Ouyahia, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique aura donc choisi le conclave des parlementaires du parti pour dire à voix haute tout le mal qu’il pense du gouvernement Belkhadem.
Sans mettre de gants, Ouyahia a asséné sa critique. Il a accusé l’équipe gouvernementale de manquer de discernement dans la conduite des politiques sociales, d’en avoir même conduit des plus mauvaises.
«La politique sociale du gouvernement a montré ses limites», a-t-il lâché sentencieux. Bien entendu, Ouyahia n’a pas eu à trop chercher pour trouver de quoi accabler Belkhadem. La tension sur la pomme de terre et la manière de réagir du gouvernement lui ont fourni matière à estocade. «Pourquoi le gouvernement ne procède-t-il pas à la suppression des taxes douanières et de la TVA sur les semences pour encourager les agriculteurs ?» a-t-il servi en guise de reproche à son successeur à la chefferie du gouvernement. Mieux ou pis, il a accusé le gouvernement d’avoir réservé ces importations à des importateurs véreux. «A en croire certaines informations, des personnes ayant obtenu le permis d’importation de la pomme de terre sont connues dans les milieux de la fraude fiscale.» Difficile de croire l’ex-chef du gouvernement formuler une aussi grave accusation sur la base de simples oui-dire. S’il s’est résolu à parler ainsi c’est forcément qu’il détient de l’information. Et, rendue publique, une telle affirmation se destine à faire mal.
Le chef du gouvernement, puisque c’est lui qui est directement mis en joue, ne devrait pas, depuis, dormir d’un paisible sommeil. Il n’a pas vu venir, et donc n’a pas anticipé le choc. Car, jusque-là, Belkhadem n’avait à trop souffrir des attaques de ses alliés, tant elles se situaient toujours dans les limites du politiquement admis. Ainsi, il a rarement fait cas des haussements de ton coutumier du président du Mouvement de la société pour la paix, Aboudjerra Soltani. C’était, depuis l’échafaudage de l’alliance présidentielle, d’usage : la critique était admise, puisqu’elle permettait d’amuser les ouailles sans pour autant contrarier le pacte scellé. Mais avec la sortie du secrétaire général du Rassemblement national démocratique, les choses sont appelées à être interprétées différemment.
Ouyahia est certainement animé d’un objectif politique majeur pour catapulter autant de flèches au chef du gouvernement. Il a dû aussi estimer la conjoncture favorable pour ainsi agir. Il est clair que d’évidence, ces attaques poursuivent de mettre à mal l’équipe gouvernementale, en premier chef son coordinateur. Et ce ne serait pas commettre un parjure si on soupçonne Ouyahia de courir à reprendre les rênes de l’exécutif. C’est d’abord tout ce qu’il y a comme ambition légitime pour un commis de l’Etat comme lui. Ensuite, il a dû véritablement souffrir de participer au gouvernement uniquement pour satisfaire à l’obligation de solidarité qu’impose l’alliance présidentielle. D’ailleurs, faut-il faire remarquer que les ministres qu’il a eu à accabler de critiques, à l’instar du ministre de la Solidarité nationale, se recrutent exclusivement au sein de la formation de Belkhadem, le Front de libération nationale.
Pour Ouyahia, donc, le gouvernement a failli. Il ne lui a manqué que d’oser demander son départ. Mais la suggestion est forte. Bien sûr, il n’est pas dit que le président de la République l’entende de cette oreille, si, d’ailleurs, il ne se sentirait pas lui-même visé par ricochet. Car, le reproche fait au gouvernement vaut par bien des aspects aussi au président, en ce sens que ce sont ces choix que l’équipe Belkhadem travaille à traduire sur le terrain. Cependant, à défaut d’être entendu, Ouyahia aura accompli ce samedi d’innocenter son parti des imperfections gouvernementales. Par ailleurs, il doit espérer récolter quelques dividendes électoraux. Le 29 novembre n’est si loin.
Par le Soir
Sans mettre de gants, Ouyahia a asséné sa critique. Il a accusé l’équipe gouvernementale de manquer de discernement dans la conduite des politiques sociales, d’en avoir même conduit des plus mauvaises.
«La politique sociale du gouvernement a montré ses limites», a-t-il lâché sentencieux. Bien entendu, Ouyahia n’a pas eu à trop chercher pour trouver de quoi accabler Belkhadem. La tension sur la pomme de terre et la manière de réagir du gouvernement lui ont fourni matière à estocade. «Pourquoi le gouvernement ne procède-t-il pas à la suppression des taxes douanières et de la TVA sur les semences pour encourager les agriculteurs ?» a-t-il servi en guise de reproche à son successeur à la chefferie du gouvernement. Mieux ou pis, il a accusé le gouvernement d’avoir réservé ces importations à des importateurs véreux. «A en croire certaines informations, des personnes ayant obtenu le permis d’importation de la pomme de terre sont connues dans les milieux de la fraude fiscale.» Difficile de croire l’ex-chef du gouvernement formuler une aussi grave accusation sur la base de simples oui-dire. S’il s’est résolu à parler ainsi c’est forcément qu’il détient de l’information. Et, rendue publique, une telle affirmation se destine à faire mal.
Le chef du gouvernement, puisque c’est lui qui est directement mis en joue, ne devrait pas, depuis, dormir d’un paisible sommeil. Il n’a pas vu venir, et donc n’a pas anticipé le choc. Car, jusque-là, Belkhadem n’avait à trop souffrir des attaques de ses alliés, tant elles se situaient toujours dans les limites du politiquement admis. Ainsi, il a rarement fait cas des haussements de ton coutumier du président du Mouvement de la société pour la paix, Aboudjerra Soltani. C’était, depuis l’échafaudage de l’alliance présidentielle, d’usage : la critique était admise, puisqu’elle permettait d’amuser les ouailles sans pour autant contrarier le pacte scellé. Mais avec la sortie du secrétaire général du Rassemblement national démocratique, les choses sont appelées à être interprétées différemment.
Ouyahia est certainement animé d’un objectif politique majeur pour catapulter autant de flèches au chef du gouvernement. Il a dû aussi estimer la conjoncture favorable pour ainsi agir. Il est clair que d’évidence, ces attaques poursuivent de mettre à mal l’équipe gouvernementale, en premier chef son coordinateur. Et ce ne serait pas commettre un parjure si on soupçonne Ouyahia de courir à reprendre les rênes de l’exécutif. C’est d’abord tout ce qu’il y a comme ambition légitime pour un commis de l’Etat comme lui. Ensuite, il a dû véritablement souffrir de participer au gouvernement uniquement pour satisfaire à l’obligation de solidarité qu’impose l’alliance présidentielle. D’ailleurs, faut-il faire remarquer que les ministres qu’il a eu à accabler de critiques, à l’instar du ministre de la Solidarité nationale, se recrutent exclusivement au sein de la formation de Belkhadem, le Front de libération nationale.
Pour Ouyahia, donc, le gouvernement a failli. Il ne lui a manqué que d’oser demander son départ. Mais la suggestion est forte. Bien sûr, il n’est pas dit que le président de la République l’entende de cette oreille, si, d’ailleurs, il ne se sentirait pas lui-même visé par ricochet. Car, le reproche fait au gouvernement vaut par bien des aspects aussi au président, en ce sens que ce sont ces choix que l’équipe Belkhadem travaille à traduire sur le terrain. Cependant, à défaut d’être entendu, Ouyahia aura accompli ce samedi d’innocenter son parti des imperfections gouvernementales. Par ailleurs, il doit espérer récolter quelques dividendes électoraux. Le 29 novembre n’est si loin.
Par le Soir
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