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Un numéro vert pour prévenir les attentats terroristes

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  • Un numéro vert pour prévenir les attentats terroristes

    «Allo, la police, il y a une voiture suspecte sur la route de Aïn-Taya», a lancé la voix qui est au bout du fil. «Vous avez retenu le numéro d’immatriculation du véhicule ?» interroge le policier chargé de la réception des appels. La communication est coupée et le réceptionniste n’a pas le temps de déposer son combiné que plusieurs autres appels sont en attente. «Allo, la police, j’ai un problème que je n’arrive pas à régler, pouvez-vous m’aider, s’il vous plaît», signale une voix féminine, sur un autre poste de réception… Il s’agit là d’une brève démonstration de l’ambiance quotidienne du centre d’opération du numéro vert «1548» des services de la police. Ce dernier, qui existe depuis l’année 2000, n’a jamais été autant sollicité par les citoyens, comme c’est le cas ces derniers mois, voire depuis les deux attentats terroristes, en avril passé, qui ont ciblé le Palais du gouvernement et le commissariat de Bab Ezzouar. Plus de 400 appels sont enregistrés quotidiennement sur cette ligne verte, mise gratuitement au service des citoyens pour signaler toute personne suspecte ou véhicule et autres objets abandonnés. Au minimum 10 appels par jour vont dans le sens d’interpeller les services de sécurité sur des voitures abandonnées et entre 5 et 6 appels pour aviser sur la présence d’un sac ou cabas suspect ou carrément sur le comportement étrange de personnes.

    Selon l’officier, El Hachemi, chargé de cette cellule d’appel au niveau du commissariat central, le numéro vert, ainsi que le numéro 17 de la police sont submergés. Le 1548 est décentralisé dans chaque wilaya. Ce sont ainsi des milliers d’appels tous les jours. Autant de communications sont enregistrées chez les autres services de sécurité comme la gendarmerie et le numéro 1590 mis en place par le ministère de la Défense nationale pour prévenir les attentats terroristes. Des actes criminels ont été même déjoués grâce aux appels émis par les citoyens. Le recours au numéro vert n’est, toutefois, pas une nouvelle méthode des services de sécurité. Ceci existait déjà et avait donné des résultats très satisfaisants durant les années chaudes du terrorisme (années 90). Le mode anonyme de cette méthode, qui se résume à un simple coup de fil, a, en effet, encouragé les citoyens à participer à la sécurité collective des Algériens. Aujourd’hui encore, les citoyens, tenus par le devoir de dénoncer le danger où qu’il soit, recourent au numéro vert mis à leur disposition. Ayant renoué depuis quelques mois avec la peur et l’angoisse des attentats terroristes faits de bombes, de faux barrages et des embuscades, les Algériens n’économisent aucun effort pour participer au rétablissement de la paix et de la sécurité. Les nouvelles technologies de l’information, la téléphonie mobile en l’occurrence a également contribué, d’une manière efficace, à la sensibilisation des citoyens pour appeler les numéros verts, en cas de menaces sur la sécurité. On se rappelle le message reçu par les 20 millions d’abonnés qui ont reçu sur leur portable le message émanant du numéro 1590. «Cher(e) citoyen (ne), nos frères souffrent du résidu des terroristes en fuite. Le devoir vous appelle à signaler toute menace. Appeler le numéro gratuit 1590», peut-on lire sur le SMS diffusé par les services de sécurité algériens, au mois d’avril dernier.

    En optant pour la téléphonie mobile comme canal de sensibilisation pour lutter contre le terrorisme, les services de sécurité espèrent toucher le maximum de gens. Mais cela n’a pas toujours que de bons côtés. Car, du fait de la gratuité de ces numéros, des plaisantins ne se gênent pas de passer leur temps à les composer et se livrer à des jeux parfois malsains et irrespectueux. Ces individus sans scrupules dépassent les limites de la correction et versent dans l’insulte et la vulgarité. «La moitié des appels reçus sont anodins et un tiers sont des SOS destinés aux autres services d’utilité publique, comme la Sonelgaz, l’Epeal et autres», a souligné M. El Hachemi. S’agissant des appels liés au terrorisme et à la sécurité publique, notre interlocuteur a indiqué que ceux-là sont immédiatement pris en charge et soumis aux enquêteurs qui déterminent, en un temps record, la nature de l’intervention à entreprendre. Quand il s’agit d’une voiture suspecte, les artificiers sont tout de suite avertis et dépêchés sur les lieux, avec la brigade mobile de la police. Cependant, la situation est plus compliquée quand le suspect est une personne. Les services de la police judiciaire prennent le relais pour une enquête approfondie. Il est important de signaler que les différents services de sécurité travaillent en étroite collaboration. Une fois filtrées par chaque service, les données les plus importantes sont regroupées au niveau d’une seule cellule, sise à la direction générale de la Sûreté nationale. Ainsi, selon notre interlocuteur, une prise de conscience a été constatée chez les citoyens. Ces derniers deviennent de plus en plus méfiants et vigilants, au lendemain de chaque attentat ou acte terroriste.

    source : le Soir d'Algérie
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