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La BCE en proie à un dilemme concernant ses taux

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  • La BCE en proie à un dilemme concernant ses taux

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    Francfort - Remonter les taux ou s'abstenir en attendant que la tempête financière soit calmée: la Banque centrale européenne (BCE) va devoir répondre à ce dilemme lors d'une réunion de rentrée le 6 septembre qui s'annonce pleine de suspense.

    Début août, tout semblait clair: la BCE relèverait le 6 septembre son principal taux pour la neuvième fois depuis décembre 2005. Son président Jean-Claude Trichet avait souligné la nécessité d'exercer une «grande vigilance» sur les risques inflationnistes liés à la croissance vigoureuse dans la zone Euro et à la montée des prix du pétrole.

    L'emploi de ces mots clés a invariablement conduit à un durcissement des conditions du crédit le mois suivant, et ce depuis le début du cycle de remontée des taux. Mais la crise des crédits immobiliers à risque aux Etats-Unis et la bourrasque qu'elle provoque sur les marchés financiers a enrayé ce scénario bien huilé.

    «'Grande vigilance' contre 'subprime': le résultat de ce bras de fer lors de la réunion de jeudi est complètement ouvert», estime Alexander Krüger, analyste à la WestLB.

    Le président de la Banque centrale a récemment ouvert la voie à un statu quo, mais sans exclure non plus de resserrer la vis. La BCE ne s'engage jamais à l'avance dans ses décisions de politique monétaire, a-t-il réaffirmé. Les gardiens de l'Euro ont fait leur diagnostic début août, avant le déclenchement de la crise. «L'évaluation du conseil des gouverneurs aura lieu le 6 septembre», a-t-il dit.

    Voix contraires

    Plusieurs voix - notamment celle du gouvernement français et de huit économistes allemands influents - se sont élevées récemment pour demander à la BCE de renoncer à remonter ses taux directeurs à la rentrée.

    La Confédération européenne des syndicats (CES) lui demande même d'envisager une baisse des taux, façon de montrer qu'elle est prête à «défendre la croissance et les emplois».

    Certes, 26 des 30 analystes du panel AFP/Thomson Financial News penchent pour un statu quo jeudi. Le principal taux, qui détermine les taux du crédit dans la zone Euro, resterait ainsi à 4%. Mais l'option d'une hausse de taux dès jeudi est loin d'avoir été rangée au placard.

    «La BCE ne peut augmenter ses taux comme prévu en septembre que si les marchés financiers reviennent au calme. Jusqu'à présent, ce n'est pas le cas», juge Holger Schmieding, chef économiste pour l'Europe de la Bank of America.

    «Nourrir les turbulences»

    Un nouveau tour de vis ne ferait que «nourrir les turbulences» actuelles, ajoute Michael Schubert, économiste à la Commerzbank. Selon lui, les gardiens de l'Euro vont donc prudemment attendre un moment plus favorable pour resserrer les vannes du crédit.

    Car dans le fond, le scénario de la BCE - croissance solide portant en germe des dérapages des prix - demeure valide, et une hausse de taux sans doute à ses yeux indispensable pour défendre la stabilité des prix.

    «Si la BCE augmente son taux de refinancement à 4,25% jeudi, il restera à ce niveau pendant très longtemps. Si elle s'abstient, il lui sera alors difficile de relever le taux plus tard dans un contexte de baisse des taux attendue de la Réserve Fédérale américaine jusqu'à la fin de cette année», argumente M. Krüger, de la WestLB.

    Une courte majorité des analystes du panel pensent d'ailleurs désormais que la BCE n'aura plus le loisir de relever les conditions du crédit comme elle l'entend et que le principal taux restera à 4% jusqu'à la fin 2007, au moins.

    SDA/ATS
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