Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Ces femmes qui font carrière dans les services de sécurité

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Ces femmes qui font carrière dans les services de sécurité



    Elles sont nombreuses à troquer la vie civile contre l’uniforme




    Depuis la nuit des temps, le monde n’a eu de cesse de parquer la femme dans un rôle, une image ou une fonction. Bien des siècles sont passés et au cours desquels la femme a montré sa capacité à camper des rôles qui traditionnellement sont réservés aux hommes.
    C’est ainsi que l’histoire a été marquée par des reines puissantes, des guerrières farouches et des politiciennes redoutables. Aujourd’hui et à l’aube du IIIe millénaire, la moitié du genre humain qu’est la femme a su, à travers des combats incessants, se faire une place dans le sacro-saint cercle des hommes. Elle est arrivée à s’introduire dans des métiers jugés jadis contraignants donc exclusivement masculins. l ’image de la femme active n’étant plus ce qu’elle était avec la société qui a appris à s’ouvrir parfois malgré elle, l’on assiste à un phénomène de féminisation des métiers de défense et de sécurité. Elles sont de plus en plus nombreuses, aujourd’hui, à tenter la vocation de policier ou de gendarme. Les Algériennes, comme leurs semblables du monde entier, ont compris que la clé de leur émancipation réside dans leur détermination à braver les interdits et mettre leur compétence à l’épreuve. Un pari réussi, puisqu’elles ont conquis des terrains parfois fermés et souvent misogynes, faisant de leur présence un acquis pas seulement pour les femmes mais pour le bien de tous dans l’objectif de mettre de l’équilibre dans une société qui est longtemps restée unijambiste. Se réclamant héritières de leurs aïeules qui ont combattu côte à côte avec leurs frères pour la libération de leur pays, les femmes algériennes, qui se sont enrôlées dans les rangs de la police et de la gendarmerie, ont pris la revanche des anciennes combattantes qui, au lendemain de la libération, ont été sommées de retourner à leurs fourneaux. Nous nous sommes approchés de ces femmes courage qui ont rêvé un jour de porter l’uniforme et ont fini par porter sans le savoir l’espoir d’une société qui tend à s’accepter en reconnaissant sa moitié et rejetant ses tourments convulsifs de société inhibirice.

    Elles sont 4986 en uniforme bleu

    Qu’elles soient dans la police, dans la gendarmerie ou dans l’armée, les femmes en uniforme sont arrivées à mettre le holà à une soi-disant supériorité masculine. Elles ont réclamé une égalité qu’elles ont pu arracher à mesure d’épreuves surmontées d’abord dans les écoles de formation, puis sur le terrain dans l’exercice de leur métier. Les Algériennes sont de plus en plus nombreuses à prétendre à une carrière dans les rangs de la Sûreté nationale. Qu’elles soient non bachelières, bachelières ou encore licenciées, voire plus, elles se dirigent chaque année en nombre proposer leur candidature pour intégrer ce corps qui a appris au fil des années à accepter leur frêle corps vêtir l’uniforme bleu. Les dernières statistiques font état d’un recrutement féminin en hausse avec 8428 employées dont 4986 policières, 1073 en formation (1000 à l’école de Aïn Benian et 73 à l’école des officiers de police) et 3852 agents assimilés. De 933 recrues en 1989, le recrutement féminin évolue crescendo, en passant chaque année à une moyenne plus importante. Sur les 4986 femmes actives sur un effectif global de 111 000 policiers, le plus haut grade atteint par une femme policier est celui de commissaire divisionnaire, c’est aussi le plus haut grade de la police. Mme Mazouni a été la première femme à tenter l’aventure en rejoignant la police en 1974. « L’intégration des femmes s’est faite de manière graduelle, qu’elles soient dans les services administratifs, dans les brigades d’intervention, ou dans le travail en immersion, les femmes ne sont pas vues comme appartenant à un autre sexe, elles sont perçues comme des collègues et partenaires de travail et cela ne pose aucun problème », explique Djamel Oufighou, directeur du recrutement à la Sûreté nationale. Depuis 1989, date de l’ouverture du corps de la police au recrutement massif de l’élément féminin, la police a fait sa mue vers une institution ouverte comptant sur ses deux composantes. « Durant la période pénible du terrorisme, nous n’avions pas perçu le recrutement des femmes comme recrues d’un autre genre, mais comme un apport et soutien pour le combat contre le terrorisme. Nous étions tous policiers et tous engagés dans la lutte et avec la même abnégation », explique Djamel Oufighou qui note que le rapport de collègue prime dans la police sur tout autre rapport avec comme base relationnelle la discipline et le respect mutuel. Les femmes bénéficient toutefois d’un traitement non pas de faveur mais d’égards par rapport à leur condition sociale. Elles ne sont pas mutées comme les hommes loin de leur lieu de résidence et ne sont pas de garde la nuit. « Il y a certaines conditions que nous sommes tenus de respecter, notamment faire en sorte qu’une mère soit plus présente avec ses enfants », fait remarquer notre interlocuteur de la direction du recrutement. Le commissaire Hadj Ziane, commandant le groupement de la circulation routière, estime pour sa part que le recrutement de l’élément féminin est réellement une chance car « elles font preuve de beaucoup de sérieux ». Le même responsable soutient, en outre, qu’au niveau des carrefours, il est plus facile de fouiller une femme suspecte par une femme que par un homme.

