Tandis qu’ils attendaient l’arrivée de Abdelaziz Bouteflika, des innocents sont morts déchiquetés par une bombe jeudi en fin d’après-midi à Batna. Dix (10) morts a annoncé l’APS, seize (16) ont dit l’AFP et autres agences étrangères. Inutile de vouloir connaître la vérité puisque d’une part la préoccupation majeure des dirigeants est de ramener à la baisse le nombre des morts et des blessés après chaque attentat islamiste. D’autre part, une seule victime est une victime de plus. Quant aux blessés vingtsix (26), selon l’APS, soixante- quatorze (74) selon d’autres agences, ils auraient été atteints légèrement, diton de ce côté-ci de la Méditerranée. Difficile à croire lorsqu’on se souvient des nombreux handicapés à vie à la suite d’attentats à la bombe perpétrés durant les années de terrorisme, voire récemment. En tout état de cause à Batna, il y a eu pire que l’abjection criminelle elle-même. Il y a eu en effet la déclaration de Abdelaziz Bouteflika outrageant, injurieux, scandaleux, tant à l’égard des victimes qu’à celui de leurs familles endeuillées. Que le même Bouteflika ait entendu se montrer à la télévision, tout de suite après l’attentat et s’adresser aux citoyens n’avait rien d’extraordinaire ou d’héroïque. C’était le moins qu’il pouvait faire ne serait-ce que pour ne pas laisser d’autres rumeurs se répandre à son sujet. Et c’est précisément ce souci et aucun autre qui l’a mené à parler. Pour autant, était-ce le moment pour lui, la mine défaite d’une extrême pâleur, butant sur les mots, bégayant, de disserter longuement sur le barrage de Béni-Haroun à Mila ? (qu’il venait de visiter) ou de dire : L’Algérie a retrouvé la paix, regardez les rues, les rassemblements populaires, les stades, tous sont fleuris” ? En guise de fleurs, il y avait surtout le sang des victimes sur la grande place de Batna, dont les rues ne sentaient pas la rose ou les narcisses, mais le sang, les larmes, l’horreur. Celle bien connue de ceux qui l’ont vécue et qui n’étaient pas bien au chaud aux Emirats ou ailleurs, durant les années de terrorisme islamiste.
Etait-ce le moment en ces instants tragiques pour Abdelaziz Bouteflika de s’octroyer un satisfecit et dire toute honte bue : “Nous avons réussi notre politique de réconciliation” ? Ou encore : “Nous avons rendu à l’enfant, à la femme le sourire” ? Les enfants des terroristes amnistiés et leurs épouses sans aucun doute. Et pour finir : “Ceux qui commettent ces actes obéissent à la main de l’étranger !” Encore elle, toujours elle quand il faut un bouc émissaire idéal. C’était là donc le galimatias de mots plutôt qu’un discours cohérent en total déphasage avec la tragédie et la douleur. Et c’est là que réside l’offense faite aux morts, aux vivants jeudi à Batna. Pas un mot de compassion, pas de condoléances, aucune mansuétude à l’intention des familles dont un fils, un frère, un père, ou autre parent sont morts assassinés parce qu’ils attendaient Abdelaziz Bouteflika. M. le président Nicolas Sarkozy et M. Zapatéro, aussitôt après l’attentat, ont adressé leurs condoléances. Pas Abdelaziz Bouteflika. Mais que dis-je ! Sa commisération il la réserve à ses amis, émirs amnistiés par lui comme Mustapha Kertali auquel on s’en souvient il avait fait porter une lettre et des fleurs. Ainsi, l’Algérie de Abdelaziz Bouteflika obéit au système des premier et second collèges comme au temps de la colonisation. Je n’ai pas besoin évidemment lequel des deux occupent les républicains dans l’Algérie de Abdelaziz Bouteflika. Heureux d’avoir échappé à l’attentat dont il aurait été la cible dit-on, sa déclaration en ces instants tragiques, était surréaliste puisqu’au lieu de dire comme un humain qui ressemble à un humain : “Je suis peiné et partage la douleur des familles endeuillées”, il a entendu dresser un bilan qu’il est bien le seul à qualifier de positif. Mais ce n’est pas l’objef de cette chronique. Certains pourraient il est vrai, à juste titre, trouver mon indignation déphasée elle aussi, puisque l’indifférence de Abdelaziz Bouteflika à l’égard des victimes d’attentats terroristes islamistes ou de calamités naturelles n’est pas nouvelle. J’entends bien. Mais outre que toute femme, tout homme assassinés par la barbarie islamiste, sont de ma famille, je refuse que ma conscience puisse un jour me reprocher de n’avoir pas dit les choses au moment où il fallait les dire. Cela ne changera pas Abdelaziz Bouteflika le réconciliateur islamiste, cela ne changera pas sa politique suicidaire d’amnistie et d’impunité à l’égard de criminels de la pire espèce, cela ne changera pas non plus le comportement de tous ceux qui vous (et il sont nombreux) disent “On est avec vous” mais qui préfèrent le silence et la soumission. Ceux-là vous considèrent au mieux pour un “inconscient” au pire pour “leur écrivain public” capable d’exorciser leurs propres pensées et douleurs. Cependant jusqu’à quand va-t-on assister émus quelques instants, indifférents le reste du temps à l’assassinat de nos compatriotes ? Cela n’arrive-t-il donc qu’aux autres ? Des assassinats au nom de la politique suicidaire de la réconciliation pour dire impunité et amnistie d’égorgeurs et de destructeurs de l’Algérie.
