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Algérie-Iran: 2008, année de la concrétisation des accords

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  • Algérie-Iran: 2008, année de la concrétisation des accords

    La consolidation des relations algéro-iraniennes a été le fruit de la coprésidence par les deux chefs d’Etat de la conférence internationale sur la promotion du dialogue entre les civilisations, organisée à Paris le 5 avril 2005 sous l’égide de l’Unesco. Sur le plan économique, il a été question des deux sessions de la commission mixte algéro-iranienne, la première remonte au mois de décembre 2002 et la seconde a été tenue en juin 2004 à Téhéran. Depuis cette date, l’Iran multiplie les manifestations d’intérêt pour le marché algérien, avec notamment la participation des opérateurs économiques aux différentes manifestations, dont la Foire internationale d’Alger (FIA), et d’autres manifestations spécialisées. A cela s’ajoute le projet d’ouverture à Alger d’une banque iranienne de développement des exportations.

    Développement des relations économiques

    Lors de sa visite de deux jours effectuée les 6 et 7 du mois en cours à Alger, le président iranien était accompagné de plusieurs membres de son gouvernement chargés d’étudier avec leurs homologues algériens les possibilités de coopération, notamment dans le domaine économique. A ce sujet, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a annoncé à la presse que «les relations économiques entre l’Algérie et l’Iran connaîtront un grand essor et une extension dès l’année prochaine, à travers la multiplication de projets d’investissement». Ce développement des relations ne doit pas tarder, puisque le ministre iranien a donné comme date «l’année prochaine», où «nous serons témoins d’un essor et d’une extension de notre coopération, en ce qui concerne le commerce, l’industrie automobile, l’énergie, l’habitat, la construction de routes et de chemins de fer, la pêche et le système bancaire», a-t-il précisé à l’issue d’une réunion de travail avec le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. La tâche sera facile pour les deux parties puisque «tous les éléments sont réunis pour développer nos relations», s’est félicité M. Mottaki, qui a également indiqué que «l’Iran et l’Algérie vont faciliter et accélérer les procédures d’octroi de visas aux hommes d’affaires» des deux pays. A ce propos, M. Medelci a indiqué que la réunion tenue avec son homologue iranien «a permis de faire une évaluation exhaustive des relations entre les deux pays […] La commission mixte de coopération, qui existe depuis quelques années, a déjà fait avancer la coopération bilatérale dans plusieurs aspects, notamment à travers le cadre juridique de cette coopération, qui est maintenant riche de plus d’une vingtaine d’accords dans des domaines variés».

    Lors de cette rencontre, les deux parties ont pu identifier un certain nombre de domaines dans lesquels «la coopération est bien étudiée et pourrait assez rapidement se transformer en projets concrets», a-t-il estimé, citant «la création d’une succursale bancaire à Alger de la Banque iranienne des exportations et d’autres projets d’investissement iraniens en Algérie, dans l’industrie et d’autres filières, comme les matériaux de construction, l’industrie automobile, les pièces de rechange et l’industrie pharmaceutique».

    «L’Algérie et l’Iran pourront constituer un modèle positif de la coopération au niveau régional»

    C’est en effet la conviction du président iranien qui a déclaré à Alger que son pays est «disponible à faire bénéficier l’Algérie de son expérience économique, en particulier dans les domaines de l’énergie, de la pétrochimie, de l’industrie automobile, de l’agronomie et de la métallurgie» pour l’aider dans le développement de son économie. Pour ce faire, «l’Iran est prêt à annihiler tous les obstacles» entravant le développement et la promotion des relations de coopération économique et commerciale avec l’Algérie, a-t-il souligné à l’ouverture d’une rencontre entre les hommes d’affaires algériens et iraniens, organisée lundi dernier à l’occasion de la visite qu’il a effectuée en Algérie, mettant l’accent sur la nécessité d’intensifier les expositions commerciales communes et l’échange des missions commerciales entre les deux pays.
    Abordant le sujet relatif à la situation économique qui prévaut sur la scène internationale marquée par la domination des grandes forces économiques sur les ressources énergétiques ainsi que la répartition inéquitable des richesses, le président iranien a estimé que cette situation «a des retombées négatives sur les intérêts économiques des pays en voie de développement». Pour y faire face, il a souligné «la nécessité d’une coopération efficace en vue d’une complémentarité économique entre ces pays, notamment les pays musulmans». Il a estimé dans ce sens que «les opérateurs économiques constituent le premier jalon de l’édification de ce bloc».

