Un rapport sur l’utilisation des biens publics · Les présidents des communes sur la sellette
Les dernières élections législatives n’ont pas cessé de susciter des réactions de la société civile. Après la mission d’observation chapeautée par le Conseil consultatif des droits de l’homme, c’est au tour de l’Instance nationale de protection des biens publics au Maroc, un collectif d’associations peu connu du grand public. Celle-ci a présenté, vendredi dernier, son rapport sur les conditions de déroulement du scrutin. Ce travail a été préparé par l’observatoire de l’Instance créé à cet effet en février 2007.
Le document est plein de critiques de la «neutralité passive» des administrations sur le recours massif à l’argent pendant les dernières élections. Mais cette neutralité a été limitée dans certaines villes du pays, précise toutefois le rapport. «Les présidents des communes et des arrondissements ont utilisé en leur faveur les moyens publics sous leur responsabilité dans leur campagne électorale», a précisé Tarik Mohamed Sbai, président de l’Instance qui met particulièrement en cause le cumul des mandats.
«Presque un tiers des futurs parlementaires sont des présidents de communes ou d’arrondissements», avance le responsable de l’organisation marocaine. Il propose d’interdire les doubles casquettes car cela crée une concurrence déloyale entre les candidats.
La préparation du rapport est le fruit d’un travail d’observation sur le terrain mené par 102 membres volontaires de l’Instance. Eu égard aux moyens limités, leur mission a été focalisée sur quelques régions uniquement, en l’occurrence Dakhla, Rhamna, Nador et Rabat.
A l’exception de la capitale, les autres villes auraient connu une implication flagrante des autorités et un soutien des communes en faveur de certains candidats, accuse l’association. «Dans certains cas, les dépenses engagées et la logistique dépassaient largement la dotation de 250.000 DH légalement accordée au titre de la campagne électorale», rappelle Sbai. «Nous souhaitons que la Cour des comptes, actuellement en cours de vérification, soit plus regardante sur ces dépassements». Pour Rabat, une grande partie du rapport a été consacrée à l’affaire du maire de la capitale non encore tranchée par la justice.
Pour rappel, il a été reproché à ce responsable l’utilisation de deux cars de la ville dans une campagne électorale prématurée. La date de la prochaine séance a été déjà fixée par le tribunal: le 14 novembre 2007.
Nour Eddine EL AISSI
l'economiste
Les dernières élections législatives n’ont pas cessé de susciter des réactions de la société civile. Après la mission d’observation chapeautée par le Conseil consultatif des droits de l’homme, c’est au tour de l’Instance nationale de protection des biens publics au Maroc, un collectif d’associations peu connu du grand public. Celle-ci a présenté, vendredi dernier, son rapport sur les conditions de déroulement du scrutin. Ce travail a été préparé par l’observatoire de l’Instance créé à cet effet en février 2007.
Le document est plein de critiques de la «neutralité passive» des administrations sur le recours massif à l’argent pendant les dernières élections. Mais cette neutralité a été limitée dans certaines villes du pays, précise toutefois le rapport. «Les présidents des communes et des arrondissements ont utilisé en leur faveur les moyens publics sous leur responsabilité dans leur campagne électorale», a précisé Tarik Mohamed Sbai, président de l’Instance qui met particulièrement en cause le cumul des mandats.
«Presque un tiers des futurs parlementaires sont des présidents de communes ou d’arrondissements», avance le responsable de l’organisation marocaine. Il propose d’interdire les doubles casquettes car cela crée une concurrence déloyale entre les candidats.
La préparation du rapport est le fruit d’un travail d’observation sur le terrain mené par 102 membres volontaires de l’Instance. Eu égard aux moyens limités, leur mission a été focalisée sur quelques régions uniquement, en l’occurrence Dakhla, Rhamna, Nador et Rabat.
A l’exception de la capitale, les autres villes auraient connu une implication flagrante des autorités et un soutien des communes en faveur de certains candidats, accuse l’association. «Dans certains cas, les dépenses engagées et la logistique dépassaient largement la dotation de 250.000 DH légalement accordée au titre de la campagne électorale», rappelle Sbai. «Nous souhaitons que la Cour des comptes, actuellement en cours de vérification, soit plus regardante sur ces dépassements». Pour Rabat, une grande partie du rapport a été consacrée à l’affaire du maire de la capitale non encore tranchée par la justice.
Pour rappel, il a été reproché à ce responsable l’utilisation de deux cars de la ville dans une campagne électorale prématurée. La date de la prochaine séance a été déjà fixée par le tribunal: le 14 novembre 2007.
Nour Eddine EL AISSI
l'economiste
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