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22 morts et 101 blessés à Batna

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  • 22 morts et 101 blessés à Batna

    La capitale des Aurès sortait difficilement hier d’un véritable cauchemar vécu comme une tragédie par l’Algérie tout entière.

    Vingt-deux de ses enfants, selon un dernier bilan officiel, ont payé de leur vie la folie criminelle. 101 autres personnes ont été blessées.

    Batna vit depuis l’explosion de jeudi après-midi au rythme des nouvelles qui parviennent de l’hôpital où vingt-quatre victimes du lâche attentat luttent encore contre la mort. Les autres blessés, 77 personnes, ont eu plus de chance. Ils s’en étaient sortis avec la frayeur de leur vie et la plupart d’entre eux ont été plutôt victimes de l’indescriptible bousculade qui a suivi l’explosion de la bombe à proximité de la mosquée Attir des 84 logements, située sur l’avenue Larbi Tebessi, chemin que devait emprunter Abdelaziz Bouteflika pour aller à la rencontre des citoyens batnéens venus en force pour l’accueillir.

    La mosquée du 1er Novembre accueillait, hier, le président de la République pour la prière du vendredi dédiée à la mémoire des victimes de l’attentat suicide. Après la prière de l’absent, le président et les membres du gouvernement qui l’accompagnaient dans son périple de l’Est du pays se sont recueillis devant sept cercueils drapés de l’emblème national. En dépit de cet attentat meurtrier, le chef de l’Etat a décidé d’aller au terme de sa visite dans la wilaya de Batna. Quand il s’est rendu la veille sur les lieux du drame, une immense foule lui avait renouvelé son engagement à poursuivre son choix stratégique de politique de réconciliation nationale. «Le peuple et l’armée sont avec toi Bouteflika» scandaient les milliers de personnes qui quelques heures auparavant avaient assisté à l’explosion d’une bombe qui aurait, n’était-ce le courage de Tayeb Guettaf, un jeune commissaire de police de 42 ans natif de Biskra, des conséquences autrement plus dramatiques.

    Le terroriste avait, vraisemblablement, l’intention de se faire exploser en présence du président de la République. Selon le recoupement des témoignages, un jeune, la trentaine, portant un sachet en plastique, se mêla à la foule qui attendait patiemment le président de la République au niveau de la cité 84 logements, près de la mosquée Attir. Le cortège présidentiel était attendu à l’entrée de l’avenue Larbi Tebessi aux environs de dix-sept heures. Le comportement du terroriste était quelque peu anormal, du moins pour ceux qui avaient observé en lui des signes évidents de nervosité et une fébrilité dans la démarche qui le menait d’un bout à l’autre du trottoir attenant à la mosquée.

    Des citoyens qui avaient relevé la singularité du comportement du terroriste avisèrent un inspecteur de police en civil pour lui faire part de leurs soupçons. Une démarche qui n’échappa pas au kamikaze, puisque ce dernier pressa le pas pour s’éloigner des lieux. Le policier se mit aussitôt à ses trousses. Le terroriste se mit alors à courir. Tayeb Guettaf, averti par son collègue, réussira à l’intercepter, il voulut le ceinturer mais le terroriste échappa à sa prise. Guettaf dégaina son arme et tira aussitôt sur le kamikaze. Mais ce dernier avait quand même réussi dans un ultime acte désespéré à actionner l’engin meurtrier.

    A cinquante mètres alentour, c’est la désolation. Des corps déchiquetés, des morceaux de chair, jonchaient dans un tapis de sang le sol dans un épais nuage de fumée. Les cris se mêlaient aux gémissements. Dans une panique indescriptible, la foule allait dans tous les sens. Les fidèles de la mosquée Attir qui accomplissaient la prière du « Asser » jaillissaient carrément des portes de l’édifice religieux pieds nus et l’air hagard. Des personnes sont piétinées, d’autres bousculées... c’est le cauchemar. La confusion régna une éternité, avant que les secours s’organisent. Les blessés se comptent par dizaines, on ne savait plus qui est mort et qui était vivant. «C’est une bombe, c’est une bombe», criait-on d’une manière obsessionnelle pour tenter de se convaincre paradoxalement du contraire.

    Un cordon de sécurité est vite placé autour du lieu de l’attentat. Les gens commençaient à peine à reprendre leurs esprits. Et le ton était à l’inquiétude, chacun hélait un nom d’un frère, d’un ami, d’un voisin pour connaître le sort qui lui a été réservé. Le tout Batna n’avait hier sur les lèvres que le courage du jeune commissaire qui était pratiquement collé au terroriste quand celui-ci fit exploser la bombe.
    qu'ils reposent tous en paix
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