    200 femmes ont embrassé la carrière de gendarme

    Si dans le corps de la police le recrutement féminin remonte à plus de deux décennies, dans le corps de la Gendarmerie nationale, il eut fallu du temps pour faire accepter leur présence aux côtés des hommes. Ce n’est qu’en 2003 que la 1re promotion de femmes officiers gendarmes a vu le jour ; exception faite de la doyenne des femmes gendarmes, Djaouida Lefqir qui, elle, a été la seule à franchir le maillon de ce corps militaire d’élite en 1985. Aujourd’hui, elles sont 200 femmes à exercer dans la gendarmerie, comme officiers ou sous-officiers, sur un effectif total qui dépasse les 100 000 hommes. « La société a changé, elle connaît des mutations, il est de notre devoir de la suivre. Toutefois, le recrutement des femmes au sein de la gendarmerie n’a pas obéi à une unique tendance moderniste, mais par adaptation au changement du crime. Nous avons enregistré une montée de la délinquance féminine, c’est une des principales motivations du recrutement féminin. La meilleure façon de combattre la femme criminelle, c’est d’avoir une femme gendarme », explique le commandant Kerroud. Ce dernier indique, en outre, que la femme est utile à la fois dans la vie civile que militaire. « Elle fait montre de plus de patience, et elle obéit aux mêmes obligations et devoirs que l’homme. » Notre interlocuteur soutient qu’elle n’est pas soumise à un quelconque traitement de faveur. « Si l’homme doit travailler 24h/24, il n’y a pas de raison qu’elle ne soit pas soumise au même règlement », dira-t-il. Si elle a des spécificités qui nécessitent des congés comme la maternité, cela ne l’empêche pas d’être appelée à avoir les mêmes heures de travail que son collègue homme. Lorsqu’elle est célibataire, elle est appelée à accepter sans rechigner la mutation et l’affectation décidée par sa hiérarchie. « Il reste que nous n’avons pas de femmes dans les services aux frontières, les conditions de vie sont très rudes », souligne le même responsable du service presse du commandement de la gendarmerie, en précisant que cela ne veut pas dire que la femme est incapable de supporter la charge de travail. « Ce sont les conditions de vie et d’installation qui sont inadéquates. » Il est utile de souligner qu’un recrutement massif de l’élément féminin est enregistré dans le service de la police judiciaire, dans les sections de recherche et dans les groupements de wilaya. Répondant à des qualifications précises, le recrutement au sein de ce corps nécessite un niveau universitaire, au minimum un bac+3 années d’université. « Nous tenons à assurer un recrutement de qualité. La gendarmerie n’est pas intéressée d’avoir des femmes pour contrôler la circulation routière. En corps d’élite, la gendarmerie se doit de recruter les élites féminines pour nous accompagner dans la lutte contre la criminalité », explique le commandant Kerroud. Les demandes de recrutement affluent chaque année, de plus en plus nombreuses. « Cela dépasse le nombre de classes pédagogiques », indique notre interlocuteur en soulignant que ces demandes arrivent des quatre coins de l’Algérie, notamment du sud du pays dont Biskra, Adrar et Béchar.

    El Watan
    La calomnie est une guêpe qui vous importune et contre laquelle il ne faut faire aucun mouvement

  • #2
    Commandant Lefqir Djaouida : Première femme gendarme algérienne

    Sourire éclatant, petite voix doucereuse, il est difficile de voir en, Djaouida Lefqir, un commandant de la Gendarmerie nationale. Et pourtant, elle a été la première à tenter l’aventure sous l’uniforme vert en devenant en 1985 la première femme gendarme.

