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Si tout va bien, les locataires du Casablanca Nearshore Park devront emménager début 2008. La livraison des premiers lots est programmée pour fin décembre 2007. D’ores et déjà, les rétro-plannings périodiques des bureaux d’études, maître d’ouvrage et cabinets d’architecture, engagés dans ce gigantesque chantier de 53 ha, sur la route de l’aéroport, ne mentionnent aucun retard par rapport au calendrier.
Au 24, rue Ali Abderrazak à Maârif Casablanca, siège de Casanearshore S.A. filiale de MedZ qui est filiale de CDG Développement, elle-même filiale de CDG, le moral des troupes est au beau fixe. A trois mois du deadline, les choses semblent se dérouler comme prévu. Le congestionnement du port de Casablanca, cet été a certes perturbé des pans entiers du chantier. Mais selon de toutes premières informations, issues des réunions des différentes directions de l’entreprise sur la problématique, «le retard occasionné par cette conjoncture a été comblé». Sur le chantier, on n’est certes pas encore dans l’option des 3 x 8, mais c’est tout comme. Les 700 ouvriers et responsables, qui se relaient sans cesse sur le site, semblent increvables, et leurs machines encore plus résistantes. Un rythme d’enfer. Les marteaux-piqueurs se le disputent aux camions-bennes dans des va-et-vient incessants, sous le poids imposant des grues suspendues à des hauteurs impressionnantes.
Il n’empêche que rien, même pas le récent changement intervenu aux commandes de l’entreprise, à la mi-juillet 2007, ne semble avoir entamé le planning. Mohamed Lasri, responsable des zones offshore du pays, que certains affublent déjà du sobriquet «Monsieur Offshoring», est bien rentré dans les habits de son prédécesseur, Naïm Temsamani, prié de rendre les clés de la maison, après près de deux années passées à la tête de l’entreprise.
Autres temps, autres méthodes, nous confie-t-on, sous couvert de l’anonymat bien sûr, dans les couloirs de l’entreprise. La rupture est presque totale en ce qui concerne la conception du parc en tout cas. Pour le tout nouveau commandant de Casanearshore S.A., «il s’agit d’essayer de revoir la conception du parc de manière à accélérer la mise en œuvre et le rendre plus convivial». Ce n’est pas gagné.
Sur les 96 bidonvilles répertoriés sur le site de ce qui, à terme, va devenir le premier centre d’affaires au Maroc, dédié aux activités de BPO (Business Process Outsourcing) et ITO (Informations Technology Outsourcing) 25 s’accrochent à leur campement. La politique de recasement, menée de front par la Région, la Ville et les différents intervenants viendra-t-elle à bout de ces foyers de résistance ? Rien n’est moins sûr. Les baraquements, souvent bâtis en dur, se trouvent sur les lots des zones 2 et 3 couvrant 210.000 des 267.000 m2 du parc, encore en friche. Leurs occupants croient avoir encore le temps de mieux organiser leur résistance. Ont-ils été informés que le début des travaux de la 2e tranche (80.000 m2) n’est prévu que dans le courant du 3e trimestre 2009 ? En tout cas, «du succès commercial de la 1ère tranche dépend la suite des opérations», lâche un ex-cadre de l’entreprise, un brin taquin. Prophétie ou dans le secret des dieux ? L’avenir nous le dira.
En attendant, conducteurs de travaux et autres «tâcherons» se démènent pour tenir le pari. Surtout que des informations publiées ici et là font état d’un énorme retard. Qu’en pensent les clients du parc?
