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  • Qu’a-t-on fait de nos enfants?

    Qu’a-t-on fait de nos enfants?
    11 Septembre 2007 - l'Expression

    Il y a quelque chose de détraqué dans un pays qui n’offre pas un idéal à ses enfants, au point de les laisser périr dans des attentats-suicides ou sur des barques de fortune, au large des Açores.

    Quinze ans à peine et le désir d’en découdre. La mort dans l’âme, il va au pas de course vers le paradis et semant l’enfer et l’odeur du deuil. Peut-on juger un adolescent de quinze ans, surtout à titre posthume? Qui est responsable de cet état de fait, les parents, l’école, le système politique? La société dans son ensemble?
    Pourquoi est-ce que plus de trente personnes ont péri à Dellys, elles qui n’ont absolument rien fait pour mériter un tel sort?
    Ce problème des bombes humaines, qui sont devenues le mode opératoire du Gspc depuis que ce groupe a fait allégeance à Al Qaîda, nous renvoie comme dans un miroir l’image d’un pays qui a failli dans la construction d’une société équilibrée, démocratique, créatrice d’emploi, où la recherche scientifique tient une place prépondérante, où le citoyen est conscient de faire partie d’un ensemble qui s’appelle la patrie. Il nous renvoie aussi l’image de ces centaines de jeunes qui prennent la mer, au péril de leur vie, parce que ce pays ne leur garantit pas un avenir décent. La très forte abstention aux élections du 17 mai était déjà un signe qui ne trompe pas, une sonnette d’alarme retentissante sur les horizons bouchés de ce pays, dans lequel les partis politiques ne jouent pas le rôle qui doit être le leur, ne faisant pas des propositions de sorties de crise. Ces partis sont là pour partager la rente, chacun visant sa part du gâteau. La société civile qui, dans le monde entier, joue un rôle pour sensibiliser et réveiller les consciences, tout en défendant les intérêts des populations déshéritées, est chez nous laminée, bridée, tenue en laisse, sinon divisée et passée sous le rouleau compresseur.
    Le Parlement lui-même ne joue pas son rôle de contrôle. Les députés, qui font assaut de démagogie durant la campagne électorale, s’isolent dans leur tour d’ivoire juste au lendemain du scrutin, plus préoccupés à gérer leur carrière et leurs intérêts propres que celle des affaires de la cité. Et les citoyens se retrouvent désemparés, livrés poings et pieds liés aux groupes d’intérêt.
    Si on compare l’Algérie de 2007 à celle de 1999, on voit bien que beaucoup de choses ont changé: les caisses du Trésor public sont pleines, un plan de consolidation de la croissance a permis de rouvrir des chantiers très importants, surtout ceux des infrastructures de base, mais à côté de cela, on voit bien qu’il y a une accumulation de problèmes incroyables: chômage, inflation, déficit en communication entre le pouvoir et les citoyens à tel point qu’il est permis aujourd’hui de parler de fracture sociale, un fossé qui ne cesse de se creuser, au point de devenir béant, et de laisser s’engouffrer tous les problèmes d’une société qui n’en peut mais. Une chose est sûre: l’Exécutif a perdu pied. Il ne contrôle plus la situation. Quant au système éducatif (formation, école, université), il est coupé des réalités sociales du pays et ne forme pas aux métiers dont a besoin le pays.
    La chose est claire et n’a pas besoin d’être commentée outre mesure. Dans la détresse qui touche des milliers de jeunes Algériens, on voit bien que ce sont les problèmes sociaux qui sont la principale cause d’une situation explosive.
    S’embarquer sur un rafiot de fortune au péril de sa vie, faire la queue devant les consulats étrangers pour demander un visa, ou se faire sauter dans un attentat-suicide, il y a un lien entre tous ces faits, et les batailles idéologiques entre tous ceux qui se cachent derrière la réconciliation ou l’éradication sonnent comme un discours creux, sans prise sur le réel. En fait, ces batailles idéologiques ont quelque chose d’illusoire, qui ne parviennent pas à occulter la réalité des choses. Après ces deux attentats-suicides qui ont visé Batna et Dellys, faisant plus de soixante morts et des dizaines de blessés, tout le monde a compris que la situation est explosive en Algérie. Main étrangère ou non, le pouvoir est à côté de la plaque.

    Tarik RAMZI

  • #2
    La chose est claire et n’a pas besoin d’être commentée outre mesure. Dans la détresse qui touche des milliers de jeunes Algériens, on voit bien que ce sont les problèmes sociaux qui sont la principale cause d’une situation explosive.
    Oui, les problèmes sociaux, la pauvreté fait des ravages.

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    • #3
      Bonsoir

      Yes +1 Pour L'Expression.

      Encore une fois les journalistes de l'Expression parviennent à résumé la situation algérienne en quelques colonnes.

      La société à une responsabilité envers ses enfants, ils sont nées dans la terreur ont grandis dans la terreur , aujourd'hui ils sèment la terreur, en gros elle à fait leur quotidien depuis leur conception.

      L'école y est pour beaucoup, en plus des conjonctures actuelles qui sévissent dans le pays.

