Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Aïn Témouchent Des huissiers chez les agriculteurs

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Aïn Témouchent Des huissiers chez les agriculteurs

    Gros nuages à Aïn Témouchent Des huissiers chez les agriculteurs


    Des agriculteurs de la région de Oulhaça, dans la wilaya de Aïn Témouchent, ont vu leurs biens recensés par un huissier de justice qui les a sommés de payer leurs dettes datant de plusieurs années et contractées auprès de la banque. Ces dettes sont liées à des équipements de pompage d'eau d'irrigation et de serres en plastique pour le développement des cultures maraîchères à l'irrigué à partir du petit barrage de Oued Bendjelloul, actuellement à sec sous l'effet de la sécheresse.

    C'est au titre du Programme national de développement de l'agriculture (PNDA) qu'au moins une cinquantaine d'agriculteurs de Oulhaça ont, dans le cadre du FNRDA, obtenu des subventions et des crédits portant concrétisation de plusieurs actions agricoles à l'aide de cahiers des charges où les deux parties contractantes se sont engagées à respecter les clauses liées aux investissements. Dans leur requête collective, les plaignants, qui ont saisi plusieurs niveaux de décision en rapport avec cette affaire, ont évoqué l'assèchement du petit barrage à l'origine de pertes générées aux cultures. Selon leurs propos, ces agriculteurs se trouvent dans l'incapacité de pouvoir payer leurs dettes, qu'ils reconnaissent bien entendu. Faire recours à la justice et aux huissiers de justice par la banque est une action légale, car les banquiers n'ont pas d'autres choix, sinon il est possible d'interpréter leur silence comme un manquement de responsabilité, donc de mauvaise gestion des deniers publics. Mais recourir à l'appareil judiciaire dans cette affaire, c'est, selon les agriculteurs, «faire preuve de précipitation, car il est nullement dit que nous ne voulons pas nous acquitter de nos dettes».

    Une telle action, qui touche une communauté d'agriculteurs déjà fragilisée par le spectre de la sécheresse, les maladies cryptogamiques et autres aléas, ne fait que compliquer la situation. Accorder un sursis afin de repousser l'exécution des décisions prises par voie de justice est une mesure discutable et acceptable, si toutefois le premier responsable de la wilaya en juge l'opportunité sur plusieurs plans.

    Entre-temps, le ministère de l'Agriculture ne doit pas se dérober à ses engagements envers les agriculteurs, qui ont prouvé par le passé leur détermination à vouloir participer pleinement dans le développement de l'agriculture à l'irrigué. D'ailleurs, pas moins de 30% de la production agricole venait de cette région et était destinée aux besoins de plusieurs wilayas du pays. C'est en pareille situation de calamité naturelle que l'Etat doit venir en aide aux agriculteurs. Rééchelonner une partie de la dette et éponger une autre partie par le biais des fonds dont dispose l'Etat est la juste mesure du milieu qu'il faut prendre. Les membres des deux chambres parlementaires sont au courant de ce problème, nous dit-on.

    D'après le maire de Oulhaça, M. Benssenouci Bouziane, la situation des maraîchers s'est aggravée notablement à l'issue de l'épuisement de la réserve du petit barrage de oued Bendjelloul, laquelle situation avait fait auparavant l'objet de discussions par le comité technique de daïra, l'instance qui a suggéré le dragage de la digue et sa protection contre l'envasement. Si le problème de Oulhaça a été posé pour la première fois avec acuité et tout particulièrement le volet relatif au remboursement des dettes vis-à-vis de la banque de Béni-Saf, chez les viticulteurs, c'est le ras-le-bol caractérisé qu'ils manifestent à l'endroit des transformateurs, principalement la Viticoop qui se débat toujours avec une mévente du vin qui ne trouve pas preneur, ceci en dépit des promesses des opérateurs qui se sont proposés devant les responsables pour l'écoulement de tout le stock.

    Le parc viticole, qui était de 135.000 ha de raisin à dominance de cuve, s'est réduit à 12.350 ha en 2007, la différence ayant subi l'arrachage. D'ailleurs, la production prévisionnelle estimée cette année par la DSA est de 187.000 quintaux, alors que l'année dernière elle était de 250.000 quintaux. Cette régression n'est pas due uniquement à l'arrachage, mais aussi aux facteurs climatiques qui ont favorisé l'apparition du mildiou, une maladie cryptogamique redoutable touchant plusieurs végétaux, dont la tomate et la pomme de terre.

    Le fait saillant, cette année, est que l'ONCV s'est vue écartée du circuit de la transformation. Ce sont les GCO (Grands Crus Oranais) qui prendront le relai. Cette année, en plus du déstockage des vins avariés (environ 13.000 hl), la campagne des vendanges connaîtra des difficultés en matière de disponibilité de caves de vinification pour les viticulteurs qui y sont rattachés. On cite principalement ceux de Aïn Tolba, Aïn Témouchent, Aïn El-Kihal et Aoubellil.

    La réunion, qui a regroupé l'ensemble des opérateurs transformateurs, les responsables de la DSA et de la chambre d'agriculture, s'est terminée avec une plate-forme d'actions à même de mener la campagne dans de bonnes conditions qui, selon le gérant de Viticoop, sont favorables. La question des prix n'a pas intéressé l'assistance et a été reléguée en seconde position, car ce point ne pouvait pas faire l'unanimité des opérateurs, étant donné que cette question sera utilisée comme une arme au moment opportun par chacun d'eux.

    En outre, selon des observateurs, plusieurs dizaines d'hectares de vigne ont été carrément abandonnés cette année: ils devraient être programmés pour l'arrachage sans l'aval de la DSA qui, à la limite, ferme l'oeil devant un problème épineux. Des centaines de milliards investis par l'Etat pour le secteur de l'agriculture au titre du PNDA sont partis en fumée en peu de temps.

    Le malaise fait son chemin également au sein de la Générale Concession Agricole (GCA) à l'échelle nationale. Pas moins de 9 milliards de centimes auraient été investis au niveau du périmètre de Chehabna, dans la daïra de Oulhaça; mais en terme de réalisation, beaucoup d'insuffisances ont été relevées par plusieurs niveaux décisionnels et exécutifs. L'opération, selon le maire de Oulhaça, a été clôturée par décision venant d'en haut, sans donner de détails. «Là où l'on frappe le teigneux, son sang gicle», dit le proverbe arabe. Le mea-culpa est général et touchera dans le futur d'autres sous-secteurs encore à l'abri, dont la Cour des comptes essaiera d'élucider tous les aspects et tous les méandres. Y arrivera-t-elle ?


    Q.D'ORAN
Chargement...
X