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    La présidence turque bientôt à la portée d'Abdullah Gül
    24.08.07 | 18h24

    Par Hidir Goktas et Paul de Bendern
    ANKARA (Reuters) - Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gül n'a pas, comme prévu, réussi à se faire élire président, vendredi lors d'un deuxième tour de scrutin organisé au Parlement.
    Mais on s'attend à ce que le poste lui échoie dès lundi après des mois de tensions politiques.

    Le diplomate, qui a contribué à l'ouverture de pourparlers d'adhésion avec l'Union européenne, inspire de fortes réserves à l'armée et à l'élite laïque turques parce qu'il a été ministre d'un parti islamiste évincé du pouvoir en 1997.
    Le scrutin de vendredi était le deuxième d'une série qui peut en comporter quatre. Gül, candidat à la présidence du parti AKP au pouvoir, devrait cependant être élu le 28 août, au troisième tour, où il lui suffira d'obtenir la majorité simple et non plus les deux tiers des voix.
    L'AKP (Parti de la justice et du développement) détient plus de 50% des sièges au Parlement issu des élections du 22 juillet.
    Un responsable parlementaire a annoncé que Gül avait recueilli 337 voix sur 550, ce qui signifie que plusieurs députés de l'AKP n'ont pas voté pour lui.
    Deux candidats d'opposition se présentaient aussi.
    Les 74 millions d'habitants de la Turquie sont en très forte majorité musulmans, mais le pays est régi par une Constitution laïque, legs du père de la République moderne, Mustafa Kemal "Atatürk".
    L'AKP, issu de la mouvance islamiste, est accusé de vouloir revenir sur la séparation de l'Etat et de la religion instituée après la chute de l'empire ottoman. Rejetant l'accusation, le parti rappelle ses réformes liées aux pourparlers avec l'UE ainsi que sa politique favorable aux milieux d'affaires.
    LAÏCITE, UNITE
    Gül, 56 ans, se dit solidement attaché à la laïcité mais ne parvient pas à se concilier les milieux laïques, notamment parce que son épouse porte le foulard islamique, que les laïques tiennent pour un symbole religieux provocant.
    Il est de règle qu'on ne porte pas de foulards de tête dans les institutions publiques dont fait partie le palais présidentiel de Cancaya.
    Rares sont ceux qui s'attendent à voir l'armée intervenir directement dans les affaires politiques, même si elle a évincé quatre gouvernements depuis 1960 et diffusé cette année plusieurs mises en garde - qui, dans les faits, semblent avoir surtout favorisé le score électoral de l'AKP.
    "Une présidence de Gül ne rencontrera pas de problèmes du côté des forces armées si les principes de laïcité et d'unité nationale sont préservés", a déclaré un éditorialiste en vue, Fikret Bila, lors d'un débat sur la chaîne CNN-Türk.
    Le Parti républicain du peuple (CHP, gauche laïque), première formation d'opposition qui entretient des liens étroits avec l'armée, a boycotté le scrutin et compte persister dans cette attitude.
    L'accession de Gül à la tête de l'Etat - poste que n'a jamais occupé un ancien islamiste - parachèverait la conquête par l'AKP des postes clés de la hiérarchie politique turque.
    En Turquie, le président peut opposer son veto à des projets de loi ou à des nominations de hauts fonctionnaires, et nommer des juges. Sa fonction jouit d'un grand prestige du fait que le premier à l'exercer fut Atatürk.
    Le Premier ministre Tayyip Erdogan compte présenter la composition de son nouveau cabinet au président dès que son proche allié aura prêté serment la semaine prochaine.
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