بسم الله الرحمن الرحيم
L'IMAM ABOU HANIFAH AN-NOU^MAN
L'Imam Abou Hanifah رضي الله عنه An-Nou^man représente un étendard principal qui en devance bien d'autres dans les domaines de la théologie et en particulier ^ilmou l-kalam qui est la science de l'argumentation rationnelle dans la croyance. Il l'était également dans la science de la jurisprudence dont il est fondateur de l'une des quatre Ecoles. Le grand Imam Abou Hanifah An-Nou^man est souvent appelé al-Imam al-'akbar ou al-Imam al-'a^dham, ce qui signifie le plus grand et le plus éminent.
L'Imam jurisconsulte Abou Hanifah, que Allah l'agrée, n'aurait pas atteint cet éminent degré de savoir, de mérite et de facilité d'argumentation décisive s'il ne possédait pas une très forte perspicacité, un esprit très éveillé et une très bonne mémoire. On rapporte de lui beaucoup d'anecdotes impressionnantes dans le domaine de la jurisprudence et de la Loi, ce qui témoigne qu'il a dépassé ses pairs par son intelligence.
On rapporte qu'un homme lui demanda : « Imam, j'ai enterré de l'argent, il y a longtemps de cela et j'ai oublié l'endroit. » Abou Hanifah lui répondit : « Va prier toute une nuit jusqu'à l'aube, sûrement tu te souviendras de l'endroit où tu as enterré cet argent. Si Allah le veut. » L'homme fit donc ce que lui dit l'Imam, il eut le temps de passer un quart de la nuit en prière et il se rappela de l'endroit. Il se rendit alors auprès de Abou Hanifah que Allah l'agrée et lui raconta ce qui s'était passé. L'Imam Abou Hanifah dit alors : « Je savais que le Chaytan n'allait pas te laisser faire la prière toute la nuit. Puisses-tu achever cette nuit en faisant des prières pour remercier Allah parce que tu as retrouvé le trésor ? »
Les historiens rapportent dans leurs livres beaucoup d'histoires à propos de son extrême intelligence et de sa perspicacité.
SA GENEALOGIE :
Il est Abou Hanifah an-Nou^man fils de Thabit. L'historien Ibnou Khillikan dit qu'il est : « Abou Hanifah An-Nou^man fils de Thabit fils de Zouta fils de Mah le spécialiste des Lois de l'Islam et il est de la ville de Koufah. » Koufah est une ville d'Iraq à proximité de Bagdad. Il est affilié au clan de Taymou l-Lah bin Tha^labah. Un autre rapporte au sujet de sa généalogie qu'il s'appelle an-Nou^man fils de Thabit fils de an-Nou^man fils de al-Marzouban. Il est né au cours de l'an 80 de l'Hégire. Il faisait du commerce de tissus.
Il a commencé à apprendre et à étudier les sciences religieuses depuis son jeune âge pour se consacrer par la suite à l'enseignement et à l'émission des décrets de la Loi, ce que l'on appelle les fatawa.
Il a eu le privilège de rencontrer six Compagnons et de transmettre d'eux la tradition prophétique. Ces compagnons sont Anas bin Malik, ^Abdou l-Lah bin Anas, Wathilah bin al-'Asqa^, ^Abdou l-Lah bin 'abi 'Awfa, ^Abdoullah bin Jouz' Azzabidiy et Ma^qil bin Yaçar.
Il a étudié la Loi principalement auprès de Hammad bin 'abi Soulayman.
Il a assisté aux assemblées de cours et de transmissions de la tradition prophétique de ^Ata' bin 'abi Rabah, de Abou Ishaq as-Sabi^iy, de Mouharib bin Dathar, de al-Haytham bin Habib as-Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallamwaf, de Mouhammad bin al-Mounkadir et de Nafi^ le serviteur de ^Abdou l-Lah bin ^Oumar.
Il a été disciple de certains éminents chouyoukh, ce qui lui a permis de rapporter d'eux des traditions prophétiques, tels que l'Imam Abou Ja^far Mouhammad al-Baqir bin ^Aliy bin al-Houçayn bin ^Aliy bin Abi Talib, de Abou l-Haçan Zayd bin al-Houçayn et de Abou Bakr Mouhammad bin Chihab az-Zouhriy.
Le nombre de ses chouyoukh parmi les tabi^in de qui il a rapporté des traditions prophétiques a atteint deux cents environ. A savoir les tabi^in sont les disciples des Compagnons.
Parmi ses élèves, il y avait ^Oubaydou l-Lah bin al-Moubarak et Waki^ ainsi que d'autres.Les plus célèbres d'entre eux sont le juge Abou Youçouf et Mouhammad bin al-Haçan ach-Chaybaniy.