      Il y a des charognards qui n'ont rien d'autres à faire que de faire semblant d'être à l'écoute des égarés de la société, leur indiqué le "chemin" du paradis.

      Sans s'en rendre compte on vois les nôtres se métamorphosés comme atteins par un mal invisible mais qui ronge de l'intérieur. telle la gangrène le mal avance jusqu'à ce que mort ou l'amputation s'en suive .

      Il est du devoir de tous d'être présent pour ces "enfants", de ne pas les laisser en proie à l'endoctrinement, à la manipulation et à l'envoi en enfer !!

      A quand le réveil de cette nation ?
      Dernière modification par l'imprevisible, 11 septembre 2007, 20h46.
      “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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      • #4
        que viennent faire des barques d'algériens au large des açores !!!!!


        c plus d'un milliers de km de navigation


        le journaliste doit revoir ces cartes
        .
        .
        ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
        Napoléon III

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        • #5
          a pihman , il les a confondu avec les ils Baléars .
          ... « La douleur m’a brisée, la fraternité m’a relevée, de ma blessure a jailli un fleuve de liberté » Mémorial de Caen .

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          • #6
            Incorrigibles....

            que viennent faire des barques d'algériens au large des açores !!!!!
            C'est une expression, mais le fond du problème n'est pas d'ordre géographique... Allons les gars

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            • #7
              non, c est un lapsus revelateur d un journaliste qui ecrit pour le besoin d ecrire.

              blamez ceux qui ont reforme' l ecole algerienne depuis 1976.
              Lu-legh-d d'aq-vayli, d-ragh d'aq-vayli, a-d'em-tegh d'aq-vayli.

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              • #8
                Bonjour

                L'Editorial du 12-09-07.

                L’émotion a été grande parmi l’opinion publique nationale qui a découvert que le kamikaze de Dellys était un adolescent, un «gamin», de 15 ans. A qui imputer cette tragédie -c’est bien là une tragédie- de voir nos enfants instrumentalisés et embarqués dans des contingences qui ne sont ni de leur ressort ni de leur âge.Age ou un adolescent a d’autres préoccupations que celle de changer le monde.

                Comment en est-on arrivé là? Qu’a-t-on fait de nos enfants, comme lançait, hier, en colère un confrère.

                Oui, qu’a-t-on fait de nos enfants lorsque le système éducatif national obsolète fabrique des générations inaptes à se prendre en charge -leur avenir bouché avant même qu’ils n’arrivent sur le marché du travail- lorsque l’école déverse chaque année dans la rue des milliers d’élèves âgés de 15 à 18 ans pour inaptitude à poursuivre un cursus scolaire?

                Ce sont ces milliers d’enfants et d’adolescents livrés à eux-mêmes qui sont aujourd’hui convoités et font l’objet des sollicitudes des groupes qui alimentent le terrorisme. En ce sens le jeune Nabil Belkacemi est la victime exemplaire autant d’un système éducationnel défaillant que d’une «mosquée» phagocytée par le jusqu’au-boutisme.

                Faut-il relever que le jeune kamikaze de Dellys, à quinze ans, a l’âge de la crise où est plongée l’Algérie depuis 1992? A qui fera-t-on croire que la préoccupation des jeunes adolescents algériens est la politique et ses idéologies?

                Le déficit d’écoute de cette jeunesse par les pouvoirs publics a laissé le champ libre à un prosélytisme de tout cran, qui a jeté son dévolu sur des enfants lorsque les groupes terroristes ont vu se raréfier les recrutements et les adhésions d’adultes qui ont compris la vanité d’un combat qui n’a jamais été le leur.

                La tragédie de Dellys, singulièrement, met au moins en lumière deux aspects récurrents de la crise qui secoue depuis plus d’une décennie l’Algérie: l’aspect social caractérisé par la non-prise en charge par les institutions de l’Etat des adolescents rejetés par l’école et laissés en marge de la société; ensuite l’aspect politique et la clarté des objectifs que le pouvoir s’est assignés -pour restaurer la paix et la sécurité dans le pays.

                Le fait patent est qu’il n’existe pas d’alternative politique pour les dizaines de milliers de jeunes qui ne trouvent pas à se réaliser dans leur pays- voir la récurrence des harraga quand nombre d’entre eux se tournent alors vers les activités criminelles ou se font embrigader par les groupes terroristes et l’intégrisme islamiste.

                Au plan politique, la lutte contre le terrorisme est une affaire nationale et la mobilisation se doit d’être le fruit de la participation de l’ensemble de la société (partis, société civile, citoyens) avec ses tendances et ses divergences, mais unie contre un fléau qui fait beaucoup de mal à l’Algérie. Il n’est pas possible de venir à bout du terrorisme en s’attaquant uniquement à ses effets en ignorant ses causes. Et depuis quinze ans que la crise perdure il y avait des choix à faire comme de ne pas se tromper dans ses objectifs. Car, au bout du compte, c’est encore et toujours le peuple algérien -et plus particulièrement sa frange la plus vulnérable, la jeunesse- qui souffre dans sa chair par les méfaits du terrorisme, dans sa vie par le fait que tous les horizons semblent bouchés.

                N. KRIM pour L'Expression
                “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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