Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Libye : Au milieu des convoitises

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Libye : Au milieu des convoitises

    La Libye futur eldorado ?
    -------------------------------------------------------------------

    Libye. Courtisé pour son pétrole et son gaz, le régime du colonel Moammar Kadhafi change de politique et poursuit son ouverture économique tous azimuts.

    La libération des six infirmières bulgares, obtenue grâce aux efforts de l’Union Européenne (UE) mais aussi aux bons offices de la France, qui a envoyé sur place Cécilia, l’épouse du président Nicolas Sarkozy, avant un passage éclair à Tripoli de celui-ci, fin juillet 2007, ouvre la voie à des contrats de toutes sortes, y compris dans le domaine du nucléaire civil. Les deux pays ont, en effet, signé un mémorandum d’entente concernant l’installation en Libye d’un réacteur nucléaire destiné à la production d’eau potable par dessalement de l’eau de mer, en discussion depuis un certain temps.

    Ils ont aussi conclu un accord-cadre de partenariat, un accord de coopération en matière de défense, d’industrie de défense, de recherche scientifique et d’enseignement supérieur ainsi qu’un programme triennal de mise en œuvre de la coopération culturelle, scientifique et technique. Juste avant la visite de Nicolas Sarkozy, dans le cadre d’un voyage en Afrique, la ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, avait affirmé que les relations commerciales franco-libyennes étaient en plein développement, précisant que plusieurs banques françaises allaient développer leur action dans cette région du monde.

    Les derniers développements ont aussi ouvert la voie à un rapprochement économique avec l’UE qui va contribuer pour 461 millions de dollars à un fonds libyen de développement économique et social, faciliter l’obtention de visas d’entrée pour des ressortissants libyens et des étudiants, et aider ce pays à surveiller l’immigration illégale dirigée vers l’Europe. Le colonel Kadhafi s’est aussi prononcé pour le dialogue euro-méditerranéen accru que prône Nicolas Sarkozy.

    La Libye, considérée comme un Etat terroriste, est redevenue « fréquentable » depuis la suspension, en septembre 2003, de l’embargo imposé par l’Onu en avril 1999. La Libye a même rejoint le club des pays cités en exemple par les Etats-Unis en renonçant officiellement, en 2003, à ses programmes d’armes de destruction massive et en acceptant des contrôles de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). Elle avait auparavant décidé d’indemniser les victimes de deux attentats d’avion, l’un américain et l’autre français, et d’un attentat dans une discothèque en Allemagne attribués à des Libyens.

    Les Etats-Unis, qui viennent de nommer un ambassadeur à Tripoli, ont même applaudi à la volonté libyenne de se doter du nucléaire civil et souhaitent eux aussi développer les relations commerciales avec leur ancien ennemi qu’ils n’avaient pas hésité à bombarder en 1986. Ainsi, Nord-Américains, Européens de l’Ouest ou de l’Est, y compris Russes, Chinois, Indiens, Japonais et autres, se disputent-ils les nouvelles concessions de pétrole et de gaz libyennes que Tripoli a décidé d’ouvrir à la concurrence internationale depuis janvier 2005. Membre de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), la Libye a atteint en 2006 une production de brut de 1,8 million de barils par jour, ce qui en fait le 2e exportateur de pétrole d’Afrique après le Nigeria. Les réserves prouvées de pétrole étaient estimées à 41,5 milliards de barils en janvier 2007, assez pour produire du brut pendant soixante ans au taux actuel. Le brut libyen est léger, de bonne qualité et se trouve proche des principaux marchés européens.

    La Libye dispose également d’énormes réserves de gaz naturel et son économie a profité largement de la remontée de la production de pétrole après des années d’embargo et de hausse du cours du baril à partir de 2003.

    La croissance du PIB avoisine les 6 % ces dernières années, et compte tenu d’une population peu nombreuse de près de 6 millions, la Libye possède le ratio PIB/habitant le plus élevé d’Afrique, soit 6 880 dollars par habitant. Moammar Kadhafi a annoncé dès juin 2003 sa volonté de privatiser les entreprises d’Etat, pourtant nationalisées depuis sa prise de pouvoir en 1969 et la naissance de la Jamahiriya libyenne.

    Personnage fantasque au pouvoir depuis 1969 dans cette ancienne colonie italienne, Kadhafi s’est proclamé « guide de la révolution » à partir de 1977. Mais il détient, en fait, les rênes du pouvoir, mêlant rêves de grandeur frisant parfois la paranoïa et réalisme politique. Son ouverture vers les Américains et les Européens ne lui fait pas oublier son intérêt pour l’Afrique : il reste le champion de l’unité africaine avec en ligne de mire la création des Etats-Unis d’Afrique. L’ancien « fauteur de troubles » du continent se veut aujourd’hui sage et philanthrope — offrant par exemple son pétrole à bas prix au Kenya, ou se déclarant prêt à créer un fonds de coopération technique libyen au sein de la Banque Africaine de Développement (BAD), pour financer le développement africain.

    Marie Joannidis
    source RFI
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
Chargement...
X