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Chômage, pauvreté et fléaux sociaux, Fausse solidarité pour de gros maux

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  • Chômage, pauvreté et fléaux sociaux, Fausse solidarité pour de gros maux

    Doublé par les opérateurs économiques qui auront enfin compris qu’au-delà du coup publicitaire, l’entraide est avant tout une vertu humaine, le ministre de la Solidarité doit réviser sa copie pour redonner à ce mot ses lettres de noblesses. Une solidarité qui ne se décrète pas et ne se monnaye pas, contrairement à ce que fait notre ministre qui use de ruses oratoires pour maquiller une réalité vécue au quotidien par les pauvres citoyens d’un pays paradoxalement riche. La solidarité de l’Etat, telle que fondamentalement conçue, est absente. Pourtant, le ministre est toujours en place. Mais il a, semble-t-il, l’esprit ailleurs !

    Un département ministériel a été créé afin d’exprimer dans les faits la solidarité de l’Etat avec les victimes des ajustements structurels aux séquelles profondes et aux retombées très néfastes pour de nombreuses familles qui se sont retrouvées du jour au lendemain sans emploi, sans ressources et sans avenir. Institué depuis 1994, il a la charge de réduire le fossé creusé entre couches sociales sous les effets conjugués de la politique de réajustement et l’inefficacité des mécanismes permettant d’assurer le cheminement de transferts sociaux(2) ne profitant jusqu’alors pas ou peu aux Algériens dits poliment “nécessiteux” pour ne pas les désigner par le vrai attribut de pauvres. Le terme irrite peut-être les pouvoirs publics, qui n’admettent pas que le processus économique suivi depuis 1986 est un processus de changement à deux vitesses : enrichissement à outrance des uns et appauvrissement des autres dans une société en quête de justice sociale. On se refuse jusqu’à aujourd’hui l’aveu de croire à une société réellement pauvre dans un pays où cohabitent richesse mal exploitée et pauvreté.

    Le ministère de la Solidarité a débuté, avec Mme Benhabilès, par une politique de solidarité timide avec la femme rurale. Cette dernière avait sillonné le pays en long et en large pour approcher ces femmes opprimées par la fatalité de l’isolement, de la soumission et d’un statut qu’elles n’ont pas choisi pour leur expliquer la nécessité de s’émanciper en faisant de la solidarité agissante une école.

    Madame la ministre avait mis en route une campagne tous azimuts d’alphabétisation et d’apprentissage de métiers afin de redonner goût à la vie à des centaines de femmes condamnées à survivre. Des campagnes qui ont aidé à impliquer activement des femmes dépourvues de budgets mais riches de volonté et de sensibilisation. Nous avons assisté à l’éveil orgueilleux de femmes rurales qui portaient un nouveau regard sur leur avenir, sur leur vie.

    De grands efforts ont été déployés par Mme Benhabilès, jusqu’à son admission à l’académie onusienne de la société civile en raison des efforts louables qu’elle avait déployés durant son mandat. Elle a cédé sa place à Tayeb Belaiz qui fut le deuxième ministre de la Solidarité du gouvernement algérien, en 2000. Ce juge émérite a essayé de donner à la solidarité un autre sens. Celui de la justice sociale mais il fut rattrapé par les calamités naturelles et n’a pu achever son projet, car pris de court par les inondations de 2001 et le séisme qui a frappé les quatre wilayas du centre en mai 2003, ayant causé des morts, des orphelins, des milliers de blessés et des sans-abri. Comme une ombre furtive, M. Belaiz partit pour la Justice avec de tristes souvenirs pour laisser place à l’actuel ministre, Djamel Ould Abbas, à qui l’on a confié, de surcroît, le dossier de l’emploi(3). Le docteur a commencé par prêcher la solidarité à travers les hôpitaux, les associations caritatives et de handicapés, le temps d’une adaptation avant de jouer le rôle de mauvais arbitre dans la polémique entre victimes du terrorisme sans jamais réussir à concilier une mission qui n’est pas la sienne. Il a profité, à l’ombre de la démarche réconciliatrice du président de la République pour couvrir les effets d’appauvrissement suite à une politique socioéconomique aux séquelles profondes, pour s’engager fermement dans la politique de normalisation et panser les profondes blessures causées par les phénomènes naturels.

