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Birmanie: prise d'otages dans un monastère bouddhiste

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  • Birmanie: prise d'otages dans un monastère bouddhiste

    Le mouvement de protestation contre la vie chère a franchi un nouveau seuil jeudi en Birmanie où des centaines de moines bouddhistes en colère ont pris en otage vingt responsables locaux dans une ville du centre, selon des habitants.

    La crise s'est dénouée au bout d'environ six heures. Il s'est agi du plus grave incident depuis le début des manifestations contre l'augmentation massive des prix des carburants et des transports en commun décidée il y a trois semaines par la junte militaire de ce pays d'Asie du Sud-Est extrêmement pauvre.

    Mercredi, à Pakokku, petite ville située à plus de 500 kilomètres au nord-ouest de Rangoun, des soldats avaient tiré des coups de semonce et fait usage de cannes en bambou pour disperser plus de 300 moines qui manifestaient, en priant, leur solidarité avec la population.

    Au moins trois moines avaient été blessés, selon des habitants, suscitant une vive émotion dans cette localité connue pour être un grand centre d'éducation religieuse bouddhiste.

    Jeudi, vingt responsables locaux, y compris de la sécurité, sont venus au monastère d'Aletaik, où résident quelque 700 moines, pour présenter leurs excuses après les violences de la veille.

    Ils se sont retrouvés enfermés dans le bâtiment et quatre de leurs véhicules ont été incendiés, ont indiqué des habitants.

    Un haut responsable militaire régional est arrivé à Pakokku dans l'après-midi mais n'a pas immédiatement cherché à engager le dialogue, alors que des tractations impliquant des dignitaires religieux se poursuivaient, selon des habitants.

    Au bout de cinq heures, cinq otages ont été libérés et les autres ont été relâchés 45 minutes plus tard, selon ces sources.

    Les responsables libérés sont repartis à pied par une porte dérobée, les deux véhicules restants ayant été renversés, ont indiqué des habitants, ravis du coup de force organisé par les moines.

    "C'est bien que les moines aient agi ainsi. Ils montrent au monde entier la réalité de ce qui se passe ici", a dit un résidant de Pakokku.

    La religion bouddhiste est prédominante en Birmanie où des moines avaient participé à un soulèvement en 1988, qui avait été réprimé dans le sang.

    "Si les moines s'impliquent, c'est très mauvais pour les forces de sécurité", a estimé l'analyste birman Win Min exilé en Thaïlande.

    La Birmanie a été gouvernée par des juntes successives depuis 1962.

    Le 15 août dernier, le régime du généralissime Than Shwe a brusquement augmenté les prix des principaux carburants (essence: +66%, diesel +100%, gaz naturel comprimé: +535%), ce qui a entraîné le doublement immédiat des tarifs dans les transports.

    D'ex-leaders étudiants et des membres de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) dirigée par l'opposante Aung San Suu Kyi, toujours assignée à résidence, ont défié la junte en prenant la tête de petits défilés, systématiquement dispersés par les autorités.

    Selon Amnesty International, plus de 150 personnes ont été arrêtées depuis le 19 août.

    Mercredi, à Sydney, le président américain George W. Bush avait qualifié d'"inexcusable" le "comportement tyrannique" du régime.

    Jeudi, un militant connu du mouvement pro-démocratie, Htay Kywe, qui se cache depuis le début des événements, a envoyé une lettre au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon pour demander "un soutien pratique cette fois afin d'empêcher la possibilité réelle de nouvelles violences".

    Par AFP
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