3 juillet, 2007
Une sénatrice proche de Bouteflika se révolte
Algérie aujourd'hui
Au second jour des débats sur le programme du gouvernement, la sénatrice Zohra Drif, pourtant vice-présidente du Conseil de la nation et désignée sur la liste de Bouteflika dont elle est proche, s'est carrément révoltée contre Abdelaziz Belkhadem qu'elle a malmené par un réquisitoire indigné. «Mon devoir est de transmettre fidèlement les préoccupations des citoyens, alors, M. le Chef du gouvernement, je suis navrée de de vous dire que, hélas, le citoyen ne croit pas en vous, en vos institutions, en votre politique…Votre programme ne sera pas réalisé parce que la situation n’est pas bonne dans le pays et parce que le citoyen, qui est le premier concerné, se considère comme non concerné. Il ne peut ni participer, ni soutenir et encore moins contester. Le sentiment général, M. le Chef du gouvernement, c'est ce manque de confiance dans les institutions de l’Etat, c'est cette perte d’espoir des citoyens en l’avenir. Ce sont des réalités qu'il faut regarder en face. En plus des difficultés de la vie quotidienne, les citoyens ressentent des signes de frustration, d’extrémisme et de dérive. Ils font face à la violence, au gaspillage flagrant des deniers publics, à l’absence de gestion, au vol et à la corruption dans de très larges secteurs. Immigration illégale (harragas), à la fraude aux examens notamment au baccalauréat”. Voilà la réalité aujourd'hui, M. le Chef du gouvernement »
Zohra Drif fera une large rétrospective des tares et des échecs de l’équipe Belkhadem. "En résumé, cela veut tout simplement dire que la situation n’est pas bonne et qu’elle ne permet pas la réalisation des objectifs tracés par le programme car le citoyen, qui est le premier concerné, se considère comme non concerné. Il ne peut ni participer, ni soutenir et encore moins contester”, a-t-elle souligné en rappelant que le taux de participation des dernières législatives est un message de la population.
Et ce n’est pas fini. Elle focalise sur les dernières élections législatives. Elle estime que le peuple «voulait transmettre un message clair qui nous impose un moment d’attention pour comprendre correctement et répondre sur le terrain par les moyens appropriés». Elle enchaîne: «Le peuple algérien est, malgré toutes les insuffisances et drames qu’il vit au quotidien, conscient de la situation qui n’est pas reluisante et ne permet pas la réalisation des objectifs (…), il se considère donc peu concerné et n’adhère pas, quand il ne fait pas de l’opposition».
Il y a lieu de préciser que les interventions des autres sénateurs du tiers présidentiel étaient certes moins virulentes que celle de Zohra Drif mais comportaient quasiment toutes des critiques à l’endroit du staff gouvernemental. Les autres sénateurs du même groupe parlementaire ont suivi le rythme qui a fait aussitôt boule de neige pour prendre chez le RND. Les chefs des groupes du RND et du tiers désigné ont confirmé que l’approche de Mme Bitat n’est pas un cas isolé. «Il y a une énorme contradiction dans la confrontation entre le volume des moyens financiers, qui dépassent les 150 milliards de dollars, et le timide développement des investissements économiques», souligne Nacer Boudache, président du groupe du RND.
Abdelaziz Belkhadem devrait toutefois répondre à ses détracteurs lors d’une intervention prévue pour cet après-midi.
L.M.
Une sénatrice proche de Bouteflika se révolte
Algérie aujourd'hui
Au second jour des débats sur le programme du gouvernement, la sénatrice Zohra Drif, pourtant vice-présidente du Conseil de la nation et désignée sur la liste de Bouteflika dont elle est proche, s'est carrément révoltée contre Abdelaziz Belkhadem qu'elle a malmené par un réquisitoire indigné. «Mon devoir est de transmettre fidèlement les préoccupations des citoyens, alors, M. le Chef du gouvernement, je suis navrée de de vous dire que, hélas, le citoyen ne croit pas en vous, en vos institutions, en votre politique…Votre programme ne sera pas réalisé parce que la situation n’est pas bonne dans le pays et parce que le citoyen, qui est le premier concerné, se considère comme non concerné. Il ne peut ni participer, ni soutenir et encore moins contester. Le sentiment général, M. le Chef du gouvernement, c'est ce manque de confiance dans les institutions de l’Etat, c'est cette perte d’espoir des citoyens en l’avenir. Ce sont des réalités qu'il faut regarder en face. En plus des difficultés de la vie quotidienne, les citoyens ressentent des signes de frustration, d’extrémisme et de dérive. Ils font face à la violence, au gaspillage flagrant des deniers publics, à l’absence de gestion, au vol et à la corruption dans de très larges secteurs. Immigration illégale (harragas), à la fraude aux examens notamment au baccalauréat”. Voilà la réalité aujourd'hui, M. le Chef du gouvernement »
Zohra Drif fera une large rétrospective des tares et des échecs de l’équipe Belkhadem. "En résumé, cela veut tout simplement dire que la situation n’est pas bonne et qu’elle ne permet pas la réalisation des objectifs tracés par le programme car le citoyen, qui est le premier concerné, se considère comme non concerné. Il ne peut ni participer, ni soutenir et encore moins contester”, a-t-elle souligné en rappelant que le taux de participation des dernières législatives est un message de la population.
Et ce n’est pas fini. Elle focalise sur les dernières élections législatives. Elle estime que le peuple «voulait transmettre un message clair qui nous impose un moment d’attention pour comprendre correctement et répondre sur le terrain par les moyens appropriés». Elle enchaîne: «Le peuple algérien est, malgré toutes les insuffisances et drames qu’il vit au quotidien, conscient de la situation qui n’est pas reluisante et ne permet pas la réalisation des objectifs (…), il se considère donc peu concerné et n’adhère pas, quand il ne fait pas de l’opposition».
Il y a lieu de préciser que les interventions des autres sénateurs du tiers présidentiel étaient certes moins virulentes que celle de Zohra Drif mais comportaient quasiment toutes des critiques à l’endroit du staff gouvernemental. Les autres sénateurs du même groupe parlementaire ont suivi le rythme qui a fait aussitôt boule de neige pour prendre chez le RND. Les chefs des groupes du RND et du tiers désigné ont confirmé que l’approche de Mme Bitat n’est pas un cas isolé. «Il y a une énorme contradiction dans la confrontation entre le volume des moyens financiers, qui dépassent les 150 milliards de dollars, et le timide développement des investissements économiques», souligne Nacer Boudache, président du groupe du RND.
Abdelaziz Belkhadem devrait toutefois répondre à ses détracteurs lors d’une intervention prévue pour cet après-midi.
L.M.
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