ENTV : la diversité unique
Par said kaced le 20/09/2007 à 07:42
Les spécialistes de la chose télévisuelle planchent, depuis des lustres, pour essayer de détecter le modèle dont s’inspire l’auguste chaîne unique pour servir, chaque jour que Dieu fait, de l’information aseptisée et du divertissement au rabais à des millions de téléspectateurs.
Boudée quelque peu le reste de l’année – en l’absence de statistiques fiables, son niveau d’audience reste méconnue- , les «bons génies» de l’Unique «s’éclatent» en ce mois de Ramadhan car ils savent que les Algériens sont tous ensemble réunis à table, les yeux rivés sur le petit écran, et sommés de consommer la sous-culture en même temps que la chorba ou le bourek.
Une semaine après le début du mois sacré, ce bidule qui nous sert de télévision a déjà donné raison aux aârouch qui, en leur temps, prônaient dans leurs revendications le refus de régler les factures Sonelgaz car elles incluaient le paiement automatique de la redevance télé. A ce propos, le débat est toujours d’actualité : comment ne pas boycotter la redevance qui va à une chaîne produisant, au quotidien, une antithèse de télévision, à mille lieux des canons en vigueur dans toutes les chaînes du monde ?
De rares exemples de cet unanimisme idéologique – Corée du nord, Birmanie ou Libye – persistent encore et placent l’Algérie hélas, au moins sur ce plan, dans la catégorie des pays liberticides. Le téléspectateur algérien mesure au quotidien que la diversité culturelle de son pays, consacrée pourtant dans le texte fondateur de la République, n’est guère promue sur l’Unique. Par la grâce du matraquage cathodique, l’Algérien connaît toutes les déclinaisons de l’arabe du Moyen-Orient, mais ignore tout des variantes du berbère.
L’ENTV achètera au prix fort des sagas brésiliennes traduites en jordanien, mais ne fera jamais l’effort de produire des feuilletons en targui ou en chaoui ayant pour cadre le Hoggar ou les Aurès. Les recettes publicitaires plafonnent en ce mois – le téléspectateur est saturé de spots souvent mal faits, et les fonds ne manquent pas, mais l’Unique persiste à désinformer et à mal divertir.
Passe que la télévision soit la vitrine officielle, sans laquelle nos gouvernants ne survivraient pas, mais de grâce messieurs de l’ENTV ouvrez-vous, de temps à autre, sur la diversité culturelle de votre pays, quand vous auriez fini avec vos petits arrangements entre amis ! Et dire que l’actuel directeur général de la chaîne ferait figure, selon les bruissements du sérail, de possible candidat au cas où… «L’Algérie est le pays des miracles», disait un ancien président. Il faut le croire !
TSA
Programmes de l’ENTV : L’intoxication
Alors qu’on s’attendait à un effort créatif cathodique consenti par la télévision algérienne en ce mois du Ramadhan, que nenni !
Malgré une manne financière et publicitaire colossale pour ne pas dire astronomique engrangée, la grille des programmes est d’un ennui mortel et à hurler de rire. Une médiocrité à tous les étages et un mépris patent à l’endroit des téléspectateurs en quête de détente. Une caméra cachée lourde, agressive, manquant de trouvailles et d’ingéniosité et aux idées courtes. Et qui ne justifie pas sa place sponsorisée en prime-time. Hal Wa Hwal et Kharedj Madjal Taghtia à zapper. Des sketches onéreux ne volant pas très haut. Au contraire au ras des pâquerettes. L’unique lueur d’espoir est celle du feuilleton Mawid Maâ El Kadar réalisé par Djaâfar Gacem. Une production bien ficelée et conçue avec brio. Une preuve évidente d’un travail de recherche, du souci du détail et d’un volonté d’aller plus haut pour ne pas pasticher Tina Arena ! Le drame des téléspectateurs algériens, c’est de subir le diktat la “figure imposée” et l’œil pas du tout design de l’ENTV, une chaîne unique et étatique. Et ce, par opposition à nos voisins du Maghreb qui ont déverrouillé le champ audiovisuel. Donc, remote tv control vers Dubai TV, Nessma TV, MBC Action, LBC... Saha f’tourkom ! Et attention à l’intox !
