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Les syndicats autonomes promettent « une rentrée des plus chaudes »

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  • Les syndicats autonomes promettent « une rentrée des plus chaudes »

    Flambée des prix des produits alimentaires et dégradation du pouvoir d’achat
    Les syndicats autonomes promettent « une rentrée des plus chaudes »


    C’est inacceptable ! Les syndicats autonomes trouvent intenable la situation sociale dans laquelle pataugent actuellement les travailleurs algériens, tous secteurs confondus.

    « Les salaires stagnent alors que les prix augmentent de plus en plus. Au rythme où vont les choses, nous allons bientôt mendier », lâche, sur un air ironique, Iliès Zouane, président du bureau d’Alger du Syndicat national autonome des professionnels de l’administration publique (Snapap). Pour lui, avec cette flambée des prix qui touche même les produits de première nécessité subventionnés officiellement par l’Etat, les Algériens ne pourraient pas manger à leur faim. M. Zouane met cette situation, qu’il qualifie de « catastrophique », sur le dos des dirigeants du pays qui, selon lui, ont doublement failli. Ils ont d’abord démontré définitivement et pour de bon qu’ils sont incapables de gérer le pays, puisqu’ils ne peuvent même pas réguler un marché des fruits et légumes. Et ils ont fait preuve de manque de volonté politique pour une prise en charge sérieuse d’une question aussi élémentaire que celle des salaires. « Ils ne font rien. Ils laissent le marché libre et n’augmentent pas les salaires. En quelque sorte, l’Algérien est abandonné à son propre sort et livré à lui-même. C’est terrible ! », dénonce M. Zouane qui ne doute pas que, face à une telle crise sociale, la rentrée ne sera que plus chaude. Mohammed Hadj Djilani, chargé de la communication du même syndicat, n’est pas étonné. Pour lui, cela était prévisible. « Contrairement à son discours et à ses déclarations, le chef du gouvernement n’a rien fait. Il annonce plutôt le renvoi du projet de la mise en application de la nouvelle grille de salaires jusqu’à 2008. C’est absurde. Aucune mesure efficace n’a été prise pour faire baisser les prix », souligne-t-il, estimant que le pacte économique et social a bien échoué. M. Hadj Djilani est convaincu que la tension sociale va monter d’un cran d’ici peu. « Nous sommes en train de prendre attache avec les autres syndicats autonomes pour coordonner nos actions à la rentrée. Nous n’allons pas croiser les bras et abdiquer », promet-il. Redouane Osmane, porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), estime, quant à lui, que le chef du gouvernement doit prendre ses responsabilités, sinon il devrait s’attendre à une gronde sociale à la rentrée. S’il est inacceptable de renvoyer à une date ultérieure une question primordiale comme celle de la révision de la grille nationale des fonctionnaires, M. Osmane pense aussi aux employés du secteur privé qui sont victimes d’une discrimination en matière salariale ainsi qu’aux nombreuses personnes sans emploi dont des pères de famille. « Avec cette flambée des prix de tous les produits, ils connaîtront une misère noire », fait-il remarquer, regrettant que l’Etat ne soit jamais présent quand le citoyen a besoin de sa protection et de son aide. Pour M. Osmane, la situation est « désastreuse ». « La majorité des 1,4 million de fonctionnaires touche 12 000 DA, soit le salaire minimum garanti (SNMG). Ces mêmes employés paient les produits de consommation aux mêmes prix que ceux exercés en France ou ailleurs », observe-t-il. Ainsi, selon lui, si les prix appliqués sur les produits sont des prix internationaux, le gouvernement doit donner aussi des salaires qui se rapprochent des normes internationales. M. Osmane promet de ne pas se taire et appelle les syndicats autonomes à coordonner leurs actions à la rentrée sociale.

    M. A. O.

  • #2
    Les patrons appréhendent la rentrée sociale
    Le FCE alerte le gouvernement


    Le Forum des chefs d’entreprise (FCE) vient d’alerter le gouvernement sur la gravité de la conjoncture socioéconomique que traverse ces jours-ci le pays, particulièrement à la veille de la rentrée sociale, avons-nous appris hier auprès de cette organisation patronale.

