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La hausse de l'euro pèse sur l'économie algérienne

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  • La hausse de l'euro pèse sur l'économie algérienne

    Alors que les dirigeants européens ont pris conscience de l'impact de l'appréciation de la monnaie unique qui commence sérieusement à miner la confiance des entreprises et des consommateurs, la question n'est pas encore prise en considération en Algérie. Et dire que les conséquences de la hausse vertigineuse de l'euro sur l'économie nationale s'annoncent d'ores et déjà lourdes, d'autant plus que ce n'est pas la première fois que cette flambée survient. Certes, les risques inflationnistes en Europe ne sont pas les mêmes qu'en Algérie, mais ils sont là. L'augmentation des prix de certains produits n'est pas à écarter, sachant que 55% de nos échanges commerciaux se font avec les pays de l'Union européenne. L'évaluation périodique du commerce extérieur de l'Algérie montre que les pays de l'UE sont les principaux fournisseurs de l'Algérie. Ils en sont également les principaux clients.

    L'Algérie, qui a toujours acheté européen, demeure ainsi le premier opérateur commercial avec l'Europe en dépit de la concurrence asiatique, de plus en plus rude ces dernières années, alors qu'en parallèle les échanges avec les pays arabes sont insignifiants : un milliard de dollars d'échanges avec 21 de ces pays. Aussi, la hausse des importations algériennes au cours des huit premiers mois de l'année en cours n'est pas un bon signe. Elle risque de se reproduire pour les quatre mois restants, surtout après la flambée des prix des matières premières à l'échelle mondiale. En somme, l'envolée de l'euro n'est pas de bon augure pour l'économie nationale. Les experts ont tiré la sonnette d'alarme. Ils sont formels : «L'impact se fera sentir dans la structure du commerce extérieur, aussi bien au niveau des exportations que des importations.» M. Abdlehak Lamiri, professeur en économie, estime qu'il y a risque d'érosion du pouvoir d'achat de l'Algérie, sachant que nos recettes pétrolières sont en dollars. «Si l'euro s'apprécie de 10%, on va payer 10% à l'importation des biens et services», soutient M. Lamiri avant d'ajouter : «Les prix de plusieurs produits, comme les voitures, l'électroménager et le matériel informatique, risquent d'augmenter.»

    Aussi, la valeur des réserves de changes qui sont en dollars risquent de se déprécier et de perdre de leur pouvoir d'achat, relève-t-il. L'Algérie perdra, par ailleurs, en remboursement sa dette même si cette dernière n'est pas très importante (5 milliards de dollars). "On remboursera plus cher", fait remarquer M. Lamiri pour qui le grand risque reste inflationniste. L'envolée du prix du baril parallèlement à celle de l'euro ne changera pas grand-chose à la situation. Il faudrait, de l'avis de M. Lamiri, que l'Algérie diversifie ses exportations et importe des Etats-Unis dont la monnaie ne s'apprécie pas. Une économie plus diversifiée est en fait la solution prônée par la majorité des experts. Les experts préconisent également la mise en place d'une politique de gestion des réserves de changes (qui rapportent annuellement 4 milliards de dollars d'intérêts à l'Algérie) en prenant en considération l'évolution du marché monétaire, notamment la parité euro-dollar.

    Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a relevé pour sa part la nécessité de diversifier les partenaires de l'Algérie lors de la séance d'audition consacrée au ministre du Commerce, M. El Hachemi Djaaboub, la semaine dernière. Abordant l'aspect relatif au commerce extérieur, le président de la République a, faisant vraisemblablement allusion à la l'envolée de l'euro, tenu à souligner l'importance de la construction de nouvelles relations commerciales avec les partenaires étrangers en ce qu'elle est de nature à diversifier, à des conditions avantageuses, les débouchés extérieurs pour les produits nationaux et à instaurer une plus grande concurrence entre les différents fournisseurs de l'Algérie à même de rationaliser nos importations. Or, il s'avère qu'opter pour une autre monnaie d'échange est difficile pour les opérateurs économiques. Car, estime-t-on de ce côté, faire des achats en dehors de l'Europe qui est proche géographiquement nécessite des dépenses supplémentaires notamment pour le transport.

    Le scénario de 2004 risque de se reproduire cette année. Pour rappel, durant toute l'année 2004, la monnaie européenne n'avait pas cessé son ascension par rapport au dinar algérien engendrant d'énormes pertes aux entreprises algériennes qui avaient établi leurs budgets sans prévoir une chute du billet vert par rapport à la monnaie unique. Ils avaient acheté les matières premières à des prix élevés puisque la flambée de l'euro s'était accompagnée d'une hausse des prix des matières premières comme l'acier, le laiton, le bois, les produits de laminage à froid et les produits chimiques. Pour revenir à la flambée de l'euro, il y a lieu de souligner qu'il n'en finit pas de grimper depuis son lancement en 1999.

    Il a dépassé pour la première fois le seuil de 1,42 dollar vendredi dernier. Les experts s'attendent à ce qu'il se stabilise à ce niveau. Les dirigeants européens s'inquiètent, le commissaire européen aux affaires économiques, Joaquin Almunia, l'a d'ailleurs reconnu, la faiblesse du dollar face à l'euro était "préoccupante". Ainsi, la croissance européenne, qui avait retrouvé de la vigueur l'an dernier et le début 2007, commence à donner des signes de faiblesse.

    En septembre, l'indice de confiance économique dans la zone euro, qui résume l'opinion des chefs d'entreprise et des consommateurs, a reculé de près de trois points à son plus bas niveau depuis plus d'une année, selon une enquête publiée vendredi par la Commission européenne. Pour ne rien arranger, l'inflation redémarre. Les prix à la consommation en zone euro ont augmenté de 2,1% en septembre en glissement annuel, soit la plus forte inflation depuis un an, selon des chiffres publiés aussi vendredi.

    source : la tribune
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