L’actualité sécuritaire dans la région de Kabylie donne à constater une activité terroriste qui s’opère, désormais au quotidien presque sans commune mesure avec ce qui se passe en la matière à travers le reste du territoire national. Pourquoi cette concentration des actes terroristes en Kabylie, tout particulièrement, et ce depuis quelques temps maintenant ?
La première des hypothèses, qui, d’emblée, vient à l’esprit plaide pour un relief, montagneux, truffé de maquis, et donc à l’accès contraignant pour les forces de sécurité, et qui s’avère une base d’opérations et de retranchement, idéale pour les groupes terroristes.
Mais est-ce le seul facteur à l’origine de ce phénomène ? Peu probable, dans la mesure où les groupes armés semblent évoluer avec une allégresse telle, que l’argument du relief ne suffirait pas en lui-même pour tout expliquer.
Les terroristes et/où la propagande intégriste profitent-ils de surcroît d’un terreau fertile dominé par une misère sociale propre à une région en marge du développement économique, notamment et surtout à l’échelle de villages entiers à la périphérie des grandes villes de Kabylie ?
A n’en point douter, c’est là un élément à ne pas négliger. La paupérisation accrue de la population de Kabylie étant une réalité incontestable, le prosélytisme intégriste ne pourrait qu’en être conforté trouvant en une jeunesse rongée par la mal vie et le désespoir, de potentielles recrues au service de leurs desseins.
Des atouts dont ils profitent d’autant plus, que la société civile de cette région, connue pour sa combativité et ses convictions modernistes et foncièrement anti- intégristes, tend à ne plus être qu’un souvenir.
L’évolution de la scène socio-politique kabyle depuis quelques années, a consacré la faillite et la disqualification et des mouvements associatifs ( dont le mythique MCB), et des partis politiques qui dominaient la scène partisane de la région. Les dérives électoralistes des uns, et le populisme des autres, n’ont fait que s’accentuer lors des événements du Printemps noir, avec l’émergence de nouvelles forces sociales nécessairement concurrentes, mais qui se ont avérées loin de constituer une alternative au discrédit des partis.
Les instruments politiques et idéologiques d’une résistance à l’intégrisme n’étant plus, ou au mieux, largement laminés, il s’est créé un vide que les forces de l’obscurantisme s’attellent, depuis, savamment à combler.
C’est en fait, cette réalité de la Kabylie d’aujourd’hui qui expliquerait fondamentalement les véritables causes du phénomène du terrorisme dans cette région.
Il semble si loin le temps en effet, où comme par hasard, le premier groupe d’autodéfense contre le GIA, avait été créé en Kabylie à Igoujdal. Ce temps encore plus lointain, où cette région forte du niveau de conscience et d’organisation de ses élites constituait le rempart démocratique et républicain aux velléités de régression à l’échelle régionale mais aussi nationale. La Kabylie a-t-elle encore suffisamment de ressort pour se ressaisir et se réapproprier ses valeurs et traditions de lutte qui, à raison, l’ont de tout temps consacrée bastion de la démocratie ?
Elle y est en tous cas condamnée. Il y va de son avenir…et de celui de la Nation.
source : La Dépêche de Kabylie
La première des hypothèses, qui, d’emblée, vient à l’esprit plaide pour un relief, montagneux, truffé de maquis, et donc à l’accès contraignant pour les forces de sécurité, et qui s’avère une base d’opérations et de retranchement, idéale pour les groupes terroristes.
Mais est-ce le seul facteur à l’origine de ce phénomène ? Peu probable, dans la mesure où les groupes armés semblent évoluer avec une allégresse telle, que l’argument du relief ne suffirait pas en lui-même pour tout expliquer.
Les terroristes et/où la propagande intégriste profitent-ils de surcroît d’un terreau fertile dominé par une misère sociale propre à une région en marge du développement économique, notamment et surtout à l’échelle de villages entiers à la périphérie des grandes villes de Kabylie ?
A n’en point douter, c’est là un élément à ne pas négliger. La paupérisation accrue de la population de Kabylie étant une réalité incontestable, le prosélytisme intégriste ne pourrait qu’en être conforté trouvant en une jeunesse rongée par la mal vie et le désespoir, de potentielles recrues au service de leurs desseins.
Des atouts dont ils profitent d’autant plus, que la société civile de cette région, connue pour sa combativité et ses convictions modernistes et foncièrement anti- intégristes, tend à ne plus être qu’un souvenir.
L’évolution de la scène socio-politique kabyle depuis quelques années, a consacré la faillite et la disqualification et des mouvements associatifs ( dont le mythique MCB), et des partis politiques qui dominaient la scène partisane de la région. Les dérives électoralistes des uns, et le populisme des autres, n’ont fait que s’accentuer lors des événements du Printemps noir, avec l’émergence de nouvelles forces sociales nécessairement concurrentes, mais qui se ont avérées loin de constituer une alternative au discrédit des partis.
Les instruments politiques et idéologiques d’une résistance à l’intégrisme n’étant plus, ou au mieux, largement laminés, il s’est créé un vide que les forces de l’obscurantisme s’attellent, depuis, savamment à combler.
C’est en fait, cette réalité de la Kabylie d’aujourd’hui qui expliquerait fondamentalement les véritables causes du phénomène du terrorisme dans cette région.
Il semble si loin le temps en effet, où comme par hasard, le premier groupe d’autodéfense contre le GIA, avait été créé en Kabylie à Igoujdal. Ce temps encore plus lointain, où cette région forte du niveau de conscience et d’organisation de ses élites constituait le rempart démocratique et républicain aux velléités de régression à l’échelle régionale mais aussi nationale. La Kabylie a-t-elle encore suffisamment de ressort pour se ressaisir et se réapproprier ses valeurs et traditions de lutte qui, à raison, l’ont de tout temps consacrée bastion de la démocratie ?
Elle y est en tous cas condamnée. Il y va de son avenir…et de celui de la Nation.
source : La Dépêche de Kabylie
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