    Après que l’Algérie ait difficilement émergé de son traumatisme, le ministre de la Solidarité s’est vu obligé de regarder vers les Algériens frappés par la pauvreté. Il est aussi témoin, voire l’instigateur, d’une politique belliqueuse, la solidarité sélective. Celle qui ne voit pas du côté de gens déshérités. Il a commencé par octroyer des bus à de faux destinataires dans le cadre de l’emploi de jeunes pour finir par se moquer des Algériens et Algériennes en distribuant, comme s’il n’y avait plus de nécessiteux en Algérie, des trousseaux scolaires et autres effets vestimentaires aux enfants de familles établies en Syrie, au Liban et en France. Une démarche autant inattendue qu’inappropriée. Elle n’a pas manqué de provoquer l’ire et le désarroi de larges couches nécessiteuses de l’Algérie profonde qui espéraient une aumône.

    D’aucun estiment que le docteur Ould Abbas, dont le comportement a dévié de l’esprit d’assistanat fécond au profit des nationaux, est frappé du syndrome de populisme et des attitudes politiciennes. Ces attitudes rendues possibles par des déclarations erronées, faisant miroiter par intermittence la baisse du taux de chômage, l’évolution du taux de couverture de la téléphonie mobile, l’avancement du projet de l’autoroute Est-Ouest et autres interférences dans des secteurs ayant trait au programme de développement du président de la République, au moment où la réalité sociale s’aggrave et que des milliers de jeunes sont sans emploi et que des diplômés, universitaires et médecins piégés par le filet social, subissent l’humiliation bureaucratique pour percevoir des sommes dérisoires de 3 000 à 5000 DA. M. Ould Abbas se complaît aussi à distribuer des primes de 2 000 DA qui s’évaporent dans la nature avant d’atterrir dans les poches des familles nécessiteuses. Il continue de dilapider des milliards dans les opérations de couffin de ramadan et autres soupes chaudes au lieu de destiner ces enveloppes faramineuses à la création d’emplois durables pour les fils et filles de ces familles qui ont plus besoin de revenus durables que de couffins de la misère.

    La bonne gouvernance, c’est aussi gérer des budgets à bon escient. Autrement dit, faire de bons placements pour créer des richesses. Plutôt que de mettre en place une politique rationnelle, solidaire, aidant à la résorption objective du chômage et renforçant la stabilité sociale, notre ministre s’affairait à distribuer généreusement des bus au profit de clubs sportifs déjà pris en charge par les subventions et les collectivités locales. Son comportement est conflictuel avec les représentants de la société civile, dont les associations de handicapés. Un ministre qui n’écoute plus les gémissements et autres SOS lancés par les démunis à travers la radio et les journaux. Le ministre n’est plus applaudi, il s’est oublié en faisant des promesses non tenues à ce jour. Les associations internationales le font. La solidarité du folklore a nui à l’esprit de solidarité féconde et porteuse d’espoir pour de nombreux donateurs et bienfaiteurs(4). Il y a urgence à regarder de l’autre côté du miroir social pour revoir la politique de solidarité menée jusque-là et qui a causé plus d’injustices qu’elle n’a réglé les maux de l’Algérie.

    Salah Bey

    ________________________________
    1 - Djezzy vient en aide aux associations caritatives. L’opérateur a octroyé deux milliards durant le ramadan 2006, puis 10 ambulances équipées. Nedjma a octroyé cette année 30 000 trousseaux scolaires aux nécessiteux. Coca Cola reverse au Croissant-Rouge 2 DA sur chaque bouteille vendue alors qu’Isis prélève 1 DA sur ses produits afin de venir en aide aux démunis.

    2 - L’Etat réserve chaque année un budget aux transferts sociaux que le ministère de la Solidarité est chargé d’exécuter.

    3 - 65 000 dossiers Ansej, pouvant générer trois millions d’emploi, sont bloqués au niveau des banques, en dépit des dispositions juridiques des fonds de soutien à l’investissement et des caisses de garantie des crédits.

    4 - Marier occasionnellement des vieux couples, sous les projecteurs de caméras, relève des “innovations folkloriques”. La solidarité doit se faire à l’endroit de jeunes couples en difficulté, en instance de “regroupement familial” dans leur propre pays.


    Source: Les Débats.
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

  • #2
    Il se pourrait que la naissance d'entreprise citoyenne fasse de l'ombre a ould abbas mais reconnaissant une amelioration dans la prise en charge des demunis.
    Les efforts des ministres precedents ont reussi a mettre en place des outils de redistribution reste a ould abbas d'accelerer les decisions surtout qu'il dispose d'argument " tarrir la source principale du terrorisme, finances publique tres favorable etc ".
    S'ii y a un budjet qui devrait etre double c'est le sien et celui de l'education, avant que les associations caritatives ne prenne le relais ,le fis c'est engoufre dans cette breche debut 90 donc lecon a retenir

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