LES FREGATES DE RABAT
Où l’on constate qu’il n’est pas toujours malin de se moquer du monde pour vendre des bateaux patrouilleurs
Sarkozy n’a pas encore fixé de date précise pour son voyage au Maroc mais d’ores et déjà les industriels français font grise mine. La Marine marocaine voudrait acheter trois bateaux patrouilleurs pour défendre ses côtes. Le projet a été budgété : entre 450 et 550 millions d’euros. Les Français s’y voyaient déjà : leurs corvettes Gowind sur lesquelles on peut installer quelques jolies torpilles et un hélico du plus bel effet auraient fait merveille. Mais les Français ne sont plus les rois au Maroc. Les Pays Bas, qui proposent leurs propres navires, ont été retenus dans la « short list », et ont la nette préférence des amiraux marocains. « Une offre visiblement moins chère et une campagne d’influence soutenue auprès des responsables de la marine et de l’entourage du Roi ont fait la différence », raconte un observateur du dossier. « Il ne manquerait que la signature officielle », conclue-t-il. En clair, c’est plié pour les Français. Résultat, une course de vitesse se joue entre Français et Hollandais. Les premiers, notamment les industriels, tentent de geler le processus décisionnel, au moins jusqu’à que Sarko débarque à Rabat. Ils croient que le président français sera capable de renverser la vapeur. Quelle naïveté ! Les Hollandais, eux, « s’emploient à pousser les Marocains à signer au plus vite, avant la visite de Nicolas Sarkozy », ajoute notre expert. Pourtant leur offre serait techniquement inférieure à la française. À entendre les spécialistes, « une génération » sépare les deux produits : la coque, les équipements embarqués, les armements… rien à voir avec l’efficacité tricolore. Oui mais voilà. Les Français auraient commis une petite bévue lors de l’ouverture du marché. « Paris aurait proposé au démarrage une ou deux frégates FREEM, des frégates multi missions, qui ne correspondaient pas du tout aux besoins spécifiés. Mais cela aurait permis de prélever les bateaux sur ceux que la Marine française a commandés et ne pourra plus payer », se souvient un proche du dossier. L’affaire a fait mauvais effet à Rabat. Alors que la France *– et Dassault en premier lieu – souhaite vendr
bakchich
Où l’on constate qu’il n’est pas toujours malin de se moquer du monde pour vendre des bateaux patrouilleurs
Sarkozy n’a pas encore fixé de date précise pour son voyage au Maroc mais d’ores et déjà les industriels français font grise mine. La Marine marocaine voudrait acheter trois bateaux patrouilleurs pour défendre ses côtes. Le projet a été budgété : entre 450 et 550 millions d’euros. Les Français s’y voyaient déjà : leurs corvettes Gowind sur lesquelles on peut installer quelques jolies torpilles et un hélico du plus bel effet auraient fait merveille. Mais les Français ne sont plus les rois au Maroc. Les Pays Bas, qui proposent leurs propres navires, ont été retenus dans la « short list », et ont la nette préférence des amiraux marocains. « Une offre visiblement moins chère et une campagne d’influence soutenue auprès des responsables de la marine et de l’entourage du Roi ont fait la différence », raconte un observateur du dossier. « Il ne manquerait que la signature officielle », conclue-t-il. En clair, c’est plié pour les Français. Résultat, une course de vitesse se joue entre Français et Hollandais. Les premiers, notamment les industriels, tentent de geler le processus décisionnel, au moins jusqu’à que Sarko débarque à Rabat. Ils croient que le président français sera capable de renverser la vapeur. Quelle naïveté ! Les Hollandais, eux, « s’emploient à pousser les Marocains à signer au plus vite, avant la visite de Nicolas Sarkozy », ajoute notre expert. Pourtant leur offre serait techniquement inférieure à la française. À entendre les spécialistes, « une génération » sépare les deux produits : la coque, les équipements embarqués, les armements… rien à voir avec l’efficacité tricolore. Oui mais voilà. Les Français auraient commis une petite bévue lors de l’ouverture du marché. « Paris aurait proposé au démarrage une ou deux frégates FREEM, des frégates multi missions, qui ne correspondaient pas du tout aux besoins spécifiés. Mais cela aurait permis de prélever les bateaux sur ceux que la Marine française a commandés et ne pourra plus payer », se souvient un proche du dossier. L’affaire a fait mauvais effet à Rabat. Alors que la France *– et Dassault en premier lieu – souhaite vendr
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