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Rentrée politique et sociale Les réponses de Belkhadem

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  • Rentrée politique et sociale Les réponses de Belkhadem

    Rassuré par l'apparition publique du président de la République, le chef du gouvernement a accepté d'animer une conférence de presse pour expliquer la flambée des prix de produits de large consommation.

    Abdelaziz Belkhadem a été très à l'aise hier en répondant aux nombreuses questions des journalistes qu'il a réunis à la résidence El-Mithak. Il l'a été pour une seule et unique raison: l'apparition publique du président de la République après une éclipse de plusieurs jours. En effet, la flambée des prix de certains produits alimentaires comme la pomme de terre, ne date pas d'hier. Et ses conséquences sur le pouvoir d'achat des ménages agitent le pays depuis plusieurs mois. Mais il semble que le chef du gouvernement n'était pas apte pour en parler à un moment où les rumeurs les plus folles sur l'état de santé du président de la République étaient colportées à tous les niveaux.

    La réception hier par Bouteflika d'ambassadeurs et son déplacement chez la famille Lamari pour présenter ses condoléances après le décès du général-major Smaïl lui ont redonné confiance. «Le président n'est ni en congé, ni en vacances, ni en convalescence, il travaille normalement chez lui», a-t-il dit avec une grande quiétude. L'insistance du journaliste sur la maladie du président fera presque bondir Belkhadem de sa chaise. «Je vous dis qu'il n'est pas malade, il va bien et vous allez le voir tout à l'heure», ajoute-t-il avec un air de défi qui cache mal une assurance acquise par une simple apparition de Bouteflika à la télévision.

    Il prendra une heure complète pour présenter une note de conjoncture détaillée comportant des références remontant jusqu'à... 1989. Il évoquera en évidence la flambée des prix de certains produits. Il le fera en présence des ministres du Commerce, du Travail, de la Solidarité nationale, de la Communication et d'un grand nombre de ses cadres. Il commencera par souligner «qu'il est vrai que la situation est préoccupante mais de par l'espoir que nous entretenons et les objectifs que nous visons, il n'est pas permis de parler de phénomène inflationniste général mais de tensions inflationnistes». Pour lui, «nul pays n'est à l'abri, à un moment donné ou à un autre, de dysfonctionnements dans la production agricole ou industrielle». Au risque de contredire son ministre de l'Agriculture et du Développement rural, en vacances dit-on, et sa politique de reconversion des cultures lancée depuis de longues années dans le cadre du plan national de développement agricole (PNDA) pour garantir la sécurité alimentaire des consommateurs, le chef du gouvernement a voulu faire savoir aux journalistes que «les producteurs sont libres d'ensemencer ce qu'ils veulent (même s'il) est vrai (que) l'Etat peut intervenir par différents moyens pour les inciter à s'orienter vers telle ou telle production».

    L'INFLATION VUE PAR BELKHADEM

    Pour casser les pratiques spéculatives, l'Etat a décidé, selon Belkhadem, d'importer 100.000 tonnes de pomme de terre entre septembre et octobre. Le chef du gouvernement a prouvé, sans le vouloir et avec arguments à l'appui, le manquement de l'Etat à ses obligations de régulation et de contrôle. «Il faut rappeler que la production de la pomme de terre a enregistré un record en 2005 (21 millions de quintaux), et s'est traduite par des excédents qui n'ont pu ni être exportés, ni écoulés sur le marché national, ni stockés selon les conditions requises». Les pertes subies par les producteurs les ont poussés, selon lui, à renoncer à investir dans la culture de la pomme de terre. «Cette situation a été aggravée par d'autres facteurs comme l'indisponibilité de la semence à temps et en qualité et l'augmentation des prix sur les marchés extérieurs, l'insuffisance dans les produits phytosanitaires, les conditions climatiques (...) qui ont favorisé l'apparition du mildiou».

    Le chef du gouvernement ne doit pas savoir que les filières pomme de terre et lait devaient être organisées en offices interprofessionnels depuis que Nouredine Bahbouh était à la tête du ministère de l'Agriculture, ceci dans le but d'empêcher les pénuries et la désorganisation des marchés. Pour annoncer hier que le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement coordonnera un groupe de travail interministériel chargé «d'examiner en profondeur la filière pomme de terre pour situer les blocages afin de les lever». «Ce groupe analysera aussi les filières blé et lait en faisant appel aux experts dont il aura besoin», dit-il. «Certains de ces handicaps seront dépassés grâce à la recherche scientifique que nous venons de relancer, il faut que les laboratoires jouent leur rôle pour améliorer la sécurité alimentaire du pays», promet-il.

    Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural est donc écarté de la partie. Saïd Barkat doit «dès la rentrée présenter au gouvernement le dossier de la politique agricole, plus exactement de la carte de la production agricole», indique Belkhadem. Manière de demander à Barkat des comptes sur ce qui a été fait par ses services à ce jour. Belkhadem rappelle les mesures qu'il a prises pour juguler la hausse du prix de la pomme de terre, à savoir le recours à l'importation, une défiscalisation du produit de l'ordre de 37% (droits de douanes et TVA cumulés) «limitée dans le temps pour ne pas nuire aux intérêts des producteurs nationaux que nous devons encourager».

    UN COMITE DE VEILLE COMME MESURE... EXCEPTIONNELLE

    Autre argument de la faillite du système de régulation et de contrôle de l'Etat, ce n'est que maintenant que «l'Etat a décidé le recensement intégral de toutes les aires de stockage pour disposer des informations nécessaires sur la situation réelle des stocks, donc sur les quantités qui peuvent être mises sur le marché». Ceci dit, Belkhadem «permettra de prévenir et de réprimer éventuellement, dans le cadre légal, toute tentative de nature spéculative». Le chef du gouvernement confirme ainsi sans le vouloir l'existence d'une économie de bazar soutenue par la force de pratiques informelles. «Vous pouvez me dire pourquoi maintenant ?», s'est interrogé Belkhadem lorsqu'il a rappelé la création d'un comité de veille ad hoc pour suivre les tendances du marché interne. Pour répondre «parce qu'en temps normal, les rouages existants sont suffisants et qu'en situation exceptionnelle, il faut prendre des mesures exceptionnelles». En se mettant en comité de veille sous la coupe du ministre du Commerce. Les augmentations du blé font dire à Belkhadem qu'au premier semestre 2007 «il y a eu une explosion de la demande que nous nous attelons à éclaircir». Ses références: la production nationale plafonne au-dessous de 30 millions de q, les importations tournent autour de 25 millions de q et les ventes OAIC plafonnent à 30 millions de q. «Or on peut constater que pour le seul premier semestre 2007, les quantités importées sont de 21,5 millions de q, soit les mêmes, à un million près, des quantités importées pour toute l'année 2005 ou 2006», a-t-il expliqué. Instruction a été donnée selon lui à l'OAIC «de ne pas approvisionner de nouvelles minoteries ou celles qui procèdent à des extensions ou enfin les semouleries qui se transforment en minoteries». Il estime qu'il «faut en finir avec les abus et l'anarchie qui a prévalu dans le secteur». Belkhadem rappelle que le gouvernement continuera à soutenir le prix du pain «et je vous confirme que ce prix demeurera inchangé».

    Le lait affiche une facture d'importation pour 2006 de 710 millions de dollars, soit une augmentation de près de 90%. «Compte tenu de l'envolée des prix de poudre de lait, ces derniers mois, la facture va battre un nouveau record en 2007», avoue-t-il. Il affirme que l'office interprofessionnel du lait est opérationnel mais reconnaît qu'il est difficile d'organiser la collecte du lait «pour des raisons objectives dues notamment à la dispersion des lieux de production et aux difficultés d'accès à ces lieux». Le chef du gouvernement ne sait pas trop à quoi sont dues les dernières augmentations des huiles de table. «Certainement à cause des rumeurs puisque le marché est régulièrement approvisionné à raison d'une importation de 400.000 tonnes, soit 12 litres par an pour chaque personne».

    La forte demande du ciment est selon lui «un phénomène saisonnier, auquel il faut ajouter certes le lancement massif des programmes de réalisations tous secteurs confondus du programme de consolidation de la croissance». C'est aussi le cas du sable mais en attendant, dit-il, de lui préparer un substitut, «il a été décidé de reconduire le moratoire de deux ans décrété en 2005 durant lequel l'extraction peut être autorisée dans le cadre du régime de la concession assorti d'un cahier des charges et sous réserve d'une étude l'impact». Seulement «sous certaines conditions qui seront précisées», dit-il.

    par Ghania Oukazi (Le quotidien d'oran)

  • #2
    Pauvre Algérie un premier ministre qui parle de batata :22:

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