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Israël: El Kanass était là...

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  • Israël: El Kanass était là...

    Un jeune Palestinien Battu à mort par Tsahal. Un passant a pris des photos...

    A coups de gourdin, de crosse de fusil, de coups de pieds portés à la tête, des soldats ont tué Jihad Shaer, un jeune homme de 19 ans qui se rendait à l’université pour s’y inscrire. L’armée affirme que Jihad Shaer a tenté d’attaquer les soldats avec un couteau. Un témoin dit qu’ils ont continué à le frapper alors qu’il était étendu par terre, menotté et inconscient.

    Le taxi qui dessert Bethléem tardait et Jihad Shaer attendait, debout, dans la poussière de la station de taxis, près de son village, Tekoa. A quoi pensait-il au juste sous l’auvent au métal brûlant ? Il se rendait à l’université ouverte de Bethléem, afin de s’inscrire pour la prochaine année académique. Son père dit qu’il n’avait pas encore décidé quelles études il souhaitait entreprendre. C’est peut-être à cela qu’il pensait, debout à la station de taxis, cherchant à s’abriter du soleil torride du désert.

    Qu’est-il passé par l’esprit des soldats qui l’ont battu, à coups de gourdin, de crosse de fusil, de coups de pieds portés à la tête, aux dires des témoins, et cela jusqu’à ce qu’il meure ? Se peut-il qu’il ait tenté de les attaquer avec un couteau, ce couteau que n’ont pas vu les deux témoins ? Et si c’est le cas, pourquoi les soldats ont-ils continué à le frapper furieusement, alors même qu’il était étendu par terre, inconscient et peut-être menotté comme nous l’a rapporté un témoin oculaire ? Et pourquoi, par-dessus le marché, l’armée israélienne s’est-elle empressée, « après une première enquête » au cours de laquelle aucun des témoins visuels n’a été interrogé, de classer cet incident grave avec ces mots : « les soldats ont agi de manière adéquate » ? Quel genre d’adéquation y a-t-il à ce que des soldats battent un adolescent à mort et que l’armée israélienne les blanchisse diligemment sans aucune enquête sérieuse ? Et quelle est cette monstruosité qui consiste à menotter le père en face du corps de son fils battu et agonisant, et de le laisser ainsi une heure durant comme un animal attaché ?

    Trois trous s’ouvrent dans le crâne de Jihad, 19 ans, qui voulait être étudiant, et de nombreux points d’interrogation enveloppent ce qui s’est passé il y a deux semaines, le jeudi, derrière la jeep blindée Hummer, au carrefour entre Tekoa et Bethléem. L’armée israélienne, on peut en être sûr, n’essaiera pas de dissiper le brouillard accablant : elle sait déjà depuis longtemps que les soldats se sont conduits « de manière adéquate ».

    Sur l’écran de l’ordinateur apparaissent des photos du mort. Le jour de l’incident, on a prétendu que Jihad était mort d’un unique coup de gourdin. Il suffit de regarder les photographies provenant de l’hôpital pour comprendre que ce n’est pas vrai : le visage paisible de l’adolescent est marqué de coups et trois trous peu profonds s’ouvrent au niveau du crâne, à l’avant et à l’arrière. Une autre photo montre le père - qui travaille dans une entreprise de Bethléem fabriquant des souvenirs en bois d’olivier - accablé par la mort de son fils, mains liées derrière le dos, agenouillé par terre, le visage exprimant la douleur contenue et l’humiliation, un soldat se tenant debout près de lui, arme brandie. Photo prise par quelqu’un qui passait par là. Tout est enregistré sur l’ordinateur. La maison se situe au seuil du désert, dans le village de Tekoa fait de maisons de pierre à flanc de montagne, face au Hérodion et à la colonie de Tekoa.

    Barbe naissante en raison du deuil, Khalil, qui fabrique des croix en bois, est un homme paisible et doux. On dit que son fils était comme ça aussi. Le lendemain de l’incident, on a publié dans la presse israélienne que son fils était un instable, peut-être même mentalement handicapé. Pures fables. L’année passée, Jihad a travaillé assidûment pour obtenir les meilleures notes au bac et maintenant il était censé s’inscrire dans une extension à Bethléem de l’université ouverte Al-Quds.
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