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Le Japon, le pays où la vie est moins chère

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  • Le Japon, le pays où la vie est moins chère

    Une idée qui a la vie dure, le Japon est un pays ou la vie est hors de prix, c'est faux, démonstration.
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    Dans l'archipel, les effets d'une décennie de déflation se font sentir. Le pays est devenu bon marché et les exportations s'envolent.

    C'est un casse-tête japonais qu'aime à proposer le Britannique Peter Tasker, l'un des financiers étrangers les plus respectés au Japon: entre un trajet, de 2 (kilomètres en taxi dans Tokyo et un autre en métro à Londres, lequel des deux est le plus coûteux? Réponse: le voyage en métro chez nos amis anglais coûte l'équivalent de 900 yens. Soit un tiers plus cher que le tarif de base pour un taxi dans la capitale japonaise (660 yens). Sans compter la différence de qualité entre les deux modes de transport, l'un dans un boyau crasseux et bondé, l'autre dans une voiture climatisée, sur une banquette tendue de dentelle, conduite par un chauffeur souriant.

    Logements plus accessibles

    Un exemple isolé? Plutôt une règle, que constatent les hommes d'affaires et les touristes de passage dans l'Archipel, mais aussi les Japonais de retour d'un voyage en Occident: le Japon est devenu très bon marché. «Je voulais acheter un fer à repasser chez Muji à Paris. Quand j'ai dit que j'allais au Japon, la vendeuse m'a dit: «C'est bien moins cher à Tokyo!»» raconte par exemple Fanny, une touriste française. «Un appartement ici. est à un prix plus abordable qu'un appartement à Paris», estime de son côté Patrick Hochster, fondateur de l'agence immobilière PECS à Tokyo. Quel changement pour cette capitale qui fut longtemps classée «ville la plus chère du monde»!
    Flash-back. Fin des années 1980. Le Japon achète le monde, titre un essai à sensations (de Pierre-Antoine Donnet, Seuil). A Ginza, la Mecque du luxe à Tokyo, le mètre carré atteint des prix stratosphériques. Les quelques hectares proches du palais impérial valent théoriquement plus cher que toute la Californie. «Un soir, j'ai vu des corbeaux éventrer les poubelles de Maxim's, à Ginza. Ils repartaient dans le ciel avec des médaillons de foie gras au bec. C'est, pour moi, l'image de la folie des années 1980», se souvient un diplomate alors en poste à Tokyo.

    Depuis, une décennie de déflation a écrasé les prix au Japon, tandis que le reste du monde industrialisé connaissait une modeste inflation. Et le yen s'est effondré. Il lambine aujourd'hui au plus bas face à l'euro et au dollar. Résultat: le Japon redevient compétitif en termes de coûts. Ce cadre de la chaîne d'hôtels de luxe Peninsula, qui prépare l'ouverture d'un gigantesque complexe à Tokyo en septembre, s'en réjouit: «Nos suites font 54 mètres carrés et coûtent 65000 yens, soit 380 euros la nuitée. Par rapport aux autres grandes villes, c'est très bon marché.»
    Cette situation fait le bonheur des industries tournées vers l'exportation. «L'électronique et l'automobile nippones vivent leurs plus belles heures, explique un analyste. Avec des taux d'intérêt à zéro, elles jouissent d'une situation, où le crédit est gratuit chez eux et en même temps d'un avantage comparatif formidable grâce au yen faible. Surtout face au won sud-coréen, qui, lui, s'apprécie vite.»

    Main-d'oeuvre à coût réduit

    Une situation tellement idyllique qu'elle commence à inquiéter les principaux intéressés. «Un yen faible peut entraîner une perte de compétitivité», a prévenu il y a quelques jours à l'assemblée générale de Nissan Carlos Ghosn, qui vit pourtant, comme ses concurrents, sur ses exportations. Les coûts de main-d'oeuvre sont devenus si faibles (le smic horaire est à 8 euros en France, soit 1300 yens, contre 800 yens au Japon) que certains groupes relocalisent leur production au Japon. Honda construit sa première usine dans l'Archipel depuis trente ans. Ce consultant français installé à Tokyo rit sous cape: «Comme je suis payé en euros, mes honoraires s'envolent, mais les ventes de mes clients au Japon, payées en yen; s'effondrent.»
    Le yen faible a pour conséquence d'élargir la fracture entre les secteurs exportateurs, traditionnels moteurs de la croissance, et ceux tournés vers le Japon. Plus que jamais, l'économie de l'Archipel marche sur un pied. La consommation est atone: salaires en berne, tour de vis fiscal, vieillissement de la population font un cocktail de morosité qui incite les Japonais à dépenser le moins possible. Signe infaillible; les ventes d'automobiles sont tombées à leur niveau le plus bas depuis trente ans au premier semestre 2007. La voiture est le bien par excellence dont les ventes augmentent en période de croissance. Sauf au Japon.

    Les Japonais sous la menace d'une bulle monétaire

    "La nouvelle bulle est monétaire », prévient l'analyste d'une grande banque hong-kongaise en observant les mouvements des changes entre le yen et les autres monnaies. Il y a vingt ans, les petits porteurs avaient mis au pinacle leur Bourse et le prix des terrains. Il y a dix ans, c'était au tour des valeurs high-tech de flamber. Aujourd'hui, la proverbiale « Madame Watanabe », madone des spéculateurs du dimanche nippons, a changé de dada : elle investit son épargne sur des produits en devises, profitant du différentiel entre les taux d'intérêt nuls au Japon et ceux, « normaux », d'autres pays : dollar néozélandais, euro... L'écart est si fort (6 % pour des obligations néo-zélandaises, contre 0,5 % pour les titres nippons) qu'il permet de couvrir le risque de change, tant que le yen baisse. Mais la monnaie japonaise, la plus volatile des grandes devises, se retournera un jour. « Aujourd'hui, 70 % du volume des échanges de dollars néozélandais est réalisé par des Japonais. Le jour où le yen remontera, gare aux pertes », prévient un investisseur.

    Régis Arnaud
    12.07.2007. Challenges
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Punaise oui la ca devient interessant ^^
    MErci pour cet article Zek =)

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    • #3
      Ce n'est pas rassurant pour les japonais, bien que la croissance ait repris timidement, une decennie de de croissance nulle fait beaucoup de dégats. Il est vrai que la crise de l'immobilier dans les années 90 était prévisible mais personne ne s'atendait a voir une économie atone. je pense que c'est peut-être une corection des excés nippons, ils font leur mue pour mieux se positionner, la concurrence est rude avec la chine qui leur fait de l'ombre et le vieillissement de la population qui n'encourage pas la consommation.
      Merci zec pour cet article.

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