El watan
Par said kaced le 20/09/2007 à 07:42
Les spécialistes de la chose télévisuelle planchent, depuis des lustres, pour essayer de détecter le modèle dont s’inspire l’auguste chaîne unique pour servir, chaque jour que Dieu fait, de l’information aseptisée et du divertissement au rabais à des millions de téléspectateurs.
Boudée quelque peu le reste de l’année – en l’absence de statistiques fiables, son niveau d’audience reste méconnue- , les «bons génies» de l’Unique «s’éclatent» en ce mois de Ramadhan car ils savent que les Algériens sont tous ensemble réunis à table, les yeux rivés sur le petit écran, et sommés de consommer la sous-culture en même temps que la chorba ou le bourek.
Une semaine après le début du mois sacré, ce bidule qui nous sert de télévision a déjà donné raison aux aârouch qui, en leur temps, prônaient dans leurs revendications le refus de régler les factures Sonelgaz car elles incluaient le paiement automatique de la redevance télé. A ce propos, le débat est toujours d’actualité : comment ne pas boycotter la redevance qui va à une chaîne produisant, au quotidien, une antithèse de télévision, à mille lieux des canons en vigueur dans toutes les chaînes du monde ?
De rares exemples de cet unanimisme idéologique – Corée du nord, Birmanie ou Libye – persistent encore et placent l’Algérie hélas, au moins sur ce plan, dans la catégorie des pays liberticides. Le téléspectateur algérien mesure au quotidien que la diversité culturelle de son pays, consacrée pourtant dans le texte fondateur de la République, n’est guère promue sur l’Unique. Par la grâce du matraquage cathodique, l’Algérien connaît toutes les déclinaisons de l’arabe du Moyen-Orient, mais ignore tout des variantes du berbère.
L’ENTV achètera au prix fort des sagas brésiliennes traduites en jordanien, mais ne fera jamais l’effort de produire des feuilletons en targui ou en chaoui ayant pour cadre le Hoggar ou les Aurès. Les recettes publicitaires plafonnent en ce mois – le téléspectateur est saturé de spots souvent mal faits, et les fonds ne manquent pas, mais l’Unique persiste à désinformer et à mal divertir.
Passe que la télévision soit la vitrine officielle, sans laquelle nos gouvernants ne survivraient pas, mais de grâce messieurs de l’ENTV ouvrez-vous, de temps à autre, sur la diversité culturelle de votre pays, quand vous auriez fini avec vos petits arrangements entre amis ! Et dire que l’actuel directeur général de la chaîne ferait figure, selon les bruissements du sérail, de possible candidat au cas où… «L’Algérie est le pays des miracles», disait un ancien président. Il faut le croire !
TSA
Programmes de l’ENTV : L’intoxication
Alors qu’on s’attendait à un effort créatif cathodique consenti par la télévision algérienne en ce mois du Ramadhan, que nenni !
Malgré une manne financière et publicitaire colossale pour ne pas dire astronomique engrangée, la grille des programmes est d’un ennui mortel et à hurler de rire. Une médiocrité à tous les étages et un mépris patent à l’endroit des téléspectateurs en quête de détente. Une caméra cachée lourde, agressive, manquant de trouvailles et d’ingéniosité et aux idées courtes. Et qui ne justifie pas sa place sponsorisée en prime-time. Hal Wa Hwal et Kharedj Madjal Taghtia à zapper. Des sketches onéreux ne volant pas très haut. Au contraire au ras des pâquerettes. L’unique lueur d’espoir est celle du feuilleton Mawid Maâ El Kadar réalisé par Djaâfar Gacem. Une production bien ficelée et conçue avec brio. Une preuve évidente d’un travail de recherche, du souci du détail et d’un volonté d’aller plus haut pour ne pas pasticher Tina Arena ! Le drame des téléspectateurs algériens, c’est de subir le diktat la “figure imposée” et l’œil pas du tout design de l’ENTV, une chaîne unique et étatique. Et ce, par opposition à nos voisins du Maghreb qui ont déverrouillé le champ audiovisuel. Donc, remote tv control vers Dubai TV, Nessma TV, MBC Action, LBC... Saha f’tourkom ! Et attention à l’intox !
El watan
Commentaire