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Canada, Russie, Danemark: la ruée vers le Nord

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  • Canada, Russie, Danemark: la ruée vers le Nord

    Par Florent Daudens (Journaliste) 01H42 12/08/2007

    Les trois revendiquent l’Arctique, voie de communication prometteuse et potentiellement riche en matières premières.


    Harper à Nanisivik avec des Rangers le 10 août (Fred Chartrand/Reuters)

    Le Premier ministre canadien revient d’une tournée de trois jours dans le Grand Nord, où il a annoncé que son pays construirait un port en eau profonde à Nanisivik et un centre d’entraînement militaire à Resolute Bay. Une centaine de militaires y apprendront les techniques de combats en zone polaire. Stephen Harper veut également augmenter le nombre de Rangers de 4100 à 5000. "Cette annonce signale au monde que le Canada exerce une présence réelle, croissante et à long terme dans l’Arctique", a-t-il déclaré en conférence de presse.

    Le gouvernement fédéral s’intéresse de près au Grand Nord depuis que le réchauffement climatique provoque la fonte de la banquise et laisse entrevoir l’ouverture du passage du Nord-ouest à la navigation maritime. L’armée canadienne croit que le passage sera libre dès 2015, mais certains environnementalistes avancent plutôt les années 2050.

    Ce Panama du nord pourrait faire épargner gros aux armateurs : le trajet Londes-Yokohama fait 21 200 kilomètres par le Canal de Suez et n’en ferait plus que 15 700 par le toit du Canada, soit la distance entre Paris et Montréal, comme l'indique Frédéric Lasserre, chercheur à l'Université Laval.

    À l’image du timide 2° qu’il faisait à Resolute Bay, le Premier ministre veut refroidir les ardeurs de la communauté internationale qui considère le passage maritime du Nord-Ouest comme un détroit international. L’ambassadeur des Etats-Unis à Ottawa, David Wilkins, n’a pas manqué de le rappeler hier : "Nous respectons le droit du Canada d'ouvrir des ports sur ce territoire, de poster des troupes où il le juge nécessaire, mais ça ne change pas notre position."

    Dans les faits, la situation pourrait pourtant changer. Comme le précise Yves Bélanger, expert en questions militaires à l’Université du Québec à Montréal, "les sous-marins américains ne seront plus aussi bienvenus si le Canada assure une présence en Arctique". Il précise qu'Ottawa devra investir à la hauteur de ses prétentions. Les différentes mesures annoncées coûteront 384 millions de dollars canadiens (environ 260 millions d’euros) sur vingt ans, auxquels s'ajoute un précédent investissement pour acquérir de six à huit navires de guerre au coût de 7 milliards sur vingt-cinq ans (4,85 milliards d'euros). Ces mesures demeurent relatives au regard du budget de l’armée canadienne pour la seule année financière 2005-2006 : 14,7 milliards de dollars canadiens (plus de 10 milliards d’euros).

    La course à l’Arctique

    Le Canada lorgne également les richesses naturelles de l’Arctique. Les fonds marins contiendraient d’importants gisements de pétrole et de gaz, sans compter le plomb, le zinc, l’or et autres minerais. Cette richesse présumée explique pourquoi la Russie a déposé, la semaine dernière, un drapeau sous le pôle nord, à 4,2 kilomètres sous la calotte glaciaire. Le Danemark se lance lui aussi dans la course en envoyant une expédition scientifique au large du Groenland dès dimanche.

    Les trois pays du cercle polaire doivent prouver à la Commission des Nations unies sur les limites du plateau continental que la dorsale de Lomonosov, une chaîne de montagnes sous-marine, constitue le prolongement de leur territoire. L’enjeu est de taille: remporter la souveraineté sur une région de 1,2 million de km2. Yves Bélanger rappelle toutefois que l’existence des gisements reste à prouver. Et d’ajouter: "Le Canada a déjà beaucoup de travail à faire pour exploiter les richesses sur son territoire."

    Les communautés locales critiques

    Le Premier ministre des Territoires du Nord-Ouest , Joseph Handley, a critiqué les investissements du gouvernement fédéral: "Il n’y a rien à cet endroit, pas âme qui vive." Une position qui se comprend à la lecture du document Un Nord plus puissant dans un Canada meilleur, qui dresse les priorités de développement pour les communautés autochtones du Nord. Joseph Handley et ses homologues du Nunavut et du Yukon y rappellent à Ottawa que la souveraineté du Canada passe par la viabilité des populations du Nord. "Les habitants du Nord incarnent la dimension humaine de la souveraineté du Canada dans l’Arctique", déclarent-ils.

    Une dimension que ne manque pas de souligner le député de Western Arctic (une circonscription de 1 346 106 km2), Dennis Bevington: "Tout ça se fait sans l’implication des provinces du Nord et sans direction claire." Le représentant du Nouveau parti démocratique, un parti d’opposition, ajoute que "pour assurer la souveraineté du Canada, le gouvernement doit aussi améliorer les conditions de vie des habitants, développer l’économie et la recherche scientifique".
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Mr Harper dirige actuellement un gouvernement minoritaire, il a besoin de le renforcer, pourquoi il n'a pas devancé les russes ?

    Comme dit un proverbe algérien : Mayakoul ma khalani nakoul
    Dernière modification par naouas, 12 août 2007, 19h43.

    Commentaire


    • #3
      la route du Nord pour passer par le détroit de Bering que controle les Russes et Américains.
      Mr NOUBAT

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