    Pour sa part, le président Bouteflika a appelé, lors du déjeuner offert à l’honneur du président iranien, «les hommes d’affaires et opérateurs économiques iraniens à saisir ces opportunités qui leur permettront de s’engager dans des opérations de partenariat durable et dans les échanges commerciaux qui ne manqueront pas de se développer entre nos deux pays». «Nous avons déjà enregistré des résultats encourageants dans la mesure où des actions de partenariat ont été identifiées ou en cours de mise en œuvre, dans des domaines aussi diversifiés que l’industrie du bâtiment, le montage de véhicules automobiles, la construction de logements et d’infrastructures de base, les relations bancaires ainsi que le secteur des hydrocarbures.
    Il reste à consolider ces résultats et à les amplifier dans un climat de confiance et de grande fraternité», a-t-il poursuivi.

    Evoquant le volet relatif au partenariat entre l’Algérie et l’Iran, M. Ahmadinejad a expliqué que «les deux pays pourraient constituer un modèle positif de la coopération au niveau régional», au vu, a-t-il ajouté, «des avantages socio-économiques et historiques qu’ils représentent». C’est dans cette optique qu’il a souligné l’impératif de mettre en application les accords bilatéraux conclus dans les domaines économique et commercial, outre «la création de sociétés mixtes d’investissement, notamment dans les domaines de l’énergie, de l’immobilier et du tourisme». Il a cité également l’énergie et la pétrochimie, notamment la production de gaz naturel dont l’Iran assure 48% des réserves des pays musulmans, soit 56 milliards m3. Dans le même ordre d’idée, il a évoqué la possibilité de création d’une OPEP du gaz. Sur ce plan, il n’a pas été très clair puisqu’il a parlé de la création d’un «mouvement».
    Le chef de l’Etat iranien s’est déclaré favorable à ce que ces pays coordonnent leurs efforts pour défendre leurs intérêts, tout en estimant que «si l’Algérie et l’Iran font le premier pas les autres pays suivront facilement».

    Nucléaire, l’Algérie soutient la cause iranienne

    Le développement du nucléaire, même à des fins pacifiques, par les pays qui peuvent constituer une force régionale demeure un tabou pour les puissances mondiales qui n’arrivent pas à «admettre» cette réalité. Face à cette situation, le président iranien, suite au soutien algérien, à travers la déclaration du président Bouteflika lors de son discours, n’a pas manqué de rappeler la position de son pays quant au développement du nucléaire, jugeant «inadmissible que des pays membres du Traité de non-prolifération des armes nucléaires soient, en raison d’interprétations unilatérales et sélectives, contrariés dans leur droit légitime et conventionnel d’acquérir des technologies nucléaires à des fins strictement pacifiques et de développement».

    Le président Ahmadinejad a rappelé que son pays se conforme au droit international dans la production de cette source d’énergie à des fins pacifiques, soulignant que l’Iran «ne peut discuter avec les pays qui ne lui reconnaissent pas ce droit». Il ajoutera dans le même ordre d’idées que «le peuple iranien ne se laissera pas faire et poursuivra ses efforts pour l’acquisition de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques».

    La promesse des Présidents quant à la redynamisation des relations économiques

    Malgré les nombreuses visites échangées entre les deux pays depuis 2003, les relations économiques demeurent insuffisantes, les échanges commerciaux bilatéraux, qui avoisinent les 9 millions de dollars, «se situent à un niveau modeste», estiment les professionnels. D’ailleurs, les présidents algérien et iranien ont reconnu que «les relations économiques n’ont pas encore atteint le niveau de nos relations politiques». Le président iranien a relevé que le président Bouteflika et lui-même ont «la forte volonté politique de poser l’assise d’une coopération économique forte entre l’Algérie et l’Iran». «Nous avons conclu de très bons accords au cours de cette visite et je remercie pour cela le président Bouteflika et le gouvernement algérien», ajoute-t-il. Il est utile de souligner que l’Algérie et l’Iran ont signé mardi dernier quatre documents de coopération bilatérale portant sur l’habitat, la justice, la culture et les services aériens.

    Par la Tribune
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