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Est-on éco-anxieux?

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  • Est-on éco-anxieux?

    Le sombre avenir de la planète, la pollution galopante et l'effet de serre nous inquiètent au point de provoquer de l'anxiété en nous?

    Vous êtes un «éco-anxieux». C'est le degré extrême de la conscience environnementale.

    Pour les «écopsychologues», une nouvelle discipline flirtant avec le mysticisme du nouvel âge, ces troubles sont de plus en plus fréquents et sont causés par le manque de contact avec la nature et les dommages à l'environnement faits par l'homme. Les psychologues y voient une manifestation de l'anxiété généralisée, un problème sous-diagnostiqué dont les symptômes varient parfois avec les aléas de l'actualité, comme les rapports sur le réchauffement de la planète ou l'effondrement des viaducs.

    Alain consacre beaucoup d'efforts à diminuer son impact sur l'environnement. Il a renoncé à sa passion pour les belles voitures et acheté une diesel, il limite le nombre de fois où il cuisine sur le barbecue et rapporte même ses bouteilles vides du Maine où il passe ses vacances, parce que les touristes n'ont pas accès au programme local de recyclage.

    «C'est plus fort que moi, je me sens mal si je ne fais pas un effort supplémentaire, explique Alain, qui préfère ne pas dévoiler son identité. Si je prends ma voiture le dimanche pour aller au centre-ville plutôt que de prendre mon vélo, je ne suis pas vraiment fier de moi.»

    Beaucoup de gens ont à coeur la protection de l'environnement. Parfois, les convictions écologistes causent des frictions avec des amis et tournent à l'obsession.

    Des patients du genre, Melissa Pickett en voit de 40 à 80 chaque mois. «Dernièrement, j'ai vu une dame qui avait été horrifiée par la photo d'un ours polaire bloqué sur une banquise au point de ne plus pouvoir dormir, explique la thérapeute du Nouveau-Mexique, en entrevue téléphonique. L'éco-anxiété est un problème bien réel.»

    Melissa Pickett est une «éco-psychologue». Le terme a été inventé en 1995 par Théodore Roszak, un historien de l'Université d'État de Californie qui est actif dans les milieux de la contre-culture depuis les années 60.

    «L'idée de l'écopsychologie est que nos troubles sont causés par la distance avec la nature et par l'angoisse devant les dommages que l'homme cause à la planète. Nous avons besoin de la nature, tout comme nous avons besoin du soleil. On peut faire un parallèle avec la dépression saisonnière, qui a longtemps été ignorée par le monde de la santé mentale. Nous avons trop longtemps nié l'anxiété que cause cet éloignement de la nature.»

    Le réchauffement planétaire inquiète

    Chose certaine, les sondages montrent que les inquiétudes environnementales sont en hausse. Selon un sondage Gallup effectué cette année, 36 % des Américains sont «très préoccupés» par le réchauffement de la planète.

    Les chroniques pour parents décortiquent maintenant la manière d'expliquer le réchauffement de la planète aux enfants sans les inquiéter outre mesure (le truc : il faut leur montrer qu'ils peuvent agir, notamment en participant à l'effort familial de recyclage). Et de plus en plus d'études démontrent les bénéfices de l'exercice physique.

    «L'an dernier, une étude britannique a calculé qu'en cas de dépression légère, une promenade en nature est aussi efficace qu'un antidépresseur», dit Linda Buzzell-Saltzman, thérapeute californienne qui dirige l'Association internationale d'écothérapie.

    La thérapie par la nature a d'ailleurs été à la mode dans certains milieux psychiatriques, notamment en Italie, à partir des années 70, indique Jed Scott Swift, qui dirige le programme d'écopsychologie de l'Université Naropa, un établissement d'inspiration bouddhiste de l'Ohio.

    «Beaucoup de centres psychiatriques ont utilisé le jardinage comme instrument thérapeutique, explique M. Swift. C'est aussi relativement populaire pour la réhabilitation des prisonniers.»

