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Avec tous les investissements qui s'en douterait.
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L’Emirat a attiré la majorité des sièges des multinationales
· L’Afrique du Nord obéit à la même stratégie que le Golfe
En politique, les groupements géographiques sont difficiles à constituer. Mais dans l’économie, les choses sont beaucoup plus simples. Elles se font même automatiquement.
Les grandes multinationales ne pouvaient plus «rester confortablement installées dans leurs bureaux européens à diriger le monde à distance. Pour investir un pays, il faut sentir et respirer le marché», affirme Timo Toikkanen, vice-président opérations des clients et du marché (région MENA) chez l’équipementier de téléphonie Nokia. L’entreprise vient d’inaugurer son nouveau siège à Dubaï en plein milieu de l’«Internet City», une zone spécialisée qui abrite tous les grands des nouvelles technologies de l’information comme Microsoft. La structure s’occupera de gérer l’ensemble des pays appartenant à la région MENA (Moyen-Orient et Nord Afrique).
C’est une région qui a été créée et consacrée comme zone économique à part entière. Elle a ses spécificités et donc une stratégie propre. Mais dans cette même région, l’Afrique du Nord a quand même du mal à s’intégrer. Il faut dire que le Maroc et l’Arabie saoudite, par exemple, présentent des caractéristiques complètement opposées. Le premier marché est riche et demandeur de produits de luxe, le second est plus pauvre et opte pour des produits fonctionnels et économiques. Lors de la conférence organisée par Nokia à l’occasion de son déménagement et qui a accueilli une trentaine de journalistes d’Asie et d’Afrique, les questions ont fusé quant à l’efficacité de cette méthode de gestion groupée. «Elle est nécessaire pour maîtriser la gestion mondiale de l’entreprise mais il faut la compléter par des représentations par pays d’où la création d’un grand nombre de bureaux locaux», réplique Eddie Maaloof, directeur régional de marketing pour la région MENA.
Le Maroc est souvent choisi pour cette implantation infrarégionale. Le bureau de Nokia installé à Casablanca gère les pays africains mais obéit au siège émirati.
Mais notre Royaume continue à puiser son attractivité dans sa situation géographique et non dans l’attractivité de son marché comme c’est le cas au Moyen-Orient. Selon les spécialistes, «le marché africain est très demandeur en téléphones mais il sature rapidement puisque c’est encore un marché d’acquisition. En revanche, le Golfe est un marché de remplacement, ce qui fait que les nouveaux produits s’y écoulent facilement».
Pourquoi donc choisir de mixer deux pôles avec autant de divergences. «Il y a plus de similitudes que de différences», rétorque Maaloof. Olli-Pekka Kallasvuo, président-directeur général de Nokia, explique que «même si les volumes des marchés ne sont pas les mêmes, les courbes de développement suivent la même ascension».
Proximité
Le futur est à la proximité, et l’équipementier Nokia en est conscient. Il compte ouvrir davantage de bureaux dans la région afin de traiter directement chaque marché avec plus d’indépendance. Au Maroc, cette politique commence déjà à donner ses fruits. Les portables Nokia qui n’étaient en vente légale (il reste toujours le marché informel) qu’à travers les opérateurs, seront bientôt commercialisés via un réseau de franchises I2 qui est une enseigne saoudienne fraîchement implantée au Maroc.
Ichrak Moubsit
L'Economiste
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L’Emirat a attiré la majorité des sièges des multinationales
· L’Afrique du Nord obéit à la même stratégie que le Golfe
En politique, les groupements géographiques sont difficiles à constituer. Mais dans l’économie, les choses sont beaucoup plus simples. Elles se font même automatiquement.
Les grandes multinationales ne pouvaient plus «rester confortablement installées dans leurs bureaux européens à diriger le monde à distance. Pour investir un pays, il faut sentir et respirer le marché», affirme Timo Toikkanen, vice-président opérations des clients et du marché (région MENA) chez l’équipementier de téléphonie Nokia. L’entreprise vient d’inaugurer son nouveau siège à Dubaï en plein milieu de l’«Internet City», une zone spécialisée qui abrite tous les grands des nouvelles technologies de l’information comme Microsoft. La structure s’occupera de gérer l’ensemble des pays appartenant à la région MENA (Moyen-Orient et Nord Afrique).
C’est une région qui a été créée et consacrée comme zone économique à part entière. Elle a ses spécificités et donc une stratégie propre. Mais dans cette même région, l’Afrique du Nord a quand même du mal à s’intégrer. Il faut dire que le Maroc et l’Arabie saoudite, par exemple, présentent des caractéristiques complètement opposées. Le premier marché est riche et demandeur de produits de luxe, le second est plus pauvre et opte pour des produits fonctionnels et économiques. Lors de la conférence organisée par Nokia à l’occasion de son déménagement et qui a accueilli une trentaine de journalistes d’Asie et d’Afrique, les questions ont fusé quant à l’efficacité de cette méthode de gestion groupée. «Elle est nécessaire pour maîtriser la gestion mondiale de l’entreprise mais il faut la compléter par des représentations par pays d’où la création d’un grand nombre de bureaux locaux», réplique Eddie Maaloof, directeur régional de marketing pour la région MENA.
Le Maroc est souvent choisi pour cette implantation infrarégionale. Le bureau de Nokia installé à Casablanca gère les pays africains mais obéit au siège émirati.
Mais notre Royaume continue à puiser son attractivité dans sa situation géographique et non dans l’attractivité de son marché comme c’est le cas au Moyen-Orient. Selon les spécialistes, «le marché africain est très demandeur en téléphones mais il sature rapidement puisque c’est encore un marché d’acquisition. En revanche, le Golfe est un marché de remplacement, ce qui fait que les nouveaux produits s’y écoulent facilement».
Pourquoi donc choisir de mixer deux pôles avec autant de divergences. «Il y a plus de similitudes que de différences», rétorque Maaloof. Olli-Pekka Kallasvuo, président-directeur général de Nokia, explique que «même si les volumes des marchés ne sont pas les mêmes, les courbes de développement suivent la même ascension».
Proximité
Le futur est à la proximité, et l’équipementier Nokia en est conscient. Il compte ouvrir davantage de bureaux dans la région afin de traiter directement chaque marché avec plus d’indépendance. Au Maroc, cette politique commence déjà à donner ses fruits. Les portables Nokia qui n’étaient en vente légale (il reste toujours le marché informel) qu’à travers les opérateurs, seront bientôt commercialisés via un réseau de franchises I2 qui est une enseigne saoudienne fraîchement implantée au Maroc.
Ichrak Moubsit
L'Economiste