Ilan Pappé :
<< Si ceux qui sont en faveur de la partition du pays se fondent sur le principe de justice, il n’y a pas de formule plus cynique que celle de la solution de deux États, telle qu’elle est présentée aujourd’hui par le camp de la paix. 80 % du pays à l’occupant, et 20 % à l’occupé. Et encore dans le cas le plus utopique et le meilleur. On ne devrait pas être à plus de 10 %, dispersés et enclavés, pour l’occupé.
De plus, dans cette solution, où trouvez-vous une solution au problème des réfugiés, où vont revenir ceux qui ont été victimes du nettoyage ethnique de 1948 ?
Où la deuxième et la troisième génération vont-elles revenir si, réellement, la justice est le principe directeur ?
D’autre part, si le pragmatisme et le réalisme politique sont nos boussoles, et que tout ce que nous désirons est de réfréner la boulimie territoriale de l’État sioniste avec une efficacité démographique, pourquoi n’offrir que 80 % ? S’il n’y a que la force brutale pour trouver la solution, Dieu tout puissant, quel besoin d’offrir aujourd’hui ne serait-ce que 0,5 % aux Palestiniens. On n’a qu’à transporter Wadi Ara [une région d’Israël habitée par les Arabes] en Cisjordanie, on peut annexer la moitié de la Cisjordanie à Ma’aleh Adoumin et donner en échange quelques arpents de sable d’Halutza, on peut faire plus, encore plus. Si nous pensons que le rapport de force international et régional est le facteur décisif, on devrait donner aux Palestiniens juste une bande de terre, hermétiquement fermée par des barrières et des murs. Puisque on n’est pas guidé par des principes moraux et qu’on est des gens pragmatiques.
C’est vrai, il y a des Palestiniens à Ramallah qui sont prêts à s’en contenter. Nous savons qu’il y en a et qu’ils ont le droit de se faire entendre ; mais il est absolument inacceptable de réduire au silence les voix de la majorité palestinienne des camps de réfugiés, de la diaspora, des territoires occupés et de ceux qui sont des réfugiés à l’intérieur d’Israël, qui veulent leur part d’un État - pas d’un État bâti sur 20 % du pays, mais d’un État futur qui pourra s’étendre sur la totalité de la terre qui fut jadis la Palestine. Il n’y aura pas de réconciliation ni de justice ou de solution permanente, si nous ne laissons pas ces Palestiniens prendre part à la résolution des questions que pose la réconciliation et à la définition de la souveraineté, de l’identité et de l’avenir de cette terre.
À rebours de la plupart des groupes du monde occidental, et sans doute contre la logique de l’histoire de gens qui ont été les victimes de cent ans de mépris sioniste, ces Palestiniens nous surprennent en voulant inclure dans la définition du futur État une reconnaissance du droit des juifs à y vivre et à prendre part à son avenir. Même les juifs qui viennent de débarquer de Saint-Pétersbourg et qui vont à l’église du Saint-Sépulcre, même leur présence, à ces juifs-là, est acceptable pour les Palestiniens. Et nous ne voulons pas qu’ils puissent revenir ? Eux qui sont prêts à ce que Lieberman reste ? >>
source: site de France-Palestine
<< Si ceux qui sont en faveur de la partition du pays se fondent sur le principe de justice, il n’y a pas de formule plus cynique que celle de la solution de deux États, telle qu’elle est présentée aujourd’hui par le camp de la paix. 80 % du pays à l’occupant, et 20 % à l’occupé. Et encore dans le cas le plus utopique et le meilleur. On ne devrait pas être à plus de 10 %, dispersés et enclavés, pour l’occupé.
De plus, dans cette solution, où trouvez-vous une solution au problème des réfugiés, où vont revenir ceux qui ont été victimes du nettoyage ethnique de 1948 ?
Où la deuxième et la troisième génération vont-elles revenir si, réellement, la justice est le principe directeur ?
D’autre part, si le pragmatisme et le réalisme politique sont nos boussoles, et que tout ce que nous désirons est de réfréner la boulimie territoriale de l’État sioniste avec une efficacité démographique, pourquoi n’offrir que 80 % ? S’il n’y a que la force brutale pour trouver la solution, Dieu tout puissant, quel besoin d’offrir aujourd’hui ne serait-ce que 0,5 % aux Palestiniens. On n’a qu’à transporter Wadi Ara [une région d’Israël habitée par les Arabes] en Cisjordanie, on peut annexer la moitié de la Cisjordanie à Ma’aleh Adoumin et donner en échange quelques arpents de sable d’Halutza, on peut faire plus, encore plus. Si nous pensons que le rapport de force international et régional est le facteur décisif, on devrait donner aux Palestiniens juste une bande de terre, hermétiquement fermée par des barrières et des murs. Puisque on n’est pas guidé par des principes moraux et qu’on est des gens pragmatiques.
C’est vrai, il y a des Palestiniens à Ramallah qui sont prêts à s’en contenter. Nous savons qu’il y en a et qu’ils ont le droit de se faire entendre ; mais il est absolument inacceptable de réduire au silence les voix de la majorité palestinienne des camps de réfugiés, de la diaspora, des territoires occupés et de ceux qui sont des réfugiés à l’intérieur d’Israël, qui veulent leur part d’un État - pas d’un État bâti sur 20 % du pays, mais d’un État futur qui pourra s’étendre sur la totalité de la terre qui fut jadis la Palestine. Il n’y aura pas de réconciliation ni de justice ou de solution permanente, si nous ne laissons pas ces Palestiniens prendre part à la résolution des questions que pose la réconciliation et à la définition de la souveraineté, de l’identité et de l’avenir de cette terre.
À rebours de la plupart des groupes du monde occidental, et sans doute contre la logique de l’histoire de gens qui ont été les victimes de cent ans de mépris sioniste, ces Palestiniens nous surprennent en voulant inclure dans la définition du futur État une reconnaissance du droit des juifs à y vivre et à prendre part à son avenir. Même les juifs qui viennent de débarquer de Saint-Pétersbourg et qui vont à l’église du Saint-Sépulcre, même leur présence, à ces juifs-là, est acceptable pour les Palestiniens. Et nous ne voulons pas qu’ils puissent revenir ? Eux qui sont prêts à ce que Lieberman reste ? >>
source: site de France-Palestine
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