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Procès de Rachid Ramda à Paris

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  • Procès de Rachid Ramda à Paris

    L’Algérien Rachid Ramda, surnommé Abou Fares, sera jugé demain pour quatre dossiers relatifs aux attentats de 1995 à Paris. Extradé le 1er décembre 2005 vers la France au terme d’une longue bataille de procédure d’une dizaine d’années, l’homme connu pour avoir été «l’agent principal de propagande du GIA» devra justifier devant la cour d’assises spéciale de Paris son rôle présumé dans les attentats des stations du RER Saint-Michel (8 morts et 150 blessés, juillet 1995), du métro Maison-Blanche (18 blessés, octobre 1995) et du RER Musée d’Orsay (26 blessés, octobre 1995).

    Pour ces accusations, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. La justice française prête à Rachid Ramda un rôle de financier dans la campagne d’attentats à la bombe de 1995, revendiquée par le Groupe islamique armé (GIA).

    Selon l’accusation toujours, Rachid Ramda, basé à Londres à l’époque, était «le maître d’œuvre» d’une «centrale d’information» et d’une «structure de financement du GIA». Il aurait été «l’interlocuteur privilégié» de l’émir du GIA, Djamel Zitouni, et son agent en Europe. Ces accusations reposent évidemment sur des preuves. Trois numéros de téléphone que Rachid Ramda utilisait ont été retrouvés dans des documents saisis chez un des poseurs de bombes, Boualem Bensaïd, qui l’avait mis en cause au cours de sa garde à vue, avant de se rétracter.

    Au moment des attentats de 1995, Londres, qui le surveillait, soupçonnait Ramda «d’être un des responsables du GIA en Europe» et d’être le rédacteur d’Al Ansar, le bulletin du groupe terroriste. Lors de son interpellation sur la base de mandats d’arrêt français, le 4 novembre 1995, la police britannique avait retrouvé de nombreux indices, notamment un bordereau de la Western Union avec ses empreintes montrant qu’il avait transmis 38 000 francs aux poseurs de bombes.

    Il semblerait également que Rachid Ramda côtoyait un proche d’Oussama ben Laden, le prêcheur Otman Omar Mamoud, alias Abou Qatada, également impliqué dans les préparatifs des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Rachid Ramda a, pour sa part, nié toute responsabilité dans les attentats et tout contact avec le GIA. Les complices présumés de Rachid Ramda, Bensaïd et Smaïn Aït Ali Belkacem, seront arrêtés en novembre 1995 en France. Un troisième, Khaled Kelkal, sera tué en septembre par les gendarmes. Bensaïd et Smaïn, reconnus coupables d’avoir commis les trois attentats, comme auteur ou complice, ont été condamnés aux assises de Paris à la prison à vie en octobre 2002.

    Agé aujourd’hui de 38 ans, Rachid Ramda revient devant la justice française après avoir été condamné en mars 2006 à dix ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris, dans le volet délictuel de cette affaire, à savoir la participation à la préparation des attentats. Une peine confirmée en appel en décembre.

    Pour Françoise Rudetzki, présidente de l’association SOS Attentats qui s’est constituée partie civile aux côtés de près de 200 victimes, ce nouveau procès sera l’occasion d’entendre «les commentaires et éventuellement les réponses» de Ramda, resté mutique en correctionnelle. «On dit que l’argent [qui a servi aux attentats] aurait été viré de Londres à Paris, mais on n’a pas su de qui Rachid Ramda tenait cet argent», s’est-elle demandé. «C’est important pour les victimes de comprendre qui a donné les ordres, qui a financé, qui a fait les transferts de fonds…», a renchéri Me Georges Holleaux, l’avocat des parties civiles, cité par l’AFP.

    Par La Tribune
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