    L'éco-anxiété n'est toutefois pas un diagnostic reconnu officiellement. «Je pense qu'on parle de gens souffrant d'anxiété généralisée», estime Andrée Letarte, psychologue à l'hôpital Louis-Hippolyte-LaFontaine.

    «Parfois, ils vont adopter certains thèmes qui reviennent souvent dans les médias. Je n'ai jamais vu d'éco-anxieux, mais après le 11 septembre, alors qu'on parlait beaucoup du risque d'attentat dans le métro de Montréal, j'ai eu plusieurs patients que l'idée de prendre le métro inquiétait beaucoup.»

    L'anxiété sous-diagnostiquée

    Selon Mme Letarte, l'anxiété généralisée est gravement sous-diagnostiquée : elle touche 3 % de la population et une personne court 5 % de risques d'en souffrir durant sa vie.

    Une psychiatre de l'Université d'État de San Diego, Jean Twenge, a montré dans son livre Generation Me que le niveau d'anxiété grimpe sans cesse : le niveau moyen d'anxiété des étudiants des années 90 est de 70 % plus élevé que celui des années 50. Les traitements sont pharmacologiques ou cognitivo-comportementaux. «Les patients apprennent des stratégies pour contrôler leur anxiété», souligne Mme Letarte.

    Les écopsychologues, eux, suggèrent plutôt de s'impliquer dans des projets bénéfiques pour l'environnement. «Je suggère généralement trois étapes, explique Mme Buzzell-Saltzman. Il faut combattre les comportements néfastes, par exemple le gaspillage, élaborer des solutions de rechange, comme de participer à un programme de compostage, et améliorer son niveau de conscience, grâce entre autres à des promenades, de la méditation, ou même par l'intermédiaire de la spiritualité traditionnelle.»

    Certains écopsychologues, comme Mme Pickett, affirment pouvoir traiter tous les maux. «Prenez un enfant turbulent, dit-elle. Quand le parent vient me voir, je lui suggère de penser à une analogie naturelle, par exemple une tornade. Le centre d'une tornade est toujours calme. Alors, on peut penser à aménager un endroit où l'enfant pourra se calmer. Et après la tornade, la nature se régénère. De la même manière, il est important de rétablir les liens avec son enfant après une crise.»

    Les enfants ne jouent plus dehors

    L'intérêt pour l'éco-anxiété est attisé par les inquiétudes que causent l'inactivité et l'obésité des enfants.

    «J'ai assisté au cours de l'été à une conférence en Nouvelle-Écosse sur le manque de contacts avec la nature qu'ont les enfants», explique Mitchell Thomashow, directeur du collège Unity, dans le Maine, qui met l'accent sur l'étude de l'environnement. «Ce n'est pas simplement une question de santé et d'obésité. Si les enfants ne jouent plus dehors, c'est toute une facette de l'expérience humaine qui change.»

    En 2004, une étude de l'Université du Michigan a constaté qu'entre 1981 et 2002, le nombre de minutes que les enfants passent à jouer dehors a chuté de moitié, de 110 à 40. Plus récemment, un essayiste écologiste américain, Richard Louv, a publié le livre Last Child in the Woods, où il affirme que les enfants d'aujourd'hui souffrent d'un «trouble de déficit de la nature».

    Cet accent mis sur la nature n'est certes pas nouveau. On peut penser au retour à la terre hippie, et plus loin encore, au Jean de Florette de Marcel Pagnol.

    «L'écopsychologie est directement liée aux romantiques du XIXe siècle, l'Américain Henry David Thoreau, les poètes romantiques allemands, dit M. Thomashow. L'idée est la même: le salut passe par un lien plus étroit avec la nature.»

    - Par AFP

  • #2
    anxiété de pays nantis et de gosses de riches .....

    qu'ils pédalent , jardinent, compostent, trient leurs ordures ... ils trouveront un dérivatif


    et un autre objet d'anxiété...

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