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La place du 1er Novembre, toujours couverte de monde en fin d'après-midi, est maintenant vide. Sur la place de la cathédrale, des enfants et adolescents finissent une partie de foot. Les derniers clients des restaurants des rues Khemisti et Larbi Ben M'hidi sortent dans les rues désertes. Certains rentrent chez eux, mais la plupart se rendent sur le Front de mer.
En journée, le boulevard de l'ALN, surchauffé par le soleil, attire beaucoup moins que les places du centre-ville avec leurs fontaines, leurs arbres et leurs terrasses. Mais le soir, et jusque tard dans la nuit, il devient le coeur de la ville. Les Oranais envahissent alors le Front de mer, du Théâtre de Verdure aux terrasses des crémeries, en passant par les petites places adjacentes. Il y a du monde sur chaque banc, autour de chaque table de terrasse et sur chaque mètre carré du trottoir. Toute la ville vient profiter de la fraîcheur nocturne pour se balader et s'amuser.
Des groupes de jeunes filles se promènent bras dessus, bras dessous, en rigolant des secrets qu'elles se racontent à l'oreille. Tout au long de l'avenue, des hommes jeunes et moins jeunes, accoudés à la rambarde de pierre, les regardent passer en discutant. Fréquemment, les adolescents interpellent les jeunes filles qui préfèrent les ignorer avec un haussement d'épaules. Pendant ce temps, des mères de famille discutent sur les bancs pendant que leurs enfants jouent entre eux, grimpent sur les fontaines, font des galipettes sur les pelouses. Un jeune père tient les mains de sa fille qui tente de faire ses premiers pas. L'ombre des palmiers sur les bancs proches du Théâtre de Verdure cache, plus ou moins, les jeunes amoureux. Quelques touristes étrangers, très peu, découvrent la tranquillité des nuits oranaises. Une jeune fille discute avec sa grand-mère, elle l'a convaincue de rester dehors avec elle jusqu'à 23 h. De vieux amis discutent foot, politique, famille. Plus loin, une calèche tirée par un cheval fait faire le tour du square Port Saïd aux enfants. La plupart des familles et groupes d'amis viennent ici plusieurs soirs par semaine pour la fraîcheur de l'air et pour l'ambiance.
L'ambiance du Front de mer tient aussi à ses couleurs, ses odeurs, ses bruits. Tous les vingt mètres, le nez est attiré par des odeurs alléchantes de cacahuètes grillées, de pommes d'amour, de pop-corn et autres friandises que les vendeurs préparent et vendent aux passants. L'oeil quant à lui passe d'un vendeur de ballons de toutes les couleurs et de toutes les formes, tigres ou chiens dalmatiens, à un vendeur de jouets lumineux, sceptres de princesse ou épées laser de Jedi. En fond sonore, la musique que les jeunes mettent à fond dans leurs voitures, sans parvenir à masquer les coups de sifflet du policier qui tente vainement de réguler la circulation.
Au-dessus du Théâtre de Verdure, la foule s'amasse derrière les barrières qui l'empêchent de s'accouder à la balustrade, ou de passer par-dessus pour regarder le concert de raï en contrebas. Le concert a commencé depuis une heure mais les gens continuent d'y entrer. Les gradins sont remplis, des gens dansent dans les allées, beaucoup chantent.
L'ambiance promet d'être aussi bonne tous les soirs du festival national de musique raï. Mais pour l'instant, elle n'a pas atteint la folie dont les Oranais ont été pris il y a quelques jours pour le concert de Cheb Khaled qui clôturait le festival international du film arabe. Pendant qu'il chantait, on pouvait voir enfants et parents danser, un drapeau algérien brandi au bout d'une béquille, des gens passer par-dessus les murs pour entrer, toute une ville en train de chanter. Un peu plus loin, un peu plus calme, une épicerie est ouverte pour des clients tardifs. A la terrasse bondée d'une crémerie, les serveurs slaloment entre les tables avec d'énormes plateaux sur lesquels jus de fruits et coupes de glaces tiennent miraculeusement en équilibre. Ce n'est pas le moment pour eux d'être fatigués, la terrasse ne se videra de ses clients que vers 2 ou 3 heures du matin, quand les Oranais rentreront enfin dormir chez eux.
