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Beethoven victime d'une intoxication au plomb

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  • Beethoven victime d'une intoxication au plomb

    Qui a tué Ludwig van Beethoven, l'immense compositeur allemand, mort à 57 ans à Vienne, le 26 mars 1827 ? Génie intransigeant auteur d'une succession de symphonies inégalées en dépit de la surdité dont il avait souffert dès la trentaine, il est emporté à l'issue d'une affection hépatique, peut-être une cirrhose avec ascite (épanchement liquidien dans la cavité abdominale). À la mort de l'artiste, certains amis et curieux venus se recueillir sur sa dépouille subtilisèrent quelques mèches de cheveux en guise de macabre souvenir.

    Un expert légiste autrichien, le Dr Christian Reiter, vient de publier dans le Beethoven Journal repris en anglais dans Science daté du 28 août, une nouvelle étude à partir d'une analyse spectrographique des cheveux de Beethoven tendant à prouver qu'il aurait été victime d'une intoxication au plomb susceptible d'avoir hâté son décès.

    Cette « overdose » aurait été liée aux multiples ponctions du liquide d'ascite faites par son médecin, le Dr Andreas Ignaz Wawruch, lui-même violoncelliste et grand admirateur de son illustre patient. Pour accélérer la cicatrisation au site de prélèvement, celui-ci recouvrait la plaie d'un cataplasme à base de sels de plomb comme on le faisait au début du XIXe siècle. Le Dr Christian Reiter, chef du service de médecine légale à l'université de Vienne a mis en évidence, à l'issue d'une minutieuse enquête, des pics de concentration « saturnienne » dans les cheveux du patient après chaque nouvelle ponction de liquide, entre le 5 décembre 1826 et le 27 février 1827, selon l'analyse spectrographique. « Si les doses contenues dans ce cataplasme au plomb n'étaient pas suffisantes pour tuer quelqu'un en bonne santé, elles pouvaient l'être pour quelqu'un qui comme le compositeur avait déjà un foie en mauvais état », précise le médecin légiste. D'autant que quelques mois avant l'apparition de cette ascite, le musicien avait dû être soigné pour une pneumonie. Également à base de sels de plomb, un remède semble-t-il quasi universel à l'époque, mais qui n'avait fait qu'aggraver l'intoxication dont le compositeur génial souffrait déjà probablement depuis plusieurs années.

    Intoxication chronique

    Car l'hypothèse d'une sévère intoxication saturnine a déjà été soulevée plusieurs fois. La dernière en date a été rendue publique en 2005 à la suite d'une analyse des os de Beethoven montrant des traces incontestables de ce métal lourd dans le squelette du compositeur. Ce qui traduit une probable intoxication chronique, sévissant depuis plusieurs années. Reste à savoir son origine. Certains mettent en cause le vin bu par l'artiste qui pouvait contenir des quantités importantes de ce métal s'il était clarifié par de la litharge (protoxyde de plomb). Ou de l'eau contenant de grandes concentrations de plomb bue dans des stations thermales qui lui avaient été recommandées par certains médecins pour tenter de lutter contre sa dramatique perte de l'audition.

    Cette tragédie affecta bien évidemment au plus haut point le jeune compositeur, atteint dès la trentaine d'une surdité grandissante. En 1801, date où, fort déprimé, il dévoile son infirmité à des amis, il n'avait pas terminé d'écrire sa deuxième symphonie. Pourtant, ce génie en composera dix. Même si la dixième resta inachevée.

    Par Le Figaro
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