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Sarkozy veut torpiller la fonction publique

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    Sarkozy veut torpiller la fonction publique

    Fonctionnaires . Le « pacte » proposé par le président de la République s’attaque au statut et à la rémunération des agents, sous couvert de modernisation.
    Individualisation des rémunérations, contrats de droit privé, mobilité accrue entre les administrations : alors que les syndicats s’alarment de la chute du pouvoir d’achat chez les fonctionnaires et des coupes dans les effectifs, le président Sarkozy a annoncé, hier, devant les élèves de l’Institut régional d’administration de Nantes, une série de mesures dans la ligne de son programme social : moins de garanties collectives, moins de statut, affaiblissement des principes

    fondateurs de la fonction publique. Confirmant son objectif de ne pas remplacer un départ à la retraite sur deux, il a rappelé qu’il manquait à la France « un point de croissance » pour « financer le système de santé, de retraites, réduire la fracture sociale », et réduire la dette. Sans lier explicitement cet objectif au coût de la fonction publique, il a

    expliqué qu’il allait falloir « trouver en nous » cette croissance, en travaillant plus, et en investissant plus.

    SALAIRE AU MérITE
    Des fonctionnaires moins nombreux, mieux payés, mieux considérés, dans une administration plus efficace : le président de la République a répété les promesses du candidat Sarkozy, insistant sur des mesures qui visent à sérieusement attaquer le statut général de la fonction publique. Il a affirmé vouloir « ouvrir le chantier de l’individualisation des rémunérations » pour tenir compte du « mérite, de l’implication, de l’expérience, des résultats ». Le salaire au mérite dans la fonction publique est pourtant un chantier déjà largement ouvert par les ministres qui se sont succédé sur ce dossier depuis 2002.

    Autre attaque, frontale, contre le statut : le président Nicolas Sarkozy a souhaité que, « pour certains emplois de la fonction publique », les « nouveaux entrants » puissent choisir « entre le statut de fonctionnaire ou un contrat de droit privé négocié de gré à gré ». « Cela donnerait de la souplesse et du sang neuf », a-t-il ajouté, sans préciser quels emplois seraient concernés, ni comment les salariés en question allaient être persuadés de renoncer au statut : peut-être en réduisant le nombre de postes ouverts aux concours. Il n’y aura « pas de véritable échappatoire au carcan des statuts si le concours continue d’être la seule et unique règle pour la promotion, et pas de brassage, pas d’ouverture, pas de diversité non plus si les épreuves restent aussi académiques », a précisé Nicolas Sarkozy.

    PLAN DE DéGRAISSAGE
    Le président a également dit son souhait d’encourager la mobilité entre les fonctions publiques, mais aussi à l’extérieur. Et pour encourager les fonctionnaires à ficher le camp, il s’est déclaré favorable « à ce que l’on ouvre à tous les fonctionnaires la possibilité de quitter la fonction publique contre un pécule ». Pas de précision non plus sur le montant du pécule en question, mais il s’agit là d’un plan de dégraissage, au-delà du non-remplacement des agents partant à la retraite.

    Il a également souhaité que tous les fonctionnaires puissent « avoir droit à des heures supplémentaires », et annoncé l’ouverture d’une « négociation sur la possibilité de racheter des heures accumulées sur les comptes épargne temps », comme dans le privé.

    Enfin, fidèle à lui-même, le président a ficelé ces objectifs dans un calendrier extrêmement serré : il présidera, à la mi-novembre, le premier « conseil de modernisation des politiques publiques » avec les ministres concernés, en vue de l’élaboration d’un budget pluriannuel couvrant la période 2009-2011. Lors de ce premier conseil - un second suivra en avril -, les différents dossiers devront avoir fait des « progrès significatifs ».

    « J’ai entendu le président de la République faire un grand discours sur le fait qu’il ne fallait pas gérer des statuts, mais des personnes », s’est indigné Gérard Aschieri, le secrétaire général de la FSU (lire ci-contre). Les annonces du président sont en total décalage avec les revendications des fonctionnaires sur le pouvoir d’achat, qui aurait baissé de 10 % depuis 2000, selon les syndicats. De quoi peut-être renouer l’unité entre les fédérations de fonctionnaires qui doivent se rencontrer vendredi pour préparer une riposte.

    Lucy Bateman L'humanité
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