Dès l'accession de Mohammed V au Trône, les Juifs ressentirent qu'un changement radical allait s'instaurer entre les juifs et leur souverain.
Le nouveau roi, qui monta sur le trône en 1927, fut exactement à l'opposé de ce qu'attendaient les Français. Ils voulaient un roi docile, ils trouvèrent en lui un nationaliste qui peu à peu s'imposa comme leader de la lutte pour l'indépendance, et en ce qui concerne les juifs, il fit systématiquement obstruction aux mesures racistes que le gouvernement de Vichy voulut imposer aux juifs du Maroc. À chaque nouvelle loi vichyste, le souverain prenait, jusqu'à l'affrontement avec le Résident général, une défense farouche des juifs en ayant soin de rappeler à chaque fois que juifs et musulmans étaient également ses sujets et qu'il ne souffrirait aucune discrimination entre ses enfants.
Les juifs exprimaient leur vénération à un souverain, en qui ils trouvaient toujours secours et consolation, par des chansonnettes : Et que Dieu glorifie notre Seigneur le sultan, le digne petit-fils de Moulay Hassan. Qu'il vive toujours dans la loyauté, Lui et les membres de sa famille ». C'était pour faire écho à ce qu'avait dit Mohammed V, lors de la fête du Trône en 1944, en s'adressant aux juifs : Tout comme les musulmans, vous êtes mes sujets et comme tels, je vous protège et vous aime, croyez bien que vous trouverez toujours en moi l'aide dont vous avez besoin. Les musulmans sont et ont toujours été vos frères et vos amis ».
Le jour de la disparition du souverain, les juifs ressentirent une peine cruelle et sortirent dans la rue pour le pleurer et partager le deuil de leurs frères musulmans. Le grand rabbin de Sefrou, David Obadia prononça alors cet éloge funèbre : Éternel, notre Dieu, et celui de nos pères [] dans ta compassion, Toi qui pardonnes et qui consoles, accueille avec faveur l'âme de notre roi Mohammed le Cinquième. Toi, ô Seigneur, prends-le en pitié, pardonne-lui, prends-le sous Tes ailes, place-le au milieu des âmes pures des Justes des Nations, sous les portails de ta miséricorde. Qu'il repose en paix. Qu'il en soit ainsi. Amen ».
Robert Assaraf, Mohammed V et les Juifs du Maroc à l'époque de Vichy, Plon, 1997
Le nouveau roi, qui monta sur le trône en 1927, fut exactement à l'opposé de ce qu'attendaient les Français. Ils voulaient un roi docile, ils trouvèrent en lui un nationaliste qui peu à peu s'imposa comme leader de la lutte pour l'indépendance, et en ce qui concerne les juifs, il fit systématiquement obstruction aux mesures racistes que le gouvernement de Vichy voulut imposer aux juifs du Maroc. À chaque nouvelle loi vichyste, le souverain prenait, jusqu'à l'affrontement avec le Résident général, une défense farouche des juifs en ayant soin de rappeler à chaque fois que juifs et musulmans étaient également ses sujets et qu'il ne souffrirait aucune discrimination entre ses enfants.
Les juifs exprimaient leur vénération à un souverain, en qui ils trouvaient toujours secours et consolation, par des chansonnettes : Et que Dieu glorifie notre Seigneur le sultan, le digne petit-fils de Moulay Hassan. Qu'il vive toujours dans la loyauté, Lui et les membres de sa famille ». C'était pour faire écho à ce qu'avait dit Mohammed V, lors de la fête du Trône en 1944, en s'adressant aux juifs : Tout comme les musulmans, vous êtes mes sujets et comme tels, je vous protège et vous aime, croyez bien que vous trouverez toujours en moi l'aide dont vous avez besoin. Les musulmans sont et ont toujours été vos frères et vos amis ».
Le jour de la disparition du souverain, les juifs ressentirent une peine cruelle et sortirent dans la rue pour le pleurer et partager le deuil de leurs frères musulmans. Le grand rabbin de Sefrou, David Obadia prononça alors cet éloge funèbre : Éternel, notre Dieu, et celui de nos pères [] dans ta compassion, Toi qui pardonnes et qui consoles, accueille avec faveur l'âme de notre roi Mohammed le Cinquième. Toi, ô Seigneur, prends-le en pitié, pardonne-lui, prends-le sous Tes ailes, place-le au milieu des âmes pures des Justes des Nations, sous les portails de ta miséricorde. Qu'il repose en paix. Qu'il en soit ainsi. Amen ».
Robert Assaraf, Mohammed V et les Juifs du Maroc à l'époque de Vichy, Plon, 1997
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