SA SCIENCE ET LA FORCE DE l'ARGUMENTATION :
L'Imam était, que Allah l'agrée, jurisconsulte absolu et possédait une argumentation particulièrement forte . Dans son temps, il était l'épée de la tradition prophétique brandie au-dessus des têtes des Mou^tazilah. En effet, il a suivi de près leurs assemblées dans les différents pays où ils se trouvaientt, débattu avec eux et il y a établi les arguments décisifs contre eux. Dans le domaine de ^ilmou l-kalam qui est le domaine de l'argumentation rationnelle dans la croyance, il a atteint un tel degré qu'il était désigné du doigt. Il était l'appui de 'Ahlou s-Sounnah mais aussi le plus célébre d'entre eux à riposter contre les gens de l'égarement, et particulièrement les Mou^tazilah. L'auteur de at-Tabsirah al-Baghdadiyyah, Abou Mansour ^Abdou l-Qahir at-tamimiy al-baghdadiy a rapporté de l'Imam Abou ^Abdi l-Lah as-Saymariy que l'Imam était, de son époque, le maître de ^ilmou l-kalam
Al-Khatib dit dans son livre at-Tarikh que Harmalah bin Yahya a rapporté que l'Imam ach-Chafi^iy a dit : «Quiconque voudrait approfondir ses connaissances de la Loi restera moins fort que Abou Hanifah.»
Aussi, ach-Chafi^iy a rapporté qu'il a été dit à l'Imam Malik que Allah l'agrée : « Aurais-tu vu 'Abou Hanifah ? » Il a répondu : «Oui, j'ai vu un homme qui, s'il te parle au sujet de cette poutre pour prouver qu'elle est en or, réussira à établir son argument.» Al-Khatib, dans son livre Tarikhou Baghdad, c'est-à-dire l'histoire de Baghdad, a cité également que Abou Hanifah s'était vu dans le rêve en train de creuser la tombe du Prophète ; alors il a envoyé quelqu'un demander l'interprétation du rêve à Ibnou Sirin qui a répondu : « L'auteur de cette vision se verra gagner un grand degré de savoir sans précédent. »
SA CROYANCE :
L'Imam, que Allah l'agrée, avait la croyance du Prophète (Que Allah l'élève davantage en grade) et des Compagnons, que Allah les agrée. En effet, il a rencontré certains d'entre eux et a appris auprès d'eux. Son état est similaire à celui des savants parmi les Salaf qui avaient la croyance de l'unicité et considéraient impossible que Allah très vénéré ait pour attribut des ressemblances aux créatures, un corps ou qu'Il soit dans un endroit. Et la preuve en est sa parole dans son livre al-fiqhou l-'Absat qui est : « Allah était alors qu'il n'y avait pas d'endroit, Il était avant de faire exister la création, Il était alors qu'il n'y avait pas encore de notion de lieu, il n'y avait ni création ni rien et c'est Lui Le créateur de toute chose.»
Parmi ses précieuses paroles dans le domaine de la négation de toute comparaison à Allah très vénéré et la négation de tout attribut corporel Le concernant, il y a sa déclaration dans al-Fiqhou l-'Akbar : « Son yad est un attribut qui Lui est propre et qui est sans comment.» Il veut dire que le mot yad est un attribut propre à Allah mais qui n'est pas un membre corporel ; ainsi il n'y a ni comment ni description possible à son sujet.
Il a dit aussi : « Allah est Un, non pas selon la notion du nombre mais dans le sens qu'Il n'a pas d'associés. Il n'a pas engendré, Il n'a pas été engendré, et n'a nul égal. Il n'est ni corps ni adjectif affilié aux substances. Il n'est pas concerné par une limite, Il n'a pas d'opposé ni d'égal ni de ressemblant. Il ne ressemble à aucune chose de Sa création et rien de Sa création ne Lui ressemble. Il existe et ne ressemble à aucune chose de ce qui existe.»
Il était de ceux qui exemptaient Allah très vénéré des sons, des lettres et des langues. Puisqu'il a montré que la parole de Allah n'a ni début ni fin et que Sa parole n'est ni lettres ni sons, et ceci dans son recueil al-Fiqhou l-'Absat dans lequel il dit : « Il a pour attribut la parole mais elle est différente de la nôtre. Nous parlons à l'aide de moyens corporels tels que les lieux d'articulation et les sons. Quant à Allah très vénéré, Il a l'attribut de la parole sans organes et sans les sons. En effet, Ses attributs ne sont ni créés ni dotés de début. Le changement d'état et la différence des façons d'être surviennent par rapport aux créatures. Celui qui dit que les attributs divins sont dotés de début ou créés ou bien refuse de s'y prononcer ou bien en doute, alors il est mécréant.»
Dans toutes ses citations, il y a un exposé explicite et une preuve éclatante montrant que ^ilmou l-kalam qui est la science sur l'unicité divine et qui concerne la connaissance de ce qui est obligatoirement et irréfutablement parmi les attributs de Allah, et de ce qui est impossible qu'il en fasse partie, est une science louable. En effet, l'Imam Abou Hanifah que Allah l'agrée, était celui qui s'occupait le plus de ^ilmou l-kalam à son époque, chose qui prouve que cette science est louable. L'approfondissement de Abou Hanifah dans ce domaine de connaissance était son arme brandie contre les groupes hérétiques qui diffusaient l'égarement et en particulier les Mou^tazilah. Il suivait les Mou^tazilah de ville en ville et de pays en pays, et il a vaincu leurs prétentions, a annulé leurs propos équivoques et a montré au grand jour que leur enseignement est faux.
Les deux livres de l'Imam Abou Hanifah : al-Fiqhou l-'Akbar et al-Fiqhou l-'Absat représentent une preuve éclatante qu'il était versé dans ^ilmou l-kalam. Nous remarquons cela à travers l'établissement des arguments rationnels et ceux tirés des textes coraniques et prophétiques. Ses exposés étaient pionniers dans ^ilmou l-kalam selon le madh-hab de 'Ahlou s-Sounnah.
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