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L'école d'études arabes de Brooklyn suscite la polémique

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  • L'école d'études arabes de Brooklyn suscite la polémique

    Rentrée des classes sous haute surveillance aujourd'hui à Brooklyn pour les élèves de la première école publique d'études arabes aux États-Unis : depuis l'annonce de sa création en février, la Khalil Gibran International Academy n'a cessé de défrayer la chronique de la presse conservatrice new-yorkaise, trop heureuse de semer la confusion entre culture islamique et terrorisme à la veille du sixième anniversaire des attentats du 11 Septembre.

    « New York, site de la pire attaque terroriste de notre histoire, s'incline, comme en hommage, pour accommoder et peut-être préparer de futurs extrémistes », a pu écrire Alicia Colon, la chroniqueuse du Sun. Accusée de ne pas avoir dénoncé l'inscription « Infitada NYC » sur des T-shirts, la directrice de l'établissement, Debbie Almontasser, militante des rapports interethniques a préféré démissionner. Elle a été provisoirement remplacée par une éducatrice juive qui ne parle pas l'arabe... Craignant pour la sécurité de l'environnement, les parents d'élèves de l'école primaire qui devait accueillir l'institution arabe ont obtenu qu'elle trouve refuge ailleurs. C'est donc dans un établissement secondaire public de Brooklyn que la Khalil Gibran Academy offrira un enseignement bilingue, à partir de la sixième, à la soixantaine d'élèves - capacité maximale - qui n'ont été découragés ni par l'agitation, ni par les frais de scolarité (12 000 dollars par an, car les subventions sont limitées).

    Changement de décor à l'ouest. Sur le campus de l'université du Texas à Austin, le professeur Mohammad Mohammad ne se sépare jamais de son écharpe palestinienne. « Le jour de la mort d'Arafat, j'avais même revêtu le reste de son uniforme », explique fièrement le coordonnateur des programmes d'arabe au Centre des études moyen-orientales. Dans la capitale de l'État dont George W. Bush était le gouverneur, il n'a été insulté qu'une fois et l'incident dénoncé par la presse locale. Le monde à l'envers ? Pas vraiment. Le campus d'Austin est une enclave progressiste dans un État plutôt conservateur. Dans un pays où le nombre d'inscriptions universitaires dans les cours d'arabe est passé de 5 000 avant les attentats du 11 Septembre à 12 000 actuellement, le manque de professeurs qualifiés se fait cruellement sentir.

    Carences


    Le centre de l'université du Texas, doté d'un budget de 7 millions de dollars et des meilleurs spécialistes, est devenu la référence en matière de formation pédagogique. « Nous n'étions pas préparés, explique le professeur Mahmoud Al-Batal ; d'une certaine façon, le 11 Septembre a révélé nos carences. Nous avons engagé des arabophones pour parer au plus pressé, pas nécessairement des éducateurs professionnels. Pour répondre à la demande nationale, il nous faut former une nouvelle génération d'enseignants. »

    L'école de Brooklyn répond aussi à cette nécessité, doublée d'une réalité démographique puisque 200 000 New-Yorkais sont d'origine arabe. « Enseigner l'arabe, c'est enseigner une culture, ce n'est pas apprendre à devenir musulman. L'évangélisme n'y a pas sa place », souligne Karin Ryding, présidente de l'Association américaine des professeurs d'arabe à Washington. L'arabe fait partie des langues « critiques » (avec le chinois, le farsi, l'hindou et le russe) pour lesquelles le président Bush a débloqué 114 millions de dollars destinés à la formation d'un millier de professeurs et d'autant de linguistes « de réserve », dans un créneau devenu stratégique pour la sécurité nationale, et porteur d'emplois.

    Par Le Figaro
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