Par le Quotidien d'Oran
En journée, le boulevard de l'ALN, surchauffé par le soleil, attire beaucoup moins que les places du centre-ville avec leurs fontaines, leurs arbres et leurs terrasses. Mais le soir, et jusque tard dans la nuit, il devient le coeur de la ville. Les Oranais envahissent alors le Front de mer, du Théâtre de Verdure aux terrasses des crémeries, en passant par les petites places adjacentes. Il y a du monde sur chaque banc, autour de chaque table de terrasse et sur chaque mètre carré du trottoir. Toute la ville vient profiter de la fraîcheur nocturne pour se balader et s'amuser.
Des groupes de jeunes filles se promènent bras dessus, bras dessous, en rigolant des secrets qu'elles se racontent à l'oreille. Tout au long de l'avenue, des hommes jeunes et moins jeunes, accoudés à la rambarde de pierre, les regardent passer en discutant. Fréquemment, les adolescents interpellent les jeunes filles qui préfèrent les ignorer avec un haussement d'épaules. Pendant ce temps, des mères de famille discutent sur les bancs pendant que leurs enfants jouent entre eux, grimpent sur les fontaines, font des galipettes sur les pelouses. Un jeune père tient les mains de sa fille qui tente de faire ses premiers pas. L'ombre des palmiers sur les bancs proches du Théâtre de Verdure cache, plus ou moins, les jeunes amoureux. Quelques touristes étrangers, très peu, découvrent la tranquillité des nuits oranaises. Une jeune fille discute avec sa grand-mère, elle l'a convaincue de rester dehors avec elle jusqu'à 23 h. De vieux amis discutent foot, politique, famille. Plus loin, une calèche tirée par un cheval fait faire le tour du square Port Saïd aux enfants. La plupart des familles et groupes d'amis viennent ici plusieurs soirs par semaine pour la fraîcheur de l'air et pour l'ambiance.
L'ambiance du Front de mer tient aussi à ses couleurs, ses odeurs, ses bruits. Tous les vingt mètres, le nez est attiré par des odeurs alléchantes de cacahuètes grillées, de pommes d'amour, de pop-corn et autres friandises que les vendeurs préparent et vendent aux passants. L'oeil quant à lui passe d'un vendeur de ballons de toutes les couleurs et de toutes les formes, tigres ou chiens dalmatiens, à un vendeur de jouets lumineux, sceptres de princesse ou épées laser de Jedi. En fond sonore, la musique que les jeunes mettent à fond dans leurs voitures, sans parvenir à masquer les coups de sifflet du policier qui tente vainement de réguler la circulation.
Au-dessus du Théâtre de Verdure, la foule s'amasse derrière les barrières qui l'empêchent de s'accouder à la balustrade, ou de passer par-dessus pour regarder le concert de raï en contrebas. Le concert a commencé depuis une heure mais les gens continuent d'y entrer. Les gradins sont remplis, des gens dansent dans les allées, beaucoup chantent.
L'ambiance promet d'être aussi bonne tous les soirs du festival national de musique raï. Mais pour l'instant, elle n'a pas atteint la folie dont les Oranais ont été pris il y a quelques jours pour le concert de Cheb Khaled qui clôturait le festival international du film arabe. Pendant qu'il chantait, on pouvait voir enfants et parents danser, un drapeau algérien brandi au bout d'une béquille, des gens passer par-dessus les murs pour entrer, toute une ville en train de chanter. Un peu plus loin, un peu plus calme, une épicerie est ouverte pour des clients tardifs. A la terrasse bondée d'une crémerie, les serveurs slaloment entre les tables avec d'énormes plateaux sur lesquels jus de fruits et coupes de glaces tiennent miraculeusement en équilibre. Ce n'est pas le moment pour eux d'être fatigués, la terrasse ne se videra de ses clients que vers 2 ou 3 heures du matin, quand les Oranais rentreront enfin dormir chez eux.
Par le Quotidien d'Oran
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