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ETA frappe la Garde civile au Pays basque

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    ETA frappe la Garde civile au Pays basque

    Madrid DIANE CAMBON.
    Publié le 25 août 2007
    Actualisé le 25 août 2007 : 21h15
    L'attentat qui a secoué Durango, hier, est le premier depuis la rupture de la trêve par l'organisation séparatiste, le 5 juin dernier.

    ETA a refait parler la poudre hier à Durango, une grosse bourgade de la périphérie de Bilbao. Une fourgonnette piégée a explosé devant la caserne de la Garde civile, détruisant une grande partie de l'édifice et blessant légèrement deux agents. Il s'agit du premier attentat de l'organisation séparatiste armée basque depuis le 5 juin, date de la rupture officielle de la trêve. Même si la fin du cessez-le-feu a eu lieu de facto avec l'attentat de l'aéroport de Barajas, le 30 décembre, causant la mort de deux Équatoriens, ETA avait jusqu'ici gardé le silence. Un silence jugé suspect par le ministre de l'Intérieur. La veille de l'attentat de Durango, le socialiste Alfredo Perez Rubalcaba avait déclaré que « le silence d'ETA était le pire des augures ».

    Le présage a été réalisé. Cent kilos d'explosif et de mitraille contre la Garde civile, considérée par ETA comme l'une des institutions publiques les plus répressives. Les attentats contre les policiers sont d'ailleurs les seuls qui ne sont pas annoncés au préalable par l'organisation séparatiste. Les activistes basques ont pour usage d'appeler des sympathisants de la presse indépendantiste pour prévenir de l'imminence d'un attentat. « Cela aurait pu être un authentique carnage », a assuré Joan Mesquida, directeur des forces de l'ordre, en référence à l'explosion de la fourgonnette.

    400 kilos d'explosifs saisis

    Selon la police, l'attentat de Durango a été commis par plusieurs personnes. Après avoir laissé la fourgonnette piégée devant la caserne, les activistes ont pris la fuite dans une voiture immatriculée au Portugal, laquelle a été retrouvée plus tard calcinée dans un terrain vague. Les plaques d'immatriculation portugaises pourraient confirmer qu'ETA serait en train de remplacer sa base arrière France par le Portugal. Ce choix géographique est une nouveauté dans la stratégie d'action de l'organisation. Déjà, fin juin, la police espagnole avait retrouvé à la frontière de l'Andalousie et du Portugal un véhicule portugais abandonné, chargé de 130 kg d'explosifs et dans lequel ont été retrouvées des instructions écrites en basque et marquées du logo d'ETA.

    La forte pression policière exercée par les agents français en coopération avec leurs collègues espagnols expliquerait ce déplacement vers le Portugal. Depuis la rupture de la trêve, 18 militants d'ETA ont été interpellés, dont 14 en France. Les forces de sécurité franco-espagnoles ont compliqué le passage des militants d'ETA d'un pays à l'autre. En outre, il est de plus en plus difficile de mener à bien la livraison de matériel (explosifs, armes, bombes) aux commandos installés en Espagne dans la clandestinité. Près de 400 kg d'explosifs ont été saisis par les patrouilles mixtes en deux mois.

    À la suite de cet attentat, les socialistes au pouvoir ont appelé une nouvelle fois tous les partis politiques à l'unité nationale pour combattre ETA. Un message qui s'adresse en particulier aux conservateurs du Parti populaire. Ces derniers accusent le président du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, d'avoir négocié avec les membres d'ETA et de leur avoir permis de retrouver leur capacité d'action meurtrière alors qu'eux-mêmes avaient également entamé en vain un dialogue avec ETA sous la présidence de José Maria Aznar.
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