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Les salaires et la productivité en Algérie

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  • Les salaires et la productivité en Algérie

    «Prix, salaires et productivité» en Algérie, une thématique développée lundi dernier en début de soirée par Abdelatif Benachenhou, ex-ministre des Finances, Ahmed Benbitour, ancien chef de gouvernement, et Reda Hamiani, président du Forum des chef d’entreprise (FCE). La rencontre, organisée par le FCE, est sponsorisée par Sovac, au relais du Sahel. Elle a donné lieu à un débat fort intéressant. Dans une intervention parée d’arguments, Abdelatif Benachenhou a parlé de la pauvreté salariale. C’est un fait, a-t-il dit. Cette pauvreté est relative par rapport à un nouveau modèle de consommation, a-t-il ajouté. Pour lui, l’amélioration des salaires se fait aujourd’hui dans «l’illusion monétaire».

    L’approche qu’il a développée se rapporte à l’offre. L’ancien ministre des Finances a ainsi souligné que l’offre est contrainte actuellement par la bureaucratie, par le droit. Aussi, il faut la libérer, mettre en place une politique de la concurrence plus audacieuse qu’elle ne l’est aujourd’hui. Abdelatif Benachenhou souhaite plus d’offres dans le secteur du logement. Et il avance : «La CNEP dispose de mille milliards de dinars en dépôts et de 165 milliards de dinars en prêts. C’est, une situation intenable, sachant que le logement est le facteur numéro un dans la détérioration du pouvoir d’achat. Le logement pèse sur le budget familial, notamment dans les grandes villes, parce que l’emploi se raréfie.» Des indices ? Le taux d’emploi était de 2,5% en moyenne dans les années soixante-dix ; aujourd’hui, il l’est beaucoup moins, note le conférencier. Selon lui, ce taux, il faut le restaurer. L’ex-ministre des Finances a estimé que l’on a laissé filer «la bulle immobilière». Il a cependant déclaré que cette approche ne veut pas dire un appel à la hausse des salaires.

    La masse salariale a perdu au profit des entreprises, fait-il remarquer. Pour lui, on ne dispose pas de sociétés à forte productivité. Abdelatif Benachenhou a souligné que l’Algérie est entrée dans une zone de turbulences avec l’économie mondiale. Rapportés au prix des équipements, les cours du pétrole d’aujourd’hui ne sont pas si élevés que le pensent certains, constate-t-il. Le conférencier a ainsi estimé que coté à quatre-vingts dollars, le baril de brut ne vaut à vrai dire que cinquante dollars actuellement. L’exposé de l’ex-ministre des Finances a suscité une série de questions posées par l’assistance. Mouloud Heddir, ancien cadre du ministère du Commerce, a souhaité que Abdelatif Benachenhou explique la problématique des subventions directes à certains produits dont les prix se sont envolés ces dernières semaines, une problématique défendue par certains, parce que, telles qu’accordées aujourd’hui, les subvenions ne profitent pas aux ménages.

    Mouloud Heddir a également demandé à l’ancien ministre des Finances le pourquoi du statu quo du Conseil de la concurrence. La loi sur la concurrence a été élaborée en 1994 puis réaménagée en 2003 sans que le Conseil de la concurrence soit installé. Belayat, parlementaire, a, lui, estimé que la politique de l’offre dont Benachenhou veut se faire le promoteur ne peut s’appliquer que par branche ou par secteur. Ancien ministre de l’Habitat, Belayat a noté que l’on ne peut parler d’une offre en matière de logements sans passer par une industrie dans le bâtiment.

    D’autres réactions à la réflexion de Abdelatif Benachenhou : pour certains, la rente pétrolière fait que deux catégories sont hostiles au développement, favorables au statu quo. Dans son intervention, Ahmed Benbitour a énuméré une somme d’indices au vert : une dette extérieure d’un milliard de dollars, un taux d’épargne élevé, une aisance financière…. L’ancien chef de gouvernement a estimé qu’il y a nécessité d’un rattrapage qualitatif en matière de capital humain. Il constate que le gros de l’épargne provient de l’Etat, de la rente pétrolière. Il propose cependant des schémas de développement à succès qui ont court dans certains pays en Asie. C’est une stratégie qui met en symbiose gouvernement et secteur privé. Pour lui, il faut développer les «ressources humaines, la technologie, les infrastructures». Reda Hamiani a, lui, estimé que l’on assistera à une «inflation type importée». Il s’est étalé sur la flambée des prix, sur l’évolution de l’économie nationale, de manière générale. Pour lui, un seul secteur s’est développé depuis l’ouverture du marché : le commerce extérieur.

    source : la tribune
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