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Convention ANA/DGF pour une autoroute verte en Algérie

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  • Convention ANA/DGF pour une autoroute verte en Algérie

    Considérée comme maître de l’ouvrage délégué travaillant pour le compte du ministère des Travaux publics en Algérie, l’Agence nationale des autoroutes (ANA), dotée du statut d’EPIC (Etablissement public à caractère industriel et commercial) et qui assure le lancement des études et le suivi des réalisations relatives aux autoroutes. Compte intégrer les nouvelles infrastructures routières dans l’approche moderne qui a cours à travers le monde, approche soucieuse des données environnementales et esthétiques des ouvrages. C’est dans ce contexte qu’un programme de verdissage a été tracé par cet organisme public en suscitant la formation d’un comité de pilotage constitué des cadres de l’ANA et de la Direction générale des forêts, institution sous tutelle du ministère de l’Agriculture.

    En sollicitant la DGF, l’Agence nationale des autoroutes attend de ces structures déconcentrées à travers les wilayas traversées par l’autoroute Est-Ouest une précieuse contribution pour la définition d’un schéma de ce qui est désormais l’ ’’Autoroute verte’’, longue de 1216 kilomètres allant de la frontière marocaine à la frontière tunisienne.

    On se souvient de la vive polémique suscitée par le tracé initial de l’itinéraire de l’autoroute qui devait passer par le Parc national d’El Kala. Une levée de boucliers, immédiatement relayée par la presse, a eu lieu, opposant les amoureux de la nature et particulièrement les défenseurs de cette réserve de la biosphère protégée par la législation nationale et les textes internationaux aux autorités du ministères des Travaux publics. La polémique qui a éclaté entre deux institutions (le Parc d’El Kala et le ministère des Travaux publics) ayant été portée sur la place publique, les responsables concepteurs de l’autoroute ont fini par admettre de passer à la révision de leur copie. C’est ainsi qu’Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, annonça (voir ‘’El Watan’’ du 2 juillet dernier) l’installation d’un ‘’observatoire de suivi et de contrôle pour la mise en œuvre des mesures environnementales préconisées par l’étude d’impact’’, l’élargissement de la consultation, via l’Agence nationale des autoroutes, à l’ensemble des universitaires, experts, associations nationales ainsi que tous les partenaires du ministère, l’ajournement de la réalisation des 15 km situés à l’intérieur du périmètre du parc d’El Kala et la création d’une commission de coordination entre les trois ministères concernés (Travaux publics, Agriculture et Environnement) qui ‘’s’attellera à des consultations permanentes ainsi que des rapports périodiques quant à la réalisation du projet’’. L’étude d’impact à laquelle le ministre fait allusion a été réalisée par un bureau d’étude étranger en janvier 2007 et a été validée par le bureau d’assistance canadien Dessau Soprane et ‘’discutée par les cadres de l’ANA ainsi que ceux des autres secteurs’’, selon les propos de M. Amar Ghoul.

    Le ministre des Travaux publics soutient que " tout tracé doit répondre à des paramètres précis : la fonctionnalité de l’ouvrage, la rentabilité, la création de l’emploi et de la richesse, la valorisation des richesses locales, la promotion du tourisme et de l’artisanat local, le désenclavement des régions …Enfin, l’autoroute est une réelle locomotive de développement. Tous ces paramètres sont étudiés dans le cadre d’une analyse multicritères. Le tracé des 15 km à l’intérieur du parc d’El Kala prend en charge cette analyse avec tous ces critères intégrant parfaitement le volet environnement et écologie non seulement dans un cadre de préservation, mais aussi dans celui de la promotion. C’est pour cette raison, qu’il est justement prévu que les régions qui sont arides, soient boisées. Et c’est la raison pour laquelle nous avons appelé cette autoroute, l’Autoroute verte ".

    Ainsi, la faune, la flore, les eaux et le site sont pris en charge, d’après le membre du gouvernement, en harmonie avec les communes à l’intérieur du Parc. Des passages pour les animaux, des murs anti-bruit, des bassins, des systèmes de sécurité pour les automobilistes, des système de protection contre les incendies seront installés.

    Le projet de l’autoroute verte est censé préserver et promouvoir l’environnement. Les surfaces incultes seront récupérées et boisées dans le cadre du couloir de l’autoroute.

    Voulant dépasser la polémique liée à la traversée du parc d’El Kala, les autorités du ministère ont chargé l’Agence nationale des autoroutes de prendre attache avec la direction des forêts, par le truchement d’une convention, pour faire profiter les concepteurs de l’autoroute du capital expérience de la DGF en matière de reboisement et d’embellissement des espaces nus.

    La dernière réunion qui a eu lieu le 30 juillet passé au siège de la DGF à Ben Aknoun entre six conservations de wilaya et les cadres de l’ANA a abouti à un accord faisant de la direction des forêts un ‘’conseiller technique’’ pour le verdissage de l’autoroute Est-Ouest. Cette institution a eu déjà à gérer, sur les wilayas traversées par cet ouvrage, le dossier de l’emprise de l’autoroute sur les terres forestières relevant du domaine national. Enregistrés sur des plans cartographiques, les espaces cédés à l’emprise de l’autoroute seront soustraits de la gestion de l’administration des forêts. Quant aux terrains privés occupés par l’ouvrage, leurs propriétaires sont en voie d’indemnisation selon la procédure applicable en pareille situation qui suppose l’argument de l’utilité publique au même titre que les assiettes des ouvrages hydrauliques (barrages).

    Cependant, une grande partie de l’autoroute Est-Ouest traverse des terrains dénudés, parfois sous forme de talus en pente douce, parfois des falaises et d’autres fois encore des terrains plats. En tout état de cause, et selon la conception des responsables de l’ANA, ces espaces doivent impérativement être pris en charge en matière de boisement pour deux raisons essentielles : la protection de autoroute sur ces flancs contre toute forme d’érosion et d’éboulement, ensuite l’embellissement du couloir autoroutier aussi bien sur les tronçons plants (paliers) que dans les virages. Le même souci s’applique pour les terrains attenant aux ouvrages d’art (viaducs, ponts, tunnels,…). Et c’est pour gérer avec plus de technicité ces interventions que l’Agence nationale des autoroutes a sollicité les cadres forestiers. Il s’agit d’abord de définir les espèces d’arbres qui s’adaptent aux différents types de sols traversés ; ensuite, il faudra introduire une certaine vision artistique et paysagiste qui agrée aux utilisateurs nationaux et étrangers de l’autoroute en matière de formes, d’ordre et de disposition ; enfin, les techniciens forestiers accompagneront les cadres de l’ANA dans le choix des entreprises de réalisation (lors de la passation des marchés), le choix des pépinières d’approvisionnement, le suivi sur le terrain et la réception des travaux.

    Il faut dire que l’autoroute Est-Ouest, méga-projet structurant, est l’une des rares infrastructures publiques au sujet de laquelle l’aspect environnemental est soulevé avec autant de fracas dans la phase même de sa réalisation. Il semble que maintenant les choses sont bien prises en main. L’affaire du tracé dans le parc d’El Kala n’y est évidemment pas étrangère.

    Par la Dépêche de Kabylie
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