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Turquie : polemique sur le voile.

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  • Turquie : polemique sur le voile.

    L'accalmie post-électorale aura été de courte durée. En se déclarant tous deux favorables à l'abolition de l'interdiction faite aux étudiantes de porter le foulard islamique dans les universités, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le président de la République, Abdullah Gül, ont ravivé l'inquiétude de certains milieux laïques qui les soupçonnent de vouloir tenter d'islamiser la société turque.

    "Le droit à l'éducation ne peut pas être restreint sous prétexte de la tenue vestimentaire d'une jeune femme, a estimé M. Erdogan dans un entretien accordé au Financial Times. Il n'y a pas d'interdiction de cet ordre dans les sociétés occidentales, mais il y en a une en Turquie. Je pense que le premier devoir de ceux qui sont au pouvoir est de résoudre ce problème."
    Le premier ministre indique d'ailleurs qu'il envisage d'inclure cette réforme dans le projet de nouvelle Constitution, en cours d'élaboration, et qui devrait être présenté au Parlement au cours de l'hiver.
    Abdullah Gül, en visite à Chypre en compagnie de sa femme Hayrünnisa, qui porte le foulard, a de son côté souligné, mercredi 19 septembre, qu'il fallait "voir le problème sous l'angle des libertés individuelles" et qu'il était "préférable, pour les femmes qui se couvrent, d'aller à l'université que de rester à la maison et d'être exclues de toute vie sociale".
    Cette annonce a pris les commentateurs politiques par surprise. Attendu sur d'autres terrains comme celui de la liberté d'expression, avec la réforme de l'article 301 du code pénal, M. Erdogan a préféré mettre en tête de ses priorités de rentrée le problème du voile.

    Son interdiction dans les universités, décrétée par la junte militaire issue du coup d'Etat de février 1980, doit être, de l'avis général, assouplie. Selon une enquête de la fondation turque pour les études économiques et sociales (Tesev) menée en 2006, 75 % de la population se déclare favorable à un allégement de cette règle.
    "PAS UN MOT PENDANT LA CAMPAGNE"
    Mais alors qu'en 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP) avait fait de cette question l'une de ses promesses phare pour se rallier l'électorat conservateur, il semblait l'avoir abandonnée à l'heure d'entamer un nouveau mandat.

    "Pas un mot sur le sujet n'a été prononcé pendant la campagne électorale cet été, et l'électorat non plus ne revendiquait plus vraiment cette réforme, constate le journaliste Rusen Cakir, spécialiste de l'islam politique. Je crois que c'est une grave erreur stratégique d'Erdogan, qui va avoir des conséquences négatives. Le voile était déjà le symbole d'un conflit politique. Cela va renforcer cette tendance."

    Depuis 2002, le premier ministre, dont les deux filles et la femme portent le türban, voile strict apparu dans les années 1980, n'a pourtant eu de cesse de rappeler que la levée de l'interdiction ne pourrait se faire qu'après un débat de fond.

    "Au lieu d'ouvrir ce débat, ils préfèrent passer en force. Mais cela ne marchera pas : la cour constitutionnelle, les procureurs, les recteurs… Il y aura toujours une résistance de la bureaucratie kémaliste", prédit Rusen Cakir. "Les opinions sont tellement cristallisées sur ce problème que ce n'est pas la bonne méthode", confirme Binnaz Toprak, sociologue à l'université du Bosphore et coauteur de l'étude de la Tesev.
    La réaction prévisible des plus zélés défenseurs de la laïcité n'a pas tardé. D'autant que la controverse sur le foulard de l'épouse du président de la République, Hayrünnisa Gül, n'est pas encore retombée.

    Le conseil des recteurs d'université (YÖK), que M. Erdogan a considéré au cours de sa campagne comme une institution obsolète, a demandé l'arrêt immédiat des travaux sur la nouvelle Constitution. Les kémalistes disent craindre, si l'interdiction du voile à l'université est abolie, une pression sur les femmes qui ne le portent pas.
    La question ultrasensible du voile risque bien de faire passer sous silence des réformes plus laïques, comme la suppression des cours obligatoires de religion à l'école, évoquée par M. Erdogan.

    Mais surtout d'occulter le débat sur la réforme des institutions suivie de près par Bruxelles. Le processus de modification de la Constitution devient très fragile, estime Rusen Cakir. Pourtant, la Constitution de 1982 était difficile à défendre. On entendait peu les adversaires des réformes mais maintenant le prétexte est tout trouvé."

  • #2
    la turquie est musulmane depuis mille ans...


    cette "polemique" me fait doucement marrer...

    comme si l'occident et ses moeurs douteuses etait l'exemple universel ?

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