    Ce n’est qu’en 2003 qu’elle a été suivie par d’autres femmes qui ont vu en sa personne un exemple à suivre. A 45 ans, mère d’une fillette de 13 ans, Mme Lefqir est fière de raconter ses premiers pas dans la gendarmerie. « J’ai d’abord été recrutée en 1982, suite à quoi j’ai passé trois ans de formation à l’ENITA pour sortir avec un diplôme de technicien supérieur en électronique. On m’a mutée à la gendarmerie », nous dit-elle. Fille de chahid, Djaouida Lefqir a trouvé naturel d’intégrer un corps militaire : « Dès les premiers jours, on m’a acceptée dans ce corps. Je n’ai pas été victime de discrimination. Il faut savoir qu’au niveau de ce corps militaire, il n’y a pas d’officier homme ou femme, mais un officier tout court. » Même si son premier rêve a été de devenir journaliste, le sort a voulu qu’elle devienne gendarme sous les encouragements incessants des membres de sa famille. Elle a pu toutefois allier les deux rêves en devenant à la fois commandant de la gendarmerie et chef de bureau presse et relations publiques au niveau du commandement de la Gendarmerie nationale. Mère de famille exemplaire, Djaouida Lefqir arrive à allier ses deux missions. « J’ai aidé à convaincre beaucoup de jeunes filles à venir à la gendarmerie. Et après leur recrutement, elles me demandent conseil et je suis toujours là pour les guider. »
    La calomnie est une guêpe qui vous importune et contre laquelle il ne faut faire aucun mouvement

    Commentaire


    • #3
      Commissaire Ghomari Lynda : Un engagement par amour du métier

      Malgré son grade et sa fonction, son bureau trahit une présence féminine. Se tenant droite comme la justice, la commissaire Ghomari Lynda, chef de la sûreté urbaine de Télemly, est fière d’appartenir depuis 1985 à la Sûreté nationale.

      Avec ses 40 années et son statut de femme mariée mère d’un enfant de 14 ans, Mme Ghomari dirige un commissariat majoritairement constitué d’effectifs masculins. « Je ne trouve aucune difficulté à m’imposer. Un chef de commissariat doit se faire respecter et obéir. Ceci n’empêche pas que nous avons une ambiance familiale et sereine. Nous arrivons à constituer une équipe homogène, qui a pour seul souci de bien accomplir son devoir », dira la commissaire Ghomari en soulignant que ses subordonnés voient en elle le chef et non la femme. Sa grande satisfaction, c’est d’avoir réussi sur les deux tableaux, familial et professionnel. Lynda Ghomari n’a jamais regretté son choix, pas même durant la décennie noire. « Je n’ai jamais pensé arrêter, au contraire, cela ma donné encore plus de détermination à continuer. Quand on aime son travail, on ne peut pas lâcher », nous dit-elle les larmes aux yeux en évoquant le souvenir de collègues disparus. Elle se rappelle, aussi, son défunt père qui a lui-même déposé son dossier de candidature à l’Ecole supérieure de police. « Mon père a été le premier à m’encourager. C’est presque un engagement familial que d’appartenir au corps de la police ou militaire. J’ai des frères qui sont aussi engagés. » Pour Lynda Ghomari, la femme a pu imposer sa place à travers sa compétence et ce quel que soit le domaine d’activité : « La société algérienne, je crois, est arrivée, enfin, à comprendre que la femme peut être présente dans différents secteurs, notamment l’armée ou la police. »
      La calomnie est une guêpe qui vous importune et contre laquelle il ne faut faire aucun mouvement

      Commentaire


      • #4
        Une intégration sans heurt

        Sous un soleil de plomb, du haut de ses 1,60 m et ses 29 printemps, Sihem veille à la bonne marche de la circulation routière au niveau d’un des carrefours du bruyant Alger-Centre.

