Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Zerhouni veut rassurer Paris après les attentats

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Zerhouni veut rassurer Paris après les attentats

    Après l’attaque kamikaze de lakhdaria et les menaces de rapt

    Une “source informée” citée par l’APS s’attend à des “avancées encore plus décisives” dans les relations algéro-françaises.

    Le ministre d'État, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni, effectuera à partir d’aujourd’hui une visite de travail de deux jours à Paris à l'invitation de son homologue française, Mme Michèle Alliot-Marie. Une “source informée” a souligné hier à l’APS “l'évolution positive” de la coopération bilatérale dans les domaines d'intérêt commun, ce qui pourrait augurer “d'avancées encore plus décisives” dans un futur proche. Cette déclaration faite par cette “source informée” traduit apparemment une volonté de part et d’autre d’aller vers la construction d’une coopération bilatérale qui préserve les intérêts des deux pays et qui pourrait déboucher sur l’instauration d’un partenariat d’exception, à défaut d’un traité d’amitié qui est finalement un mort-né. Cette visite semble revêtir une grande importance, non seulement en raison du contexte dans lequel elle intervient, mais aussi parce que c’est là la première visite de travail officiel du ministre de l’Intérieur à Paris, en dehors bien évidemment des déplacements qu’il avait effectués en compagnie du président Bouteflika ou lorsqu’il a participé à des réunions régionales ou internationales organisées en France. Cela a été le cas quand il avait pris part, en décembre 2004, à la réunion des ministres de la Défense du groupe des 5+5, en l’occurrence les pays de la Méditerranée occidentale, qui s’était tenue à Paris. Cette première visite donc de Noureddine Zerhouni en France va-t-elle déboucher sur des décisions ou des mesures d’importance à même de réchauffer les rapports entre les deux pays ? La “source informée” citée par l’APS parle, en effet, “d'avancées encore plus décisives”, attendues de ce déplacement. Il faut noter en tout cas que c’est là également la première visite qu’effectue un haut responsable algérien à Paris après l’arrivée de Nicolas Sarkozy au Palais de l’Élysée. Officiellement, on considère que cette visite intervient dans un contexte marqué par la relance des relations algéro-françaises, notamment politiques, à la faveur de l'accession de M. Nicolas Sarkozy à la tête de l'État français. C’est d’ailleurs l’appréciation faite après la visite de M. Sarkozy à Alger, le 10 juillet dernier, un déplacement qui se voulait l'illustration de la volonté des deux pays d'aller de l'avant dans le renforcement de leurs relations à tous les niveaux. Avec le départ de Chirac et l’arrivée de Sarkozy, une nouvelle ère semble ouverte dans les relations algéro-françaises. Les rapports profonds et amicaux devraient donc laisser place à un partenariat basé plutôt sur le pragmatisme. Une manière pour les deux parties de dépasser le contentieux historique qui continue de miner les relations entre les deux pays. Même si pour le moment l’on connaît peu de chose sur le programme de cette visite et les thèmes qui seront abordés, il paraît évident que le volet coopération sécuritaire éclipsera les autres sujets de coopération. Les dernières évolutions intervenues sur la scène sécuritaire en Algérie n’ont pas manqué d’avoir des répercussions sur les rapports entre les deux pays.
    L’ouverture d’une enquête ordonnée par le parquet de Paris concernant l’attentat au véhicule piégé, qui avait visé un cortège de l’entreprise française Razel près de Lakhdaria, et confiée à la Direction de la surveillance du territoire (DST, contre-espionnage) n’a pas été du goût des autorités algériennes. L’attentat, perpétré le 21 septembre dernier, avait fait 8 blessés, dont deux travailleurs français et un Italien et leur chauffeur ainsi que les six gendarmes qui les escortaient. Il avait pourtant été revendiqué par la branche d’al-Qaïda au Maghreb qui avait proféré quelques jours auparavant des menaces contre les intérêts français dans la région. Durant la même période, les services de renseignement algériens avaient pu déjouer une tentative d’enlèvement visant deux employés français de la société Aéroports de Paris (ADP) à Alger. L’agence française AFP avait cité un spécialiste de la lutte antiterroriste qui avait confié que ces évènements étaient perçus comme le signe d'une menace très élevée pour les intérêts français en Algérie. C’est donc dans ce contexte délétère qu’intervient la visite de Noureddine Zerhouni à Paris.

    Le ministre tentera de rassurer la partie française quant aux mesures qui peuvent être prises pour protéger les sites qui abritent les intérêts français. Si la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme est donc sans aucun doute au centre de ce déplacement de Zerhouni, il n’est pas dit que d’autres sujets d’intérêts communs ne seront pas évoqués, à l’instar de la très sensible question de l’émigration, du problème de la criminalité organisée, mais aussi dans le domaine de la délivrance des visas.

    Hamid SaÏdani (Liberté)
Chargement...
X