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Des novices aux commandes des avions

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  • Des novices aux commandes des avions

    L’émergence de l’aviation dans les pays du golfe Persique de l’Asie et de l’Océanie nécessitera la formation de plus de 100 000 pilotes d’ici 2026.
    Et oui, il y a une pénurie de pilotes, ne vous étonnez pas si les salaires sont conséquents et les avantages nombreux, de nombreux pilotes d'Air Algérie sont déjà passés chez les concurrents des pays du Golfe. Il est plus facile de changer de compagnie que de faire la grève.
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    Les principales lignes aériennes nord-américaines exigent un minimum d’expérience se situant entre 1500 et 4000 heures de vol avant d’embaucher un copilote. Au même moment, une nouvelle formation fera passer le nombre requis d’heures de vol — réel et simulé — à 240. Une véritable « révolution » pour les pilotes de ligne, du moins en Amérique du Nord.

    Par ailleurs, Air Canada annonce, dans son site Internet, qu’elle requiert un minimum de 1000 heures de vol pour un nouveau copilote.

    Le 23 novembre 2006, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a autorisé ses pays membres à inclure dans ses règlements de l’air un nouveau type de certification, la licence de pilote en équipage multiple (ou MPL pour multi-crew pilot licence).

    Le titulaire de ce brevet pourra occuper la fonction de copilote dans un type d’appareil précis, à la suite d’une formation intensive d’un minimum de 240 heures, sur des petits avions et des simulateurs de vol. Un élève-pilote qui réussira la formation pour un Airbus 340, devra travailler uniquement sur ce type d’appareil.

    Traditionnellement, un pilote « fait ses classes » avant de piloter un moyen ou gros porteur. Il obtient d’abord une licence professionnelle et vole des centaines d’heures sur de petits appareils bimoteurs pour de petits transporteurs. Dans plusieurs cas également, il est formé et sert dans l’aviation militaire.

    Les associations de pilotes surveillent cela de très près. « C’est un système pas très intéressant et pas sécuritaire », lance Serge Beaulieu, porte-parole national de l’Association des pilotes d’Air Canada (APAC).

    « C’est comme si on prenait un jeune qui vient d’obtenir son permis de conduire, qu’on le forme tout de suite sur un poids lourd et qu’on l’envoie dans le trafic à New York », ajoute-t-il.

    Un pilote de ligne d’expérience voulant conserver l’anonymat — appelons-le Marcel — abonde dans le même sens. « Si tu places un “ jeunot ” avec un commandant de bord d’expérience, ce dernier va se retrouver “ tout seul ” dans le cockpit, à un moment donné. Même avec des copilotes qui ont un peu plus d’expérience, ça arrive...

    « Quand tout va bien, c’est comme conduire seul sur une autoroute sur le cruise control, ajoute Marcel. Quand ça va mal, le niveau de compétence requis est exponentiel. Les problèmes s’additionnent — mauvaise météo, pistes mal dégagées ou glissantes, etc. — et ça prend la forme d’une spirale ascendante. »

    De plus, l’époque des postes de pilotage à trois aviateurs est révolue, affirment ces deux pilotes. « On pouvait loader le troisième pilote avec les checklists, les procédures et les communications. On se concentrait sur le pilotage... », explique Marcel.

    Une réaction prévisible de la part des pilotes, qualifie Didier Féminier, expert en aviation et ancien pilote de ligne. « Depuis plus de 50 ans, des compagnies européennes comme British Airways embauchent des copilotes directement sortis des écoles de pilotage, explique celui qui a écrit plusieurs articles depuis 2000 sur la formation MPL. Et British Airways est l’une des compagnies les plus sécuritaires au monde. »

    Pour justifier sa position, M. Féminier écrivait dans l’un de ses articles que « les autorités doivent comprendre que le ticket d’entrée doit être une licence de copilote, parce que, évidemment, le premier travail d’un pilote de ligne est celui de copilote ».

    « On comprend que les associations de pilotes ont peut-être peur, nous non. (...) Je pense que c’est bon pour l’industrie, dans la mesure que c’est bien fait », affirme le pdg de l’Association québécoise du transport aérien (AQTA), John McKenna.