Certains (20 entreprises ont déjà réservé) relativisent. Ils rappellent toutes, ou presque, que le délai dans le bâtiment surtout reste flexible… à souhait. Voilà qui arrange les affaires de Casanearshore S.A. «C’est insignifiant ! Un mois de retard, voire plus pour un mégachantier comme celui de Casablanca Nearshore Park», se défend-on au département de communication de l’entreprise. «Ce chantier ne saurait en aucun cas faire exception à la règle par rapport aux chantiers similaires, avec leurs cortèges de malheurs dus aux retards ou encore aux accidents du travail», lance, amertume, une des cadres, visiblement en rupture de ban en ces premières heures de matinée du premier jour de Ramadan. «Pour l’instant, on ne mesure pas encore l’impact du congestionnement du port, parce que c’est du temps masqué», dira Lasri. Il n’empêche que les retards de livraison de matériels, des ventilateurs convecteurs sont bien réels. Comme pour faire monter la pression, une équipe de GFI, l’une des entreprises locataires du parc, est venue élire domicile au siège de Casanearshore S.A., «moyennant un modeste loyer», nous assure-t-on.
L’enjeu est autrement plus important que les querelles de chapelle. Le Maroc fonde un gros espoir sur l’offshoring en bonne place dans le programme Emergence. Le seul vrai débat serait la contribution annoncée au PIB à hauteur de 5 milliards de DH à l’horizon 2015 et la création de 30.000 emplois.
Pour rappel Casablanca eashore Park est un investissement de plus de 200 millions de dollars (l’équivalent de 1,6 milliard de DH). Ce site de 53 ha doit générer 30.000 emplois. Selon des études prospectives, la contribution de Casablanca Nearshore Park au PIB et à la balance commerciale est estimée à quelque 500 millions de DH, à l’horizon 2015. Du succès des premiers parcs dédiés à l’offshoring, Casablanca, Rabat et Fès (dont le début des travaux est prévu en 2008) dépendra la suite de cet ambitieux programme visant à ouvrir au pays des perspectives économiques intéressantes. En effet, l’offshoring figure en première place dans le programme Emergence. A terme, ce vaste programme devrait permettre la création de 100.000 emplois et contribuer par plus de 15 milliards de DH au PIB.
La liste des premiers locataires
- GFI Informatique
- BNP Paribas
- HPS
- Mesnaoui Mazars
- TATA Consultancy Services
- BULL
- Logica CMG
- SQLI
- UBISOFT
- AKKA Technologies
- NOVEDIA
- M2M
- Intelcia
- Novative
- NEXCO Infogérance
- Edit Info
- Outsourcia
- TRAGEM
- Business & Decision
- M2 Technologies
Bachir Thiam
Source: L'Economiste
Au 24, rue Ali Abderrazak à Maârif Casablanca, siège de Casanearshore S.A. filiale de MedZ qui est filiale de CDG Développement, elle-même filiale de CDG, le moral des troupes est au beau fixe. A trois mois du deadline, les choses semblent se dérouler comme prévu. Le congestionnement du port de Casablanca, cet été a certes perturbé des pans entiers du chantier. Mais selon de toutes premières informations, issues des réunions des différentes directions de l’entreprise sur la problématique, «le retard occasionné par cette conjoncture a été comblé». Sur le chantier, on n’est certes pas encore dans l’option des 3 x 8, mais c’est tout comme. Les 700 ouvriers et responsables, qui se relaient sans cesse sur le site, semblent increvables, et leurs machines encore plus résistantes. Un rythme d’enfer. Les marteaux-piqueurs se le disputent aux camions-bennes dans des va-et-vient incessants, sous le poids imposant des grues suspendues à des hauteurs impressionnantes.
Il n’empêche que rien, même pas le récent changement intervenu aux commandes de l’entreprise, à la mi-juillet 2007, ne semble avoir entamé le planning. Mohamed Lasri, responsable des zones offshore du pays, que certains affublent déjà du sobriquet «Monsieur Offshoring», est bien rentré dans les habits de son prédécesseur, Naïm Temsamani, prié de rendre les clés de la maison, après près de deux années passées à la tête de l’entreprise.
Autres temps, autres méthodes, nous confie-t-on, sous couvert de l’anonymat bien sûr, dans les couloirs de l’entreprise. La rupture est presque totale en ce qui concerne la conception du parc en tout cas. Pour le tout nouveau commandant de Casanearshore S.A., «il s’agit d’essayer de revoir la conception du parc de manière à accélérer la mise en œuvre et le rendre plus convivial». Ce n’est pas gagné.
