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Un sixième champ de cannabis découvert à Béjaïa

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    Un sixième champ de cannabis découvert à Béjaïa
    La Toudja connection
    Les services de la brigade de gendarmerie de Toudja ont découvert avant-hier, à Tinzit, un lieudit entre Cherfa et Tala Hiba, dans la commune de Toudja, un champ de cannabis de 1043 plants, représentant un poids total de quelque 215 kg.
    Béjaïa. De notre bureau
    C’est la cinquième plantation découverte dans la même région et la sixième dans la wilaya de Béjaïa depuis le 31 juillet passé. Au total, les prises se montent à un peu plus de 7 quintaux de cannabis saisis par les éléments de la gendarmerie, mais ce bilan ne compte ni le haschich prêt à être commercialisé ni les semences devant assurer les prochaines récoltes sur lesquelles on a mis la main. La découverte s’est faite, comme à chaque fois, grâce aux renseignements fournis aux gendarmes par des citoyens anonymes. Concernant cette dernière trouvaille, la plantation, partagée en 5 parcelles, se trouvait au fond d’un oued, dans une région complètement isolée, densément boisée et très difficile d’accès, comme l’atteste un document filmé sur le site même et que nous avons pu visionner. D’une longueur de près de 20 mètres, ces parcelles sont irriguées à partir de l’oued à l’aide d’une motopompe et d’un astucieux système d’arrosage.
    Les « casemates »
    Un ou plusieurs gardiens assurent l’entretien et la « sécurité » des lieux, comme en témoigne la baraque au confort spartiate qui apparaît sur le document et qui a été précipitamment désertée à l’approche des gendarmes. Dans un autre document que nous avons également pu visionner et qui avait trait à une prise antérieure, la cache du gardien, camouflée à l’aide de branchages et creusée à même le talus, ressemblait à une casemate tant on ne pouvait voir qu’une entrée minuscule. Même avec des plants d’une hauteur qui dépasse souvent les 2,70 m, les plantations sont impossibles à détecter quand bien même on s’en approche, tellement la végétation touffue ressemble à celle d’une jungle luxuriante. Leurs périmètres sont délimités par du fil de fer et des cordes auxquels on attache de vieilles breloques et de vieilles casseroles destinées à faire du bruit. Ce système sert à prévenir de l’arrivée d’intrus tout comme il sert à éloigner les sangliers qui infestent ces endroits sauvages et isolés. Cette série de découvertes est due au fait que le cannabis, qui arrive à maturité fin juillet début août, exhale une odeur assez forte. C’est ainsi que les citoyens qui se rendent fréquemment dans leurs champs à cette même période pour cueillir les figues ou le caroube, arrivent à les détecter. Cependant, les renseignements fournis manquent souvent de précisions et il faut aux gendarmes monter de véritables expéditions militaires dans ces zones dangereuses pour fouiner longtemps et trouver l’endroit précis, le plus souvent avec le précieux concours de chiens renifleurs. Il faut ensuite remonter les prises à dos d’homme jusqu’à la piste la plus proche avant de les charger dans les véhicules. Pour le lieutenant-colonel Dramchia, chef du groupement de gendarmerie à Béjaïa qui nous a reçus dans son bureau, la concentration de la culture du cannabis dans la région de Toudja s’explique par trois raisons principales, à l’exclusion de l’appât du gain facile qui est la première motivation dans ce genre d’entreprise maffieuse. Ces trois facteurs sont le climat, extrêmement propice à ce genre de culture, la disponibilité de l’eau, puis enfin l’isolement de cette région de forêt et de maquis.
    La « province colombienne »
    A Toudja, où nous nous sommes rendus dans la matinée d’hier, on récuse d’emblée cette réputation sulfureuse de province colombienne ou afghane qui a fait d’une région agricole une plaque tournante de la production de la drogue, en l’espace d’un petit mois. « La commune est assez malheureuse et assez dénigrée comme ça pour qu’on lui colle encore une autre étiquette infamante », dira le maire de la commune, Rabah Belaoud, qui préfère mettre l’accent sur les problèmes socioéconomiques que vit la région. Il y a quelques années, le liège faisait travailler 200 à 300 ouvriers pendant trois mois, nous raconte avec nostalgie M. Belaoud. Pillée de jour comme de nuit, il ne reste plus rien de cette richesse. D’une superficie de 167 km2, la commune de Toudja possède deux forêts qui comptabilisent 1425 ha répartis entre Taourirt Ighil et Bouhatem. Elle compte 57 villages et près d’une centaine de hameaux. Autant dire que la surveillance effective d’un tel territoire relève de la chimère. Ces dernières années, les terroristes en ont fait un lieu de passage et une zone de repli. Toudja, qui de tout temps est connue pour la qualité de son eau, ses agrumes et son huile d’olive, est, depuis, abonnée au hit-parade des villes sporadiquement secouées par le terrorisme. Voilà qu’au terrorisme et au chômage qui affecte la population active, s’ajoute la drogue. Les éléments des services de sécurité que nous avons rencontrés sur place sont persuadés qu’il y a encore d’autres plantations. Selon eux, il faudrait familiariser les citoyens avec la plante du cannabis pour qu’ils arrivent à l’identifier quand ils en voient une. Les plantations se situent toutes dans l’immense forêt domaniale et le maquis impénétrable qui couvrent 70% de la région. Un plant de cannabis peut rapporter jusqu’à 10 000 DA, nous confie un officier sous le sceau de l’anonymat. Plus la partie est proche de la tige, plus c’est cher. Un millier de plants ça peut donc rapporter énormément d’argent, facile à ramasser. Pour la région, c’est surtout une réputation difficile à gommer.
    Djamel Alilat in elwatan
    Gone with the Wind.........
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