    Les récentes flambées des prix qu’enregistrent pratiquement tous les produits, à l’exception du lait et du pain qui bénéficient d’un cadre réglementaire fixant les prix de vente, ont amené ladite association à prendre les devants avant que la situation n’empire. De l’aveu d’un patron, Réda Hamiani en l’occurrence, le front social renvoie des signes inquiétants présageant une rentrée sociale « chaude ». Dans une lettre adressée au chef du gouvernement, le président du FCE, Réda Hamiani, propose le concours de son association pour trouver des solutions. Outre l’expérience de ses industriels adhérents, le forum met à la disposition de l’Exécutif son expertise. Pour ce faire, le FCE souhaite la tenue dans les plus brefs délais de plusieurs réunions de travail avec le gouvernement. Il s’agit, note notre interlocuteur, de « trouver une politique appropriée pour endiguer la crise ». Ce regroupement d’industriels, qui ne fait pas accompagner sa correspondance d’un rapport d’analyse, résume néanmoins les leviers susceptibles d’être actionnés par le gouvernement. Aussi réduite soit la marge de manœuvre du pouvoir exécutif dans une économie de marché, il existe des outils. Pour M. Hamiani, ils sont au nombre de quatre. Les deux premiers d’ordre fiscal en agissant sur les tarifs douaniers et la fiscalité ordinaire. La troisième voie est monétaire et la dernière d’ordre comportemental. Ainsi, à l’instar de ce qui a été proposé pour le dossier de la pomme de terre, le FCE plaide pour une réflexion sur l’allégement, voire la suppression (momentanée ou définitive) des tarifs douaniers sur les matières premières. Ceux-ci se situent à 30%. Idem pour la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 17% sur laquelle le gouvernement pourrait agir. « Fiscalement, soutient le premier responsable du FCE, il est possible de récupérer 47% sur le prix de revient. » Ceci étant, en dehors d’une loi de finances (ordinaire ou complémentaire), il est impossible au gouvernement de procéder à un quelconque réajustement fiscal. Récemment publiée, la loi de finances complémentaire 2007, pourtant rédigée en pleine reprise de l’inflation, n’a pas anticipé sur un tel scénario. Sans amoindrir des capacités analytiques de l’administration économique, le président du FCE dira qu’il est difficile de prévoir des situations pareilles. « Ils n’ont pas pu mesurer l’ampleur et la durée de la crise », a-t-il tenté d’expliquer.

    Contre la politique des « subventions »

    Sur le plan monétaire, notre interlocuteur n’exclut pas de son canevas de solutions le rôle que pourrait jouer la Banque d’Algérie en revalorisant le dinar. Tout en reconnaissant la « sagesse » de la politique de la Banque centrale qui a permis ces dernières années de stabiliser les fluctuations du dinar dans une fourchette réduite, le forum n’y voit pas d’inconvénients à ce que cette « sacro-sainte règle » soit « transgressée ». En redonnant de la valeur à la monnaie nationale, les importations seraient moins coûteuses et le citoyen retrouverait du pouvoir d’achat, explique encore Hamiani pour qui l’« inflation actuelle est de type importée ». « Nous sommes en quelque sorte en train de payer le baril cher sur le marché mondial », schématise cet industriel avant de relever le caractère préjudiciable de la structure actuelle des échanges commerciaux extérieurs de notre pays.

    « CONSOMMER NATIONAL »

    L’Algérie, qui encaisse 98% de ses recettes en dollars US et règle en euros environ 60% de ses achats, subit d’importantes pertes sèches par le seul effet de la parité euro/dollar, explique-t-il. Actuellement, le différentiel de valeur entre le billet vert et la monnaie unique européenne est de 30% en faveur du dollar US. Une situation qui fait dire à Hamiani la possibilité de réorienter le flux des importations vers les zones dollar. Il incitera les importateurs à aller dans ce sens. Ceci étant, le plus préconisé par Hamiani est de voir le niveau de l’offre nationale augmenter. C’est dans cet esprit que le forum compte reprendre incessamment sa campagne « Consommons national ». « Le gouvernement, ajoute le président du FCE, a été très réactif à notre proposition de soutenir la nouvelle campagne, notamment à travers les médias lourds tels que la télévision. » Sur un plan purement comportemental, le patron des patrons lance un appel aux commerçants pour qu’ils adoptent une attitude « citoyenne » et ce, en « comprimant les marges bénéficiaires ». Du moins durant cette période délicate, espère Hamiani qui compte sur l’adhésion de l’union des commerçants. Dans une autre déclaration à l’APS, Réda Hamiani a évoqué comme « ultime recours » une nouvelle augmentation du SNMG. Il signalera le risque inflationniste d’une revalorisation du salaire minimum, actuellement fixé à 12 000 DA. Par ailleurs, le président du FCE désapprouve la politique des « subventions » tel que cela est de mode à chaque apparition de crise. Le FCE considère que les subventions « brouillent les cartes dans la concurrence », alors que le plus approprié serait de laisser agir les mécanismes de régulation propres au marché. « Par moments, c’est bien que l’Etat subventionne, mais ce n’est pas sain pour l’économie », résume Réda Hamiani. Alors que l’Exécutif n’a pas encore répondu à l’offre de service du forum, des contacts sont noués avec l’ensemble des autres organisations patronales afin qu’une rencontre puisse avoir lieu au début du mois de septembre. Tout en conservant leurs indépendances organiques, le FCE aspire à créer un espace de concertation régulier (mensuel) qui débattra notamment de l’inflation actuelle.

    M. Zentar

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