UN SOLIDE background économique et réformateur, un minutieux dosage entre ses compagnons de la première heure, conservateurs, et des personnalités libérales : c'est le profil du nouveau gouvernement composé par Recep Tayyip Erdogan. Mercredi, le nouveau président de la Turquie, Abdullah Gül, a validé la liste que lui a présentée le premier ministre. « J'ai formé le nouveau gouvernement avec une équipe ayant les compétences pour accomplir nos objectifs pour la période à venir », a déclaré le chef du gouvernement. Fort de vingt-quatre membres, dont huit nouveaux venus, ce cabinet confirme l'orientation proeuropéenne voulue par Erdogan.
À 39 ans, Ali Babacan, valeur montante du Parti de la justice et du développement (AKP), remporte la plus belle promotion. Ministre de l'Économie dans l'équipe sortante, appartenant à la branche réformatrice de l'AKP, il est promu chef de la diplomatie, prenant la place de Gül. Il conserve le poste de négociateur en chef pour l'adhésion à l'Union européenne. Pour le volet technique, Ali Babacan sera épaulé par Nazim Ekren, un ancien banquier, nommé vice-premier ministre chargé de la coordination économique. Il s'agit d'un poste clef pour mettre en oeuvre l'acquis communautaire.
Recruté pour les législatives, Mehmet Simsek devient ministre d'État : ce libéral, analyste en chef chez Merrill Lynch à Londres, fait ses débuts en politique. Transfuge du Parti républicain du peuple (CHP, gauche nationaliste), Ertugrul Günay, récupère le ministère de la Culture et du Tourisme, occupé précédemment par un conservateur.
La nouvelle équipe se distingue par des absences remarquées. Celle de Bülent Arinç tout d'abord : chef de file de l'aile dure de l'AKP, il avait réclamé un chef de l'État « pieux », jetant de l'huile sur le feu dans la bataille présidentielle. Sa non-nomination, alors qu'il réclamait le portefeuille de la Justice et aurait donc siégé au Conseil national de sécurité aux côtés des militaires, est perçue comme un signe d'apaisement. Durant la dernière législature, Bülent Arinç était le président du Parlement. À ce poste, il a été remplacé par Köksal Toptan, une figure modérée, qui a été élu en août, récoltant même les voix de l'opposition. Enfin, on est loin de l'égalité homme-femme qu'Erdogan s'est engagé à défendre. Comme dans le précédent gouvernement, celui-ci ne compte qu'une seule femme, non voilée, qui garde le ministère des Affaires familiales.
Cette nouvelle équipe a été bien accueillie par les milieux d'affaires : à son annonce, la livre turque s'est appréciée de 0,7 % par rapport au dollar. En revanche, Abdullah Gül fait ses premiers pas de chef d'État en terrain hostile. Les militaires multiplient les signes d'animosité. Mardi, ils n'ont pas assisté à la prestation de serment du nouveau président de la République au Parlement. Jeudi, Abdullah Gül a supervisé le défilé militaire qui célèbre la victoire des Turcs sur les Grecs le 30 août 1922, au côté du général Yasar Büyükanit, chef de l'état-major. Les deux hommes se sont à peine parlés. Et Hayrünnisa Gül, la première dame voilée, n'a pas été conviée à la traditionnelle réception organisée par les militaires pour l'occasion.
source : le Figaro
À 39 ans, Ali Babacan, valeur montante du Parti de la justice et du développement (AKP), remporte la plus belle promotion. Ministre de l'Économie dans l'équipe sortante, appartenant à la branche réformatrice de l'AKP, il est promu chef de la diplomatie, prenant la place de Gül. Il conserve le poste de négociateur en chef pour l'adhésion à l'Union européenne. Pour le volet technique, Ali Babacan sera épaulé par Nazim Ekren, un ancien banquier, nommé vice-premier ministre chargé de la coordination économique. Il s'agit d'un poste clef pour mettre en oeuvre l'acquis communautaire.
Recruté pour les législatives, Mehmet Simsek devient ministre d'État : ce libéral, analyste en chef chez Merrill Lynch à Londres, fait ses débuts en politique. Transfuge du Parti républicain du peuple (CHP, gauche nationaliste), Ertugrul Günay, récupère le ministère de la Culture et du Tourisme, occupé précédemment par un conservateur.
La nouvelle équipe se distingue par des absences remarquées. Celle de Bülent Arinç tout d'abord : chef de file de l'aile dure de l'AKP, il avait réclamé un chef de l'État « pieux », jetant de l'huile sur le feu dans la bataille présidentielle. Sa non-nomination, alors qu'il réclamait le portefeuille de la Justice et aurait donc siégé au Conseil national de sécurité aux côtés des militaires, est perçue comme un signe d'apaisement. Durant la dernière législature, Bülent Arinç était le président du Parlement. À ce poste, il a été remplacé par Köksal Toptan, une figure modérée, qui a été élu en août, récoltant même les voix de l'opposition. Enfin, on est loin de l'égalité homme-femme qu'Erdogan s'est engagé à défendre. Comme dans le précédent gouvernement, celui-ci ne compte qu'une seule femme, non voilée, qui garde le ministère des Affaires familiales.
Cette nouvelle équipe a été bien accueillie par les milieux d'affaires : à son annonce, la livre turque s'est appréciée de 0,7 % par rapport au dollar. En revanche, Abdullah Gül fait ses premiers pas de chef d'État en terrain hostile. Les militaires multiplient les signes d'animosité. Mardi, ils n'ont pas assisté à la prestation de serment du nouveau président de la République au Parlement. Jeudi, Abdullah Gül a supervisé le défilé militaire qui célèbre la victoire des Turcs sur les Grecs le 30 août 1922, au côté du général Yasar Büyükanit, chef de l'état-major. Les deux hommes se sont à peine parlés. Et Hayrünnisa Gül, la première dame voilée, n'a pas été conviée à la traditionnelle réception organisée par les militaires pour l'occasion.
source : le Figaro
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