Jusqu’à quand va-t-on assister à la cacophonie qui a le mérite de montrer pour le moins qu’il se trame — ou qu’il aurait pu se tramer — des choses gravissimes pour le devenir de l’Algérie ? Abdelaziz Bouteflika qui déclarait à Batna jeudi, que “ceux qui commettent ces actes criminels ne sont pas musulmans, et ils ne font pas partie de nous” aurait-il déjà oublié que la semaine dernière, après avoir blanchi ses amis émirs en 2000 puis en 2005, il avait décidé de les réhabiliter comme formation politique ? Son ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni n’a-t-il pas déclaré publiquement (voir presse du 3 septembre 2007) que les islamistes (lui a dit les “anciens”) de l’AIS pouvaient introduire leur demande d’agrément pour la constitution d’un parti ? Dossier qui aurait été examiné, avait-il dit, en fonction des textes de la charte portant “impunité” (appelée perfidement paix). Ce à quoi un ancien émir assassin de militaires et de civils et fier de l’être a répondu que Zerhouni était un “homme d’Etat” (déclaration faite à El Khabar). Et si le premier flic de l’Algérie a fait volte-face, ce n’est pas en raison de propos (les siens déformés par des journalistes comme il l’a prétendu, tandis que, dit-il : “Je fais ce que je dis et dis ce que je fais”. Mais voyons ! Ses volte-face affligeantes pour lui et rassurantes pour les citoyens que nous sommes, sont celles d’un Yazid Zerhouni qui dit et fait ce qu’on lui dit de dire et de faire et rien d’autre. Allions-nous seulement être capables d’imaginer le retour d’émirs aux mains ensanglantées sur la scène politique, tandis que le Front démocratique de M. Sid Ahmed Ghozali n’a toujours pas été agréé parce que républicain, parce que M. Ghozali a été l’un des principaux acteurs de l’arrêt du processus électoral, salutaire pour l’Algérie en 1991 et qu’il ne l’a jamais regretté ? “Démodé” dans l’Etat théocratique de Bouteflika et Zerhouni. Allions-nous assister au retour d’assassins comme celui de Batna jeudi sur la scène politique tandis que l’UDR de Amara Benyounès n’est toujours pas agréé ? Je ne partage pas toutes les idées de Amara Benyounès, nous avons cependant en commun le même rejet de l’intolérance, de l’obscurantisme, de l’islamisme et n’avons pas fui notre pays lorsque les émirs amnistiés par Abdelaziz Bouteflika nous avaient condamnés à mort. Ce que donc Yazid Zerhouni a refusé aux républicains, il allait le concéder aux émirs islamistes. Et s’il a modifié ses déclarations en disant : “La porte est fermée” c’est parce que Dieu merci il existe dans ce pays d’authentiques républicains qui ne sauraient se renier parce que leur choix en décembre 1991 (interruption du processus électoral) était le meilleur et le seul possible — n’en déplaise aux “quitue- quistes” — c’est précisément ce choix que Abdelaziz Bouteflika voulait réduire à néant en se présentant comme l’homme du consensus, lui qui avait dit : “L’arrêt du processus électoral fut la première violence.” N’est-il pas l’artisan du rajout juste avant la promulgation de la loi portant “concorde civile” du perfide article 41 engendrant la grâce amnistiante ? Parachevée par l’impunité de la charte. A qui Yazid Zerhouni ferat- il croire qu’il ignorait l’existence de l’article 26 de la charte interdisant “l’activité politique à tous ceux impliqués dans la tragédie nationale” ? A personne. Il a été sommé de dire une chose, il a été resommé de dire son contraire. Il l’a dit, il l’a fait dans une cacophonie générale. Mais il l’a dit et il l’a fait et libre à lui de vouloir s’en sortir avec l’argutie de propos déformés. La presse et la “main étrangère” sont, nous le savons, d’excellents boucs émissaires pour l’Etat en déliquescence de Abdelaziz Bouteflika et Zerhouni Etait-il seulement imaginable de laisser Abdelaziz Bouteflika justifier les exactions abjectes des émirs égorgeurs en leur offrant un label politique au moment où ceux qu’on appelle “les petits partis” dont la “seule” “infraction” est d’être sans doute petits, sont sommés par Yazid Zerhouni de quitter la place publique ? Est-ce plus grave de n’être pas représentatif (selon les dires de Zerhouni) ou d’avoir été un égorgeur de nourrissons et violeurs de femmes ? La réhabilitation des émirs aurait été une justification du crime, un désaveu du choix de 1991 et surtout une compromission de plus en plus poussée entre Abdelaziz Bouteflika qui briguerait, dit-on, un 3e mandat et les islamistes-terroristes. De plus en plus poussée, cette compromission, disaisje, car après l’impunité, après la nomination d’un islamiste à la tête du gouvernement pur et dur, voici qu’en violation de la loi, les émirs multiplient les déclarations telles que celle précisément qui avait juré qu’il se passerait de l’autorisation de Zerhouni pour créer son parti.