        Le sourire irradiant sa frêle silhouette, elle incarne par sa présence sur ce terrain, investi d’hommes, une petite victoire sur des siècles de misogynie. Son coup de sifflet, qui retentit tel un appel à l’ordre et à la discipline, s’assimile presque à une invitation à voir se mouvoir et se traduire la détermination de la femme algérienne sur un espace public qu’elle franchit et conquiert. « J’accomplis mon devoir », nous dit-elle en parlant de son travail. Et d’ajouter : « Je suis venue à ce métier par amour. C’est un honneur à la fois pour moi, pour ma famille et pour tous les Algériens », nous confie-t-elle avec fierté. Nous l’arrachons à son contraignant travail le temps de savoir comment elle passe son quotidien. Elle nous dit : « Cela fait déjà quatre années que j’exerce en tant qu’agent de l’ordre public. Au début, c’était un peu difficile pour moi de m’habituer au rythme de travail, commencer à 7h et rester debout jusqu’à 13h, à supporter le regard des gens. J’avoue que cela a été dur à supporter. Mais petit à petit, j’ai appris à m’y adapter, je trouve même cela tout à fait anodin et je n’ai aucun complexe à être regardée. » Sihem nous confie qu’il reste encore quelques personnes qui manifestent un certain embarras à se voir dire par une femme d’arrêter leur véhicule et leur demander leurs papiers. « Je leur fais comprendre que je suis là pour accomplir mon travail dans le respect strict de la loi, et je suis là pour la faire respecter. » Cette détermination, nous l’avons retrouvée chez une de ses collègues travaillant à un autre carrefour de la capitale. Nous l’appellerons Nawel, puisqu’elle a gardé l’anonymat. Nawel fait partie du groupe des dix premières femmes motards algériennes. Avec ses bottines de motard qui épousent parfaitement ses rondeurs féminines, la jeune policière de 27 ans est déjà à sa 6e année dans le métier. « Au début, les citoyens avaient un peu de mal à accepter la chose, mais aujourd’hui ils trouvent que c’est tout ce qu’il y a de plus normal », souligne Nawel en essayant de cacher sa timidité sous son képi. Sans chercher ses mots, elle déclare : « J’ai choisi de faire partie des premières femmes motards algériennes, c’est un réel honneur, et mon souhait c’est de faire honneur à mon pays. » Tout en notant qu’elle a refusé de suivre ses parents pour vivre à l’étranger et avoir fait le choix de rester en Algérie et devenir policière. Rendant hommage à ses collègues hommes, Nawel souligne qu’ils ont toujours été là pour la soutenir. « Lorsqu’un citoyen vient me demander un renseignement ou de l’aide, je sens réellement que je suis à son service, j’oublie tout ce qu’il y a autour et les remarques parfois désobligeantes de quelques-uns qui ont du mal à nous voir sur le terrain. » A la fois policières et gendarmes, elles sont satisfaites de l’accueil qui leur a été réservé par leurs collègues au niveau des deux corps. Toutes les femmes que nous avons interrogées affirment s’être intégrées sans heurts et n’ont pas trouvé de mal à s’affirmer dans leurs services respectifs. Safia, 24 ans, originaire de Mascara, exerce en tant qu’agent administratif au niveau du commandement de la Gendarmerie nationale. « L’idée de devenir gendarme est partie d’une réaction que nous avions eu avec quatre copines suite à une proposition faite par des gendarmes à des camarades de classe garçons de rejoindre le corps de la gendarmerie. Nous nous sommes levées pour dire : ‘’Est-ce que vous recrutez des femmes ?’’ La réponse a été oui et tout a commencé ce jour-là », nous révèle-t-elle. Safia remercie le Ciel de ne pas avoir de grand frère qui aurait pu l’empêcher de faire carrière dans la gendarmerie. « Dieu merci, mon père est très ouvert et surtout il a confiance en moi, il a tout de suite accepté mon choix. Il nous disait tout le temps : “Je ne suis pas éternel, il faut que vous appreniez à compter sur vous-mêmes », j’ai suivi son conseil”, dira Safia qui dit ne pas regretter son choix. Rahmoune Meriem, ingénieur en électronique, est adjointe, chef d’atelier affecté au service central des transmissions. Appelée à gérer l’atelier, Meriem dit ne pas avoir de mal à commander des hommes : « C’est le grade qui fait la différence, je n’ai aucun problème à faire aboutir mes ordres par mes subordonnés. » Si les femmes sont absentes des postes aux frontières, elles suivent à distance le travail sur le terrain. C’est le cas de la sous- lieutenant, Sekkaoui Nawel, diplômée en sciences politiques, qui occupe le poste de chef de section chargée de la sécurité aux frontières : « Mon travail consiste à suivre la sécurité aux frontières, contrebande, immigration clandestine, conflits et terrorisme, tous les rapports me sont destinés afin que j’en exploite le contenu pour en faire un point de situation à envoyer au général qui est habilité à prendre les décisions qui s’imposent. » Nawel Sekkaoui, âgée de 25 ans est fille d’un gendarme, et dit avoir toujours rêvé de suivre l’exemple de son père : « J’ai été sélectionnée à la suite d’un concours, ensuite, j’ai suivi une année de formation militaire et deux années dans la police judiciaire. Puis, j’ai été affectée à ce service depuis exactement une année. »

        El Watan
        La calomnie est une guêpe qui vous importune et contre laquelle il ne faut faire aucun mouvement

        Commentaire

        Chargement...
        X