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Distribution du couffin de ramadan

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    Le cache-misère éphémère

    Des pères et des mères de famille se donnent la mort à cause de la situation précaire dans laquelle ils vivent, rapporte la presse dans ses différentes éditions. Ce phénomène a malheureusement tendance à s’accentuer au fil des années. Après les difficultés rencontrées pour subvenir à leurs besoins, la crise financière s’étend désormais à la majorité des Algériens, qui n’arrivent plus à prévoir un budget pour les charges sociales qui leur incombent.


    Par Karima Sebai, Le Jour d'Algérie, 4 septembre 2007


    L’Algérienne des Eaux, par exemple, traduit en justice les mauvais payeurs. C’est le cas aussi de la Sonelgaz qui procède à des coupures. L’OPGI, de son côté, expulse les familles qui n’ont pas honoré leurs factures depuis des années. Ceci est l’une des façades de la dégradation du niveau de vie de la famille algérienne qui a vu son pouvoir d’achat se dégrader au fil des années, alors que Tayeb Louh, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, a indiqué, en juillet dernier, que l’évolution du Salaire national minimum garanti (SNMG), à dinar constant, «fait ressortir une amélioration» du pouvoir d’achat des citoyens. Cette amélioration est évaluée à 66,2% durant la période 1999-2007, avec un taux d’évolution annuelle de l’or-dre de 6,6%. «Le ratio de la pauvreté a reculé de 54 %, alors qu’il avait augmenté de 49,4 % entre 1988 et 2000», a avancé le Chef du gouvernement, Abddelaziz Belkhadem, il y a juste quelques jours. L’évolution économique globale, favorable sur la période 1999-2006, a permis de le faire baisser de 54% par rapport à 2000 pour le ramener en 2006 à un niveau inférieur de près de 31 % par rapport à celui de 1988. Ces efforts se poursuivent pour faire baisser le nombre de personnes pauvres qui s’élèverait, en 2006, à

    1 876 000. Et c’est à Ould Abbès, ministre de la Solidarité, de s’enorgueillir, à chaque occasion, en déclarant qu’il ne reste en Algérie que «des poches de nécessiteux». Cependant, «les revenus disponibles ne sont pas nécessairement un bon indicateur, car tout dépend des prix des produits essentiels, des habitudes alimentaires, elles-mêmes liées à l’environnement socio-économique (un même dollar peut conduire à un degré différent de satisfaction des besoins alimentaires) et des besoins qui sont pris en charge par la collectivité comme la santé et l’éducation», peut-on lire dans le rapport du Cnes portant sur les «éléments de débat pour un pacte de croissance», présenté lors de la 26e session plénière en juillet 2005.

    Ce même rapport ajoute que «la conclusion à laquelle ont abouti les travaux sur la pauvreté est que les politiques publiques ont un rôle à jouer, mais leur efficacité reste subordonnée à leur capacité à réussir le ciblage des politiques anti-pauvreté, car l’identification des individus qui devraient bénéficier de ces politiques est difficile en raison des problèmes d’asymétrie de l’information». La révision à la hausse du SNMG n’a pas connu la même évolution que les prix. Le prix du litre de lait, par exemple, est passé de «4 DA en 1992, soit 0,16 % du SNMG à 25 DA en 2002, soit 0,3 % du SNMG». Il a donc évolué plus vite que le SNMG et a été multiplié par 6,25 en 10 ans, alors que ce dernier (8 000 DA en 2002) n’a été multiplié que par 3,2, indique le même rapport. Le cas du lait n’est pas isolé puisque la totalité des prix ont connu d’importantes hausses du fait qu’outre les denrées alimentaires, les charges et les services ont également connu d’importantes hausses. Ce qui signifie, en conclusion, que le salaire n’est plus ce qu’il était auparavant et ne permet plus à la famille algérienne de vivre avec dignité. Après n’avoir concerné que les familles sans ou à très faible revenu, le couffin de rama-dan est convoité, à présent, même par celles dont le chef touche un salaire supérieur au SNMG. En principe, «tous ceux qui sont rémunérés à moins de 18 000 DA ouvriront droit à un couffin de ramadan», estime un président d’APC. Ce dernier, qui connaît mieux la réalité de la vie de ses concitoyens, considérera qu’un salaire de 18 000 DA place son propriétaire au seuil de la pauvreté. Qualifiant le phénomène de pauvreté d’endémique, Abdelhak Mekki, directeur exécutif à la Forem (ONG), dira qu’un panier d’une valeur de 3 000 DA par famille est «insuffisant». «Il me semble indécent que l’Etat distribue un couffin de ramadan, car sa mission est de proposer des solutions durables.» La distribution d’un couffin signifie, selon lui, que «l’Etat n’a pas de stratégie de lutte contre la pauvreté». «Les solutions occasionnelles montrent que nous n’avons pas de solutions économiques et politiques pour lutter contre ce phénomène». La lutte contre la pauvreté, a-t-il ajouté, passe par une distribution équitable des richesses. Devant le phénomène de paupérisation, il est urgent de prendre des mesures adéquates. Les actions de solidarité incombent en principe à la société civile à travers les associations de proximité, a-t-il estimé, en poursuivant, à l’occasion, que la Forem a offert, en 2006, 1 300 paniers par jour. Au lieu d’offrir un panier durant un mois, il faut lancer des actions ayant des répercussions à long terme, comme la formation notamment. Il est nécessaire aussi de mettre en place de meilleurs mécanismes pour le dispositif du micro-crédit et ceux de création d’emploi. Abdelhak Mekki préconise à cet égard de créer des emplois comme les agents de surveillance de parking au lieu de laisser les jeunes exerçant ce métier continuer à activer dans le marché informel.

    Le SNMG, selon lui, doit être de 25 000 DA. Du fait que l’Algérie est un pays en voie de développement, «nous devons traiter les problèmes d’une manière adaptée». En espérant que l’Etat fasse des sacrifices, il a souhaité connaître l’intérêt que peut avoir l’Etat lorsqu’il a priorisé le payement de la dette extérieure au lieu de mettre en place des solutions durables pour lutter contre la pauvreté. «Il est indispensable de raisonner en termes de stratégie de développement», préconisa Abdelhak Mekki.

    K. S.

  • #2
    combien de couffins seront distribuées au pauvres Algériens vivant au maroc?

    Il y en a?

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