Sur les 96 bidonvilles répertoriés sur le site de ce qui, à terme, va devenir le premier centre d’affaires au Maroc, dédié aux activités de BPO (Business Process Outsourcing) et ITO (Informations Technology Outsourcing) 25 s’accrochent à leur campement. La politique de recasement, menée de front par la Région, la Ville et les différents intervenants viendra-t-elle à bout de ces foyers de résistance ? Rien n’est moins sûr. Les baraquements, souvent bâtis en dur, se trouvent sur les lots des zones 2 et 3 couvrant 210.000 des 267.000 m2 du parc, encore en friche. Leurs occupants croient avoir encore le temps de mieux organiser leur résistance. Ont-ils été informés que le début des travaux de la 2e tranche (80.000 m2) n’est prévu que dans le courant du 3e trimestre 2009 ? En tout cas, «du succès commercial de la 1ère tranche dépend la suite des opérations», lâche un ex-cadre de l’entreprise, un brin taquin. Prophétie ou dans le secret des dieux ? L’avenir nous le dira.
En attendant, conducteurs de travaux et autres «tâcherons» se démènent pour tenir le pari. Surtout que des informations publiées ici et là font état d’un énorme retard. Qu’en pensent les clients du parc?
Certains (20 entreprises ont déjà réservé) relativisent. Ils rappellent toutes, ou presque, que le délai dans le bâtiment surtout reste flexible… à souhait. Voilà qui arrange les affaires de Casanearshore S.A. «C’est insignifiant ! Un mois de retard, voire plus pour un mégachantier comme celui de Casablanca Nearshore Park», se défend-on au département de communication de l’entreprise. «Ce chantier ne saurait en aucun cas faire exception à la règle par rapport aux chantiers similaires, avec leurs cortèges de malheurs dus aux retards ou encore aux accidents du travail», lance, amertume, une des cadres, visiblement en rupture de ban en ces premières heures de matinée du premier jour de Ramadan. «Pour l’instant, on ne mesure pas encore l’impact du congestionnement du port, parce que c’est du temps masqué», dira Lasri. Il n’empêche que les retards de livraison de matériels, des ventilateurs convecteurs sont bien réels. Comme pour faire monter la pression, une équipe de GFI, l’une des entreprises locataires du parc, est venue élire domicile au siège de Casanearshore S.A., «moyennant un modeste loyer», nous assure-t-on.
L’enjeu est autrement plus important que les querelles de chapelle. Le Maroc fonde un gros espoir sur l’offshoring en bonne place dans le programme Emergence. Le seul vrai débat serait la contribution annoncée au PIB à hauteur de 5 milliards de DH à l’horizon 2015 et la création de 30.000 emplois.
Pour rappel Casablanca eashore Park est un investissement de plus de 200 millions de dollars (l’équivalent de 1,6 milliard de DH). Ce site de 53 ha doit générer 30.000 emplois. Selon des études prospectives, la contribution de Casablanca Nearshore Park au PIB et à la balance commerciale est estimée à quelque 500 millions de DH, à l’horizon 2015. Du succès des premiers parcs dédiés à l’offshoring, Casablanca, Rabat et Fès (dont le début des travaux est prévu en 2008) dépendra la suite de cet ambitieux programme visant à ouvrir au pays des perspectives économiques intéressantes. En effet, l’offshoring figure en première place dans le programme Emergence. A terme, ce vaste programme devrait permettre la création de 100.000 emplois et contribuer par plus de 15 milliards de DH au PIB.
La liste des premiers locataires
- GFI Informatique
- BNP Paribas
- HPS
- Mesnaoui Mazars
- TATA Consultancy Services
- BULL
- Logica CMG
- SQLI
- UBISOFT
- AKKA Technologies
- NOVEDIA
- M2M
- Intelcia
- Novative
- NEXCO Infogérance
- Edit Info
- Outsourcia
- TRAGEM
- Business & Decision
- M2 Technologies
Bachir Thiam
Source: L'Economiste