    Il précise de plus que l’AQTA prône une augmentation du nombre d’heures de formation sur simulateur autorisées par Transports Canada. « Présentement, un pilote peut seulement faire reconnaître 20 % de ses heures totales sur un simulateur. »

    Phénomène mondial

    Plusieurs facteurs peuvent expliquer la pénurie de pilotes à l’échelle mondiale.

    D’abord, le départ massif à la retraite d’aviateurs baby-boomers. D’ici 2010 aux États-Unis, 50 % des pilotes d’expérience accrocheront leur casque d’écoute, selon un article de Didier Féminier, expert en aviation, paru dans CAT Magazine en 2000.

    L’émergence de l’aviation dans les pays du golfe Persique de l’Asie et de l’Océanie nécessitera la formation de plus de 100 000 pilotes d’ici 2026, selon des données de Boeing trouvées dans Internet. En Belgique, la compagnie Brussels Airlines a récemment affirmé perdre en moyenne chaque mois 10 commandants de bord attirés par des compagnies du Golfe, et a demandé l’intervention du gouvernement belge.

    Selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), le trafic mondial devrait croître de 4 % à 5 % par an au cours de la prochaine décennie pour le transport de passagers. Le Golfe est la région à la croissance la plus rapide pour le trafic aérien voyageurs et marchandises : respectivement 15,4 % et 16,1 % en 2006.

    Par ailleurs, l’avènement des jets très légers et des compagnies d’aérotaxi ou de « vols sur demande » contribuera à accroître la demande pour des pilotes. À lui seul, le constructeur Eclipse Aviation a déjà plus de 2500 commandes pour son biréacteur Eclipse 500, dont la nouvelle firme d’aérotaxi DayJet sera équipée. Au moins sept autres avionneurs proposent un modèle entrant dans cette catégorie.

    Une formation plus «moderne», plaide OACI

    La formation pour une licence de pilote en équipage multiple (MPL) est une version modernisée de ce qui se faisait dans le domaine, selon Henri Defalque, directeur technique à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).

    « Ça faisait plus de 40 ans que l’on faisait la même chose, explique-t-il. L’OACI n’a pas créé cette licence pour combler une pénurie de pilotes », ajoutant que le projet a été lancé en 2000.

    « De nos jours, on ne demande pas des heures d’expérience, mais plutôt des compétences. Par ailleurs, le niveau de compétence est évalué tout au long de la formation. »

    Selon M. Defalque, au moins sept nations, en ne comptant pas les pays européens, ont inclus la MPL dans leurs règlements ou songent sérieusement à le faire. « Dans le cas de l’Europe, les autorités communes des 36 pays ont sorti la règle. Toutefois, chaque pays doit amender ses lois nationales. »

    Présentement, un projet-pilote est en cours en Australie, le premier pays à avoir intégré la MPL dans ses lois. Une douzaine d’élèves-pilotes chinois — la Chine a aussi adopté la MPL — suivent la première formation. Ils devraient terminer leur cours dans le deuxième trimestre de 2008.

    Pour sa part, Transports Canada consultera l’industrie par l’entremise du Conseil consultatif sur la réglementation aérienne canadienne (CCRAC), qui regroupe des gestionnaires, des associations et des syndicats. Les recommandations du CCRAC serviront à l’ébauche des critères pour cette nouvelle licence.

    Aux États-Unis, la Federal Aviation Administration (FAA), ne voit pas la nécessité d’inclure la licence dans ses règles. Cependant, elle surveille de près le projet-pilote australien, selon des informations obtenues par Le Soleil.

    Les avancées technologiques en termes de simulation de vol permettent de diminuer le nombre d’heures de vol avec de vrais avions, selon les différentes sources interrogées par Le Soleil.

    Ces dispositifs d’entraînement de vol peuvent prendre différentes formes. Les premiers outils consistent en des logiciels installés sur des ordinateurs personnels, les plus sophistiqués sont articulés — les simulateurs de niveau D, pour reprendre le terme de l’industrie — comme ceux construits par la firme CAE de Montréal.

    Entre ces deux extrêmes, il y a des représentations de tableau de bord servant à pratiquer des procédures, ainsi que des cockpits fixes couplés à une animation panoramique donnant l’illusion de voler.

    Paul-Robert Raymond
    13 août 2007. Le Soleil
    Avec Associated Press
    Dernière modification par zek, 15 août 2007, 09h17.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    ça fait envie.!

    Commentaire

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