Je sais que tu désires me connaître pour m’appréhender
Mais puis-je abaisser les lourdes défenses que j’ai forgées ?
Devrais-je bannir les barrières, qui m’ont toujours protégées,
Du malheur et de la douleur, ses bêtes mal attentionnées
Je serai devant toi une petite proie chétive et désarmée
Moi qui suis l’insondable, l’insaisissable, l’insensible entité
Pris au piège, empêtré, à mon fatal destin, je serai acculé
Quelques pas en arrière, je chercherai vainement à reculer
L’espace d’un instant me perdant dans tes yeux émerveillés,
Sans délai, je devrai me résoudre difficilement à t’affronter
Donnant, lentement, au creux de ta main mon essence égarée
Espérant que tu y déposes un attendrissant regard affectionné
Mais j’ai peur, que tu serres durement ta main pour m’abîmer
Devenant ainsi un spectre qui erre dans un abîme ombragé
Sans but, sans issue, sans espoir, à jamais torturé et abandonné
Maintenant, dois-je prendre ce risque, que d’être bouleversé ?
Pourtant j’ai envie de te murmurer doucement mes pensées
Te laisser découvrir mon cœur et mon âme tellement apeurée
Tout en me délectant de chaque palabre, chaque sourire amusé
Car mon esprit est à chaque instant, par toi, attiré et envoûté
Peu à peu, les remparts, les barrières s’abaissent craquelées
Je suis entraîné en une vague, un flot, me noyant sans résister
Attiré, balancé, poussé, ballotté, tiraillé, bousculé, mais caressé
Puis, je laisse l’étrange émotion envahir subtilement ma vérité
Je pensais les portes de mon cœur à jamais closent et fermées
Erreur de ma part, ton charme, ta présence j’ai sous-estimé
Tu as grand ouvert les portes impénétrables, j’en suis affecté
Je ne voudrais de toi être séparé, juste dans le jour t’être lié
Tu as marqué de ton essence mon chemin, j’en suis touché
Mes larmes coulent, une passion trop contenue, trop étouffée
Je souhaiterais te dire tous ces mots et en mes bras te serrer
Mais je ne peux faire autre chose que te pleurer et t’aimer.
Auteur inconnu
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