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Etait-ce le moment en ces instants tragiques pour Abdelaziz Bouteflika de s’octroyer un satisfecit et dire toute honte bue : “Nous avons réussi notre politique de réconciliation” ? Ou encore : “Nous avons rendu à l’enfant, à la femme le sourire” ? Les enfants des terroristes amnistiés et leurs épouses sans aucun doute. Et pour finir : “Ceux qui commettent ces actes obéissent à la main de l’étranger !” Encore elle, toujours elle quand il faut un bouc émissaire idéal. C’était là donc le galimatias de mots plutôt qu’un discours cohérent en total déphasage avec la tragédie et la douleur. Et c’est là que réside l’offense faite aux morts, aux vivants jeudi à Batna. Pas un mot de compassion, pas de condoléances, aucune mansuétude à l’intention des familles dont un fils, un frère, un père, ou autre parent sont morts assassinés parce qu’ils attendaient Abdelaziz Bouteflika. M. le président Nicolas Sarkozy et M. Zapatéro, aussitôt après l’attentat, ont adressé leurs condoléances. Pas Abdelaziz Bouteflika. Mais que dis-je ! Sa commisération il la réserve à ses amis, émirs amnistiés par lui comme Mustapha Kertali auquel on s’en souvient il avait fait porter une lettre et des fleurs. Ainsi, l’Algérie de Abdelaziz Bouteflika obéit au système des premier et second collèges comme au temps de la colonisation. Je n’ai pas besoin évidemment lequel des deux occupent les républicains dans l’Algérie de Abdelaziz Bouteflika. Heureux d’avoir échappé à l’attentat dont il aurait été la cible dit-on, sa déclaration en ces instants tragiques, était surréaliste puisqu’au lieu de dire comme un humain qui ressemble à un humain : “Je suis peiné et partage la douleur des familles endeuillées”, il a entendu dresser un bilan qu’il est bien le seul à qualifier de positif. Mais ce n’est pas l’objef de cette chronique. Certains pourraient il est vrai, à juste titre, trouver mon indignation déphasée elle aussi, puisque l’indifférence de Abdelaziz Bouteflika à l’égard des victimes d’attentats terroristes islamistes ou de calamités naturelles n’est pas nouvelle. J’entends bien. Mais outre que toute femme, tout homme assassinés par la barbarie islamiste, sont de ma famille, je refuse que ma conscience puisse un jour me reprocher de n’avoir pas dit les choses au moment où il fallait les dire. Cela ne changera pas Abdelaziz Bouteflika le réconciliateur islamiste, cela ne changera pas sa politique suicidaire d’amnistie et d’impunité à l’égard de criminels de la pire espèce, cela ne changera pas non plus le comportement de tous ceux qui vous (et il sont nombreux) disent “On est avec vous” mais qui préfèrent le silence et la soumission. Ceux-là vous considèrent au mieux pour un “inconscient” au pire pour “leur écrivain public” capable d’exorciser leurs propres pensées et douleurs. Cependant jusqu’à quand va-t-on assister émus quelques instants, indifférents le reste du temps à l’assassinat de nos compatriotes ? Cela n’arrive-t-il donc qu’aux autres ? Des assassinats au nom de la politique suicidaire de la réconciliation pour dire impunité et amnistie d’égorgeurs et de destructeurs de l’Algérie.
