la puce à l’oreille. La suite est connue.
Après les aveux, la gendarmerie s’est déplacée sur le lieu du crime. Un terrain vague de quelque 300 m2. Il est situé sur la route régionale 320 qui relie Azemmour à Casablanca.
Des camionneurs y déversent les déchets solides du bâtiment (cailloux, gravas…)
Aucun indice sur place. «Le dernier égorgement remonte à deux mois à peu près. Il se peut aussi que les boyaux, peaux… soient ensevelis», précise le PV.
Interrogé, le gardien du dépotoir confirme à son tour les soupçons. Lui-même a vu son chien, attaché aux abords du terrain, disparaître du jour au lendemain.
La procédure suit son chemin. L’inculpé sera mis en garde à vue (article 80 du Code de procédure pénale). Il est déféré auprès du procureur du Roi, Abdelaziz Barakat.
L’accusation se fonde sur l’article 602 du Code pénal notamment. De plus, le parquet retient le flagrant délit pour engager les poursuites. Le tribunal va «trancher».
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Il égorgeait des chiens pour 20 DH le kilo
· Câble et longs couteaux pour dépecer ses proies
· Il se dit «zoophile» avant de passer aux aveux
· L’acte II du procès commence aujourd’hui à Casablanca
CONSOLATIONS chez les cynophiles!
Le procès de l’égorgeur de chiens entame, aujourd’hui près du tribunal de première instance de Casablanca, son premier acte. Un fait divers qui, en cette étouffante chaleur, a secoué cœurs et estomacs.
L’affaire de l’égorgeur qui revendait son «butin» à des bouchers remet sur table la question de la santé publique. Quant au respect des droits des animaux, n’en parlons pas!
L’histoire commence, le 24 juillet, par un coup de téléphone insolite. Il est 10 heures du matin.
Les officiers de la gendarmerie royale d’Aïn-Diab reçoivent un appel. Au bout du fil, le mokaddem du quartier Riad Al-Oulfa, situé dans la commune de Dar-Bouazza. «Des ouvriers détiennent un homme avec un sac. A l’intérieur de celui-ci, une chienne est ligotée, et son museau est lié par un câble. Il tentait de la transporter sur sa vielle mobylette rouge pour probablement… l’égorger», d’après le PV n°2180 dont L’Economiste détient copie.
L’enquête préliminaire est sur les rails. Les gendarmes se déplacent sur les lieux pour faire le constat.
A leur arrivée, la scène semble ordinaire. Les maçons d’un chantier, à proximité de Riad al-Oulfa, sont attroupés autour du suspect. Les gendarmes n’en reviennent pas. La victime est bel et bien une chienne, ligotée de surplus! Les questions-réponses s’enchaînent.
Les premières déclarations du suspect étonnent encore plus. «Je chasse les chiens errants pour faire l’amour avec eux!» Zoophile par-dessus le marché?
Pas du tout.
Il tente seulement de faire diversion. Des confrontations avec les témoins oculaires s’en suivent. Le suspect finit par avouer ses actes. «L’aveu est la reine des preuves», consacre un principe de droit.
Le suspect explique ainsi comment il ligotait ces pauvres animaux avant de les exécuter. Il utilisait, selon le PV, «trois long couteaux en inox pour égorger les pauvres cabots. Les peaux et boyaux étaient jetés dans un sac en plastique pour effacer les traces du méfait». D’ailleurs, les armes du crime ont été découvertes, lors des perquisitions, sur une étagère de la cuisine. Et tout ça pour revendre la « viande de chiens à 20 DH le kilo», d’après le PV des gendarmes.
Dans cette histoire scabreuse, deux bouchers aussi sont dans le coup. «L’un se trouve au quartier Wifak IV.
L’autre dans sa boucherie sur la route Arrahma», précise le suspect. Ces derniers vont d’ailleurs, lors de l’audition, nier les faits qui leur sont reprochés. Ils comparaissent devant le juge en état de liberté provisoire. Et ils sont accusés de propagation de produits alimentaires illicites.
Le principal malfrat, autour de la soixantaine, est Doukkali d’origine. Il a débarqué dans la capitale économique lors des premières vagues de l’exode rural.
L’égorgeur présumé travaille en tant que maçon dès son arrivée en 1964. «Gardien de voiture au quartier Oulfa, il est marié et père de 4 enfants. Deux d’entre eux sont handicapés».
Et c’est précisément au boulevard Oued-Ourgha qu’il va rencontrer l’un de ses complices présumés.
Il est 11h30. L’enquête de la gendarmerie royale entame sa deuxième phase.
Sept témoins sont entendus. L’un d’eux est un berger. Il affirme «avoir vu à plusieurs reprises le suspect, en compagnie de chiens, qui se dirigeait vers le bidonville dit Ouled-Mou». C’est ce que vont démontrer par la suite les investigations.
Le deuxième témoin est un concierge, d’une vingtaine d’années. Il apporte un détail supplémentaire.
Depuis 2 mois, l’égorgeur présumé lui avait déclaré qu’«il dressait les chiens»… errants!? Les pauvres bêtes étaient évidemment toujours dissimulées dans un sac. La troisième personne confirme les autres témoignages. «Le suspect rôdait souvent dans les parages…» Jusqu’ici, les déclarations ne font pas allusion à l’égorgement.
Au fur et à mesure que les témoignages défilent, les soupçons se confirment. Les témoins, travaillant au chantier, parlent de nombreuses disparitions de chiens… «Il y en avait plusieurs dans le chantier. Mais leur nombre diminuait chaque jour», rapporte l’un des vendeurs de casse-croûte, lui aussi interrogé.
C’est d’ailleurs lui qui va démasquer l’égorgeur de chiens. «Pourquoi ligotes-tu cette pauvre chienne? C’est pour l’emmener chez moi. J’en suis le propriétaire», lui répond le présumé égorgeur.
Le mensonge est lâché. La chienne n’appartient en réalité à personne. Le restaurateur le savait pertinemment, puisqu’«elle rôdait toujours près de mon local». Et c’est ce qui lui a mis la puce à l’oreille. La suite est connue.
Après les aveux, la gendarmerie s’est déplacée sur le lieu du crime. Un terrain vague de quelque 300 m2. Il est situé sur la route régionale 320 qui relie Azemmour à Casablanca.
Des camionneurs y déversent les déchets solides du bâtiment (cailloux, gravas…)
Aucun indice sur place. «Le dernier égorgement remonte à deux mois à peu près. Il se peut aussi que les boyaux, peaux… soient ensevelis», précise le PV.
Interrogé, le gardien du dépotoir confirme à son tour les soupçons. Lui-même a vu son chien, attaché aux abords du terrain, disparaître du jour au lendemain.
La procédure suit son chemin. L’inculpé sera mis en garde à vue (article 80 du Code de procédure pénale). Il est déféré auprès du procureur du Roi, Abdelaziz Barakat.
L’accusation se fonde sur l’article 602 du Code pénal notamment. De plus, le parquet retient le flagrant délit pour engager les poursuites. Le tribunal va «trancher».
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