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Le naufrage de Galileo

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  • Le naufrage de Galileo

    Galileo, le système de radionavigation par satellites est encore loin de disposer du financement qui permettra d'envoyer ses 30 satellites dans l'espace.

    Aujourd'hui, les ministres des Transports de l'Union européenne se retrouvent à Luxembourg pour débattre d'une proposition de la Commission européenne qui vise à financer, exclusivement sur fonds communautaires, ce système de radionavigation par satellites, destiné à concurrencer le GPS américain. Les intérêts industriels en jeu sont si divergents qu'il faudra sans doute plusieurs mois aux Vingt-Sept avant de trouver un accord.

    Manquent à l'appel 2,4 milliards d'euros (sur un coût total de 10 milliards d'euros, exploitation comprise). Cette somme, qui devait à l'origine être investie par un consortium d'industriel, doit maintenant être financée sur fonds publics.

    Pour y parvenir, le commissaire aux Transports, Jacques Barrot, demande aux États membres l'autorisation de puiser dans des lignes de crédit non consommées de la politique agricole commune. Des budgets administratifs européens non utilisés pourraient également être redéployés sur le projet Galileo. Pour Bruxelles, ce schéma permettrait de court-circuiter les financements nationaux directs des États membres et d'éviter que les capitales se servent de l'arme financière pour favoriser leurs propres industriels au détriment des concurrents. Parmi les compétiteurs, rassemblés au sein du consortium Esni (ex-Galileo Industries), on trouve l'européen Astrium (EADS), les allemands TeleOp, le français Thales, le franco-américain Alcatel Lucent, le britannique Inmarsat, l'italien Finmeccanica et les espagnols AENA et Hispasat.

    Contrats prometteurs

    Mais les grands pays ne sont pas prêts à laisser la clé du coffre à la Commission européenne. Si la France soutient l'idée d'un financement communautaire, elle rechigne à voir des ponctions s'opérer dès 2008 à l'intérieur du budget agricole. D'autres États, comme les Pays-Bas, préféreraient que les fonds du budget européen non consommés puissent le rester : car à la fin de l'exercice ces sommes reviendraient directement dans leur poche...

    Mais l'opposition la plus sérieuse vient de l'Allemagne. Ce matin, dans une interview à Die Welt, le ministre allemand des Transports, Wolfgang Tiefensee, a marqué son désaccord avec le projet de la Commission, craignant qu'il ne lèse les intérêts de ses industriels, en particulier d'Astrium, et ceci au profit du français Thales ou de l'italien Finmeccanica. En s'immisçant lui-même dans le financement de Galileo, via ses contributions à l'Agence spatiale européenne (ESA), le gouvernement allemand attend un « juste retour ». En clair, la promesse de contrats prometteurs pour ses champions nationaux. « Je veux de nouveaux emplois durables dans le secteur aérospatial en Allemagne », a déclaré Wolfgang Tiefensee.

    Ces atermoiements plongent les responsables de l'ESA dans l'embarras. En juin, l'agence faisait savoir qu'elle était prête à assurer la maîtrise d'oeuvre complète du projet pour le compte de l'Union européenne.

    Les quatre satellites de la première constellation (IOV) de Galileo, en cours de fabrication, devraient être lancés courant 2009. Mais il reste à passer commande des 26 satellites suivants auprès des industriels... « Techniquement, nous sommes capables de tout faire à condition que l'on nous dise clairement quoi et avec quel argent », confie un porte-parole de l'ESA joint par le Figaro, qui doute que les ministres parviennent à un accord aujourd'hui. Il appartiendrait alors aux chefs d'État et de gouvernement de trancher du sommet européen des 13 et 14 décembre prochains. Mais le temps presse. De report en report, Galileo, dont le déploiement complet n'est plus attendu avant fin 2013, risque en effet d'être dépassé par le nouveau GPS américain en préparation.

    Par Le Figaro
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