Jusqu’à quand va-t-on assister à la cacophonie qui a le mérite de montrer pour le moins qu’il se trame — ou qu’il aurait pu se tramer — des choses gravissimes pour le devenir de l’Algérie ? Abdelaziz Bouteflika qui déclarait à Batna jeudi, que “ceux qui commettent ces actes criminels ne sont pas musulmans, et ils ne font pas partie de nous” aurait-il déjà oublié que la semaine dernière, après avoir blanchi ses amis émirs en 2000 puis en 2005, il avait décidé de les réhabiliter comme formation politique ? Son ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni n’a-t-il pas déclaré publiquement (voir presse du 3 septembre 2007) que les islamistes (lui a dit les “anciens”) de l’AIS pouvaient introduire leur demande d’agrément pour la constitution d’un parti ? Dossier qui aurait été examiné, avait-il dit, en fonction des textes de la charte portant “impunité” (appelée perfidement paix). Ce à quoi un ancien émir assassin de militaires et de civils et fier de l’être a répondu que Zerhouni était un “homme d’Etat” (déclaration faite à El Khabar). Et si le premier flic de l’Algérie a fait volte-face, ce n’est pas en raison de propos (les siens déformés par des journalistes comme il l’a prétendu, tandis que, dit-il : “Je fais ce que je dis et dis ce que je fais”. Mais voyons ! Ses volte-face affligeantes pour lui et rassurantes pour les citoyens que nous sommes, sont celles d’un Yazid Zerhouni qui dit et fait ce qu’on lui dit de dire et de faire et rien d’autre. Allions-nous seulement être capables d’imaginer le retour d’émirs aux mains ensanglantées sur la scène politique, tandis que le Front démocratique de M. Sid Ahmed Ghozali n’a toujours pas été agréé parce que républicain, parce que M. Ghozali a été l’un des principaux acteurs de l’arrêt du processus électoral, salutaire pour l’Algérie en 1991 et qu’il ne l’a jamais regretté ? “Démodé” dans l’Etat théocratique de Bouteflika et Zerhouni. Allions-nous assister au retour d’assassins comme celui de Batna jeudi sur la scène politique tandis que l’UDR de Amara Benyounès n’est toujours pas agréé ? Je ne partage pas toutes les idées de Amara Benyounès, nous avons cependant en commun le même rejet de l’intolérance, de l’obscurantisme, de l’islamisme et n’avons pas fui notre pays lorsque les émirs amnistiés par Abdelaziz Bouteflika nous avaient condamnés à mort. Ce que donc Yazid Zerhouni a refusé aux républicains, il allait le concéder aux émirs islamistes. Et s’il a modifié ses déclarations en disant : “La porte est fermée” c’est parce que Dieu merci il existe dans ce pays d’authentiques républicains qui ne sauraient se renier parce que leur choix en décembre 1991 (interruption du processus électoral) était le meilleur et le seul possible — n’en déplaise aux “quitue- quistes” — c’est précisément ce choix que Abdelaziz Bouteflika voulait réduire à néant en se présentant comme l’homme du consensus, lui qui avait dit : “L’arrêt du processus électoral fut la première violence.” N’est-il pas l’artisan du rajout juste avant la promulgation de la loi portant “concorde civile” du perfide article 41 engendrant la grâce amnistiante ? Parachevée par l’impunité de la charte. A qui Yazid Zerhouni ferat- il croire qu’il ignorait l’existence de l’article 26 de la charte interdisant “l’activité politique à tous ceux impliqués dans la tragédie nationale” ? A personne. Il a été sommé de dire une chose, il a été resommé de dire son contraire. Il l’a dit, il l’a fait dans une cacophonie générale. Mais il l’a dit et il l’a fait et libre à lui de vouloir s’en sortir avec l’argutie de propos déformés. La presse et la “main étrangère” sont, nous le savons, d’excellents boucs émissaires pour l’Etat en déliquescence de Abdelaziz Bouteflika et Zerhouni Etait-il seulement imaginable de laisser Abdelaziz Bouteflika justifier les exactions abjectes des émirs égorgeurs en leur offrant un label politique au moment où ceux qu’on appelle “les petits partis” dont la “seule” “infraction” est d’être sans doute petits, sont sommés par Yazid Zerhouni de quitter la place publique ? Est-ce plus grave de n’être pas représentatif (selon les dires de Zerhouni) ou d’avoir été un égorgeur de nourrissons et violeurs de femmes ? La réhabilitation des émirs aurait été une justification du crime, un désaveu du choix de 1991 et surtout une compromission de plus en plus poussée entre Abdelaziz Bouteflika qui briguerait, dit-on, un 3e mandat et les islamistes-terroristes. De plus en plus poussée, cette compromission, disaisje, car après l’impunité, après la nomination d’un islamiste à la tête du gouvernement pur et dur, voici qu’en violation de la loi, les émirs multiplient les déclarations telles que celle précisément qui avait juré qu’il se passerait de l’autorisation de Zerhouni pour créer son parti.
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