Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Retards dans la réalisation du mégaprojet de Gassi-Touil Sonatrach saque Repsol et

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Retards dans la réalisation du mégaprojet de Gassi-Touil Sonatrach saque Repsol et

    Eclairage dans le quotidien d'oran

    __________________________________________________ _______
    Retards dans la réalisation du mégaprojet de Gassi-Touil Sonatrach saque Repsol et Gas Natural
    par M. Saâdoune

    Sonatrach a dénoncé le contrat la liant aux compagnies espagnoles, Repsol et Gas Natural, pour l'exploitation des gisements de gaz de Gassi-Touil. La nouvelle, annoncée hier par la partie espagnole, a eu des effets immédiats à la bourse de Madrid sur les actions des deux groupes. C'est qu'il s'agit du plus grand projet intégré de gaz dans le domaine du gaz que certains ont qualifié de « contrat » du siècle. Le contrat d'un montant de 1,6 milliards d'euros avait été signé en novembre 2004. Le consortium espagnol, constitué de Repsol et Gas Natural, a révélé l'information en la qualifiant « d'illégale » et en annonçant son intention de contester la décision de Sonatrach devant la Cour internationale d'arbitrage. Dans la presse espagnole on s'empresse de voir dans la mesure de Sonatrach, une « décision politique ». Le politologue Cezar Vidal a parlé de décision « strictement politique » et a mis en cause le gouvernement espagnol pour ses « bévues sur la scène internationale ».

    «L'Espagne a traditionnellement mené une politique équilibrée dans la région du Maghreb, malgré des relations difficiles avec le Maroc et l'Algérie, ce qui permettait d'entretenir des relations de bon voisinage avec l'ensemble des pays de la région, et notamment d'obtenir des contrats fructueux » a déclaré Cezar Vidal M. Vidal.

    En fait, si le background politico-diplomatique évoqué par le politologue espagnol n'est pas infondé, il serait pour le moins précipité de conclure à la décision politique. La décision de Sonatrach n'est en effet pas tombée du ciel même si, effet de la « centralisation du droit de dire », l'entreprise nationale Sonatrach ne communique presque pas sur l'état - et les avanies - que rencontre le projet. Or, des retards sont enregistrés dans la réalisation et cela obère les capacités de l'Algérie à répondre à ses engagements internationaux. Le 1er avril dernier, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, lors d'un passage au forum d'El-Moudjahid avait déjà mis en garde Repsol et Gas Natural. Pour lui, il revenait au consortium espagnol de réaliser le projet selon les termes prévus par le contrat ou bien de compenser financièrement l'Etat algérien et Sonatrach. Le projet de Gassi-Touil devait servir notamment à assurer des livraisons de 4 à 5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié aux Etats-Unis.




    LES DEUX CONDITIONS




    Chakib Khelil avait noté que le retard cause des préjudices à l'Etat Algérien « en termes de revenus fiscaux » et qu'il mettait Sonatrach dans la situation délicate de ne « pouvoir répondre à des engagements avec des tiers relatifs au gaz liquéfié devant provenir de l'usine de GNL ». Il avait souligné que la partie algérienne était prête à une solution sur la base de deux conditions : l'Etat algérien ne doit pas perdre ses revenus et il en est de même pour Sonatrach qui a signé des contrats de livraison de gaz liquéfié avec des entreprises des Etats-Unis. Un contrat est un contrat. Il crée des obligations pour les partenaires. Dans le cas du projet de Gassi-Touil, les retards dans la réalisation n'ont que deux explications possibles : le consortium espagnol n'avait pas la capacité de réaliser ce méga-projet ou bien il cherchait à imposer une révision à la hausse du coût du projet. Dans ce cas de figure, on est loin de la politique et du « nationalisme énergétique » mais très concrètement dans le respect des engagements contractuels ou non. Pour le reste, il sera difficile d'empêcher que cette décision soit abordée à travers des grilles de lectures politiques. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, qui était à Tbilissi, ne semble pas vraiment les partager. Selon Europa Press, il a déclaré que son gouvernement fera « tout son possible » pour parvenir à une « entente » entre Sonatrach et Repsol et Gas Natural et a ajouté que les « relations entre l'Algérie et l'Espagne sont excellentes à tous les niveaux ».




    MORATINOS :
    UN PROBLEME ENTRE «ENTREPRISES»




    Selon lui, il s'agit d'un problème entre « entreprises » mais que dès lors qu'il s'agit d'entreprises espagnoles le gouvernement s'en préoccupe et oeuvre à chercher des solutions. « Nous continuerons à agir pour chercher la meilleure solution pour les intérêts espagnols ». A la question de savoir si cela est l'effet du rapprochement entre l'Espagne et le Maroc, il a répondu qu'il « n'y a aucune raison de tirer des conclusions qui ne sont pas sûres » ajoutant que les relations entre Madrid et Alger sont « excellentes » y compris dans les domaines économiques et énergétiques. La résiliation du contrat par Sonatrach « n'affectera pas l'ensemble des relations ».

    Autre réaction, celle d'Andris Peibalgs, Commissaire européen à l'Energie qui a déclaré être en contact étroit avec les autorités et les deux entreprises espagnoles pour avoir le plus d'information possible. Il a souligné qu'il s'agissait d'une « relation commerciale » et s'est déclaré confiant que les parties parviendront à un « accord raisonnable ». Il reste qu'on ne peut s'empêcher de noter combien il est déraisonnable que Sonatrach et le gouvernement algérien ne communiquent pas « à chaud » pour éviter qu'une mesure justifiée par une volonté de faire dûment respecter un contrat puisse passer pour une décision politique voire une mesure irrationnelle. Il n'est pas normal que dans une affaire aussi importante, le monde entier n'ait que le son de cloche des entreprises